THE TRACKERS [Pause]

~ 11.2 🗡

PARTIE II

  Ses mots me fracassent en plein fouet. Mon cœur se déchire, réalisant à quel point je suis minable dans cette position. Je laisser apercevoir mes défaillances. Jamais, ô grand jamais, je n'ai laissé une telle chose arriver.

Je me mets à quatre pattes, en position de faiblesse. Je déteste l'être. Je crache du sang au sol et ma colère grimpe telle une flèche. Je suis enragée, contre elle et contre tous. Mon pouls s'accélère, faisant palpiter les veines de mes bras. Mon sang se met à bouillir, et mes esprits se mélangent. Des idées noires me viennent en tête, et pourquoi je ne tuerais pas Leila ? Après tout, qui la porte dans son cœur ?

Non, tu dérailles Ryme ! Reprends-toi putain !

− Allez viens, on va prendre l'air, me murmure quelqu'un à l'oreille.

Je ne bouge pas pour autant. Je sens une main se fermer autour de mon bras et cette personne essaie de me relever. Je ne scille pas et ne fais pas un seul geste. Suis-je vraiment faible ? Réduite à vivre dans la défaite ?

Je ne me laisserais pas marcher dessus. Je ne suis pas cette femme-là, abattue sur ce sol froid. Ryme est une battante et ne lâche jamais l'affaire. Elle s'acharne contre ses démons et les écrase un à un, sans se soucier de son cœur qui souffre le martyre. Elle a toujours vu du bon autour d'elle, voulant montrer à tout le monde qu'elle ne se brise devant rien.

Je suis Ryme, celle qui a la rage de vaincre.

Je m'appuie sur mes avant-bras afin de me redresser sur mes deux pieds. A côté de moi se tient Tony, incertain face à mon visage neutre.

− On va aller dehors, d'accord ? s'enquiert-il de me rassurer.

Je ne l'écoute pas, cherchant Leila du regard. Je la remarque parler avec un autre homme, sûrement pour se plaindre de son nez. Tony est dos à elle, essayant de capter encore mon attention. Mes yeux se posent sur lui et je lui offre un sourire sournois.

Je le pousse et m'élance vers Miss Pétasse. Je la plaque contre le sol, puis la retourne vers moi. Son air est surpris et stupéfaite de me trouver sur elle. Je lui assène des coups, écrasant son beau visage à l'aide de mes poings. Leila tente de se dégager mais n'y parviens pas, elle finit par se protéger à l'aide de ses avant-bras.

Je m'enrage sur elle, mes pulsions sont poussées au maximum et je n'arrive pas à m'arrêter. C'est comme un appel à combattre, à lui régler son compte coûte que coûte. Je ne sens même plus mes mains tellement je frappe, encore et encore.

Quelqu'un m'empoigne et me soulève, laissant Leila à moitié défigurée par terre. Je me retourne illico et entreprends de butter cette personne. Celle-ci rattrape ma main au vol, l'emprisonnant dans la sienne. Des yeux gris captivent mon regard, j'y vois de la noirceur. Ils sont sombres et démunis de toute émotion.