THE TRACKERS [Pause]

~ 13.1 🗡

PARTIE I

  Pourquoi, une fois rentrée, je ne suis pas étonnée de ne pas voir Darkno ? J'ai fouillé toutes les pièces, allant même dans la cave, rien ! Il y a juste la télévision allumait, je ne sais pour quelle raison.

Il est plus de trois heures du matin et personne en vue. Mon copain est peut-être en mission, ça ne me choquerait même pas. Assise sur une chaise de la cuisine, un énième verre à la main, je me rends compte que cette vie me consume de l'intérieur. Les Trackers ne sont pas censés délaisser leur famille.

Je bois une gorgé, savourant l'alcool qui descend dans ma trachée. Ma capacité à tout gérer disparaît plus les jours avancent. Je suis dépassée par les événements. L'enlèvement, les frustrations, les disputes, les bagarres, Byron... Tout ça c'est trop pour moi. Je ne saurais pas tenir plus longtemps. Et merde ! J'envoie valser ma boisson à l'autre bout de la pièce, les débris s'éparpillent au sol. Je suis déroutée et incomprise.

Ma tête vient se cacher entre mes mains, je souffle bruyamment. Comment j'ai pu laisser de telles choses prendre le dessus ? Tout est en train de m'engloutir dans un gouffre, je suis en train de périr avec mon passé.

• Un an plus tôt •

J'ouvre le coffre et attrape le sac que j'ai soigneusement caché dans la voiture de Darkno, il sera ravi lorsqu'il découvrira ce que je lui ai confectionné. Je sais que nous ne sommes pas au boulot, mais ça fait un petit moment que je lui fabrique cette arme. Elle est basée sur un Karto, j'ai gravé nos initiales dessus au creux du pistolet. Je l'ai ensuite envoyé chez un spécialiste afin qu'il fixe un pointeur au-dessus de l'arme, permettant ainsi de mieux tirer sur ses cibles. Même si je sais que mon petit-ami ne loupe jamais une de ses victimes.

Je referme le coffre et au moment de faire demi-tour, je parviens tout juste à tenir mon sac qu'il m'est arraché des mains. Je relève la tête et un homme veut me mettre un tissu sur la bouche. Je lui réalise une clé de bras mais quelqu'un me pousse sur le côté. Je me ramasse au sol, mes mains s'enfoncent dans la boue et j'ai du mal à me remettre sur pied.

On me tire par les cheveux, j'émets un gémissement de douleur. La personne me traîne et je m'efforce de me relever afin de lui retourner le bras. Celui-ci gémit et je lui décroche un coup de pied dans le ventre, il s'agenouille à terre. Avant même de faire un autre geste, une personne me tire en arrière et je me mets face à elle.

Le choque se lit à travers mon regard quand je remarque son visage, portant quelques cicatrices qui traversent chaque joue. Un petit détail attire mon attention, la couleur de la peau de son visage est différente de celle de son cou.

Faux masque, démasqué.

Il profite de cet égarement pour me décrocher sa jambe au creux de mon genoux, qui s'appuie au sol pour pas que je ne perde l'équilibre. Je refuse d'abandonner et évite son poing de justesse. Par la suite, j'attrape sa tête et je la cogne contre le coffre. Je réalise cet acte quatre fois jusqu'à ce que j'aperçoive du sang couler le long de la voiture.