THE TRACKERS [Pause]

~ 15.1 🗡

PARTIE I 

− Où est Ryme ? demande Billy.

− Je l'ai ramenée à la maison. Elle est un peu sous le choc, mais tu la connais. Elle est forte, réponds-je.

Mon patron finit son verre d'une traite et le dépose sur la table ronde, dans le sous-sol du bar. Je le suis lorsqu'il sort par la porte de secours, découvrant un corps recouvert par une couverture noire. Quelques endroits sont plus foncés, le sang a transpercé le tissu.

− Elle a été poignardée combien de fois ? questionné-je.

Le tueur s'est acharné sur elle, son ventre est complètement déchiqueté. Je n'arrivais même pas à discerner son nombril, ni même sa poitrine. La jeune fille était recouverte de son propre sang, mais il n'y avait aucune trace sur le mur. Quelqu'un l'a déplacée ici, pile au moment où Ryme sortait. Coïncidence ? Non, je ne crois pas. C'est un plan, qui a fonctionné.

Ma pauvre petite-amie... Elle n'était pas censée tomber dessus. Maintenant, elle veut aller fouiner dans mes affaires. Je savais qu'un jour ça arriverait, seulement pas aussi vite. Il faut absolument que je retrouve ce tueur en série, par tous les moyens possibles.

Elle souffrira en apprenant la vérité, c'est une chose certaine et inévitable. Je veux à tout prix retarder ce moment afin de me laisser davantage de temps. La fin approche, je le sais.

Perdu dans mes pensées, mes yeux scrutent Carter. Celui-ci se tient devant la femme inerte, il n'avait encore jamais vu de victime de ce fou. Il s'imagine l'état des autres cadavres, ce qui l'énerve au plus haut point. Je le vois. Ses sourcils se froncent et ses paupières sont à moitiés fermées. Il réfléchit, encore et encore. Sans jamais trouver de réponse à ses questions.

− On a relevé plusieurs empreintes sur la poubelle, murmure Julya.

Sa main presse mon épaule, ce geste se veut rassurant. Il ne l'est pas. Ce meurtrier a toujours une longueur d'avance sur nous, il ne fait pas une seule erreur. Nous espérons tous trouver quelques empreintes inconnues sur la benne afin de le coincer.

− On va rendre visité aux Haunted, bien plus tôt que ce qu'on avait prévu, annonce le chef des Loyal.

Tout le monde a cessé de bouger, écoutant chaque parole qui se dit. Je remarque seulement maintenant que le bar est vide, les personnes sont toutes sorties à l'extérieur. Mon regard se pose sur chacun des membres des gangs, observant leur attitude. Certains ont les poings fermés, d'autres tapent leurs doigts sur leur cuisse dans un rythme régulier. Nous sommes tous à bout, nous voulons en finir et faire disparaître l'ennemi.

− L'un d'entre eux, voire plusieurs, sont responsables de ces crimes. Ce n'est plus un doute maintenant, reprend-il.

− Es-tu sûr que ce soit eux ? intervient un membre du clan allié.