Texte 3

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Thème :

Le monde était un endroit merveilleux

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Le monde était un endroit merveilleux. Du moins, c'était ce que François pensait. Ce voyageur avait vu plus de chose que la plupart des gens et cherchait toujours à trouver plus extraordinaire. Tandis que les autres humains se battaient pour un oui ou pour un non, il en profitait pour fouiner un peu partout. Dans sa courte existence, il avait vu ce que personne d'autre n'avait jamais vu : des elfes, bien cachés dans les forêts les plus denses, des nains, dissimulés dans les montagnes et recherchant toujours des minéraux, des lycanthropes, des kitsunes, des fées, des dragons,.. Les autres humains n'avaient que faire de ces créatures, ils ne s'intéressaient qu'à eux. François, lui, ne se sentait pas à sa place dans sa peau d'homme mortel. Il avait rencontré tant de races différentes, et toutes lui semblaient plus attirantes que la sienne. Aucune autre race n'aimait la violence autant que les humains, aucune n'avait de goût pour la méchanceté. Les humains étaient des créatures sournoises et mauvaises, François avait perdu toute foi en eux.

Alors il était parti. Il avait dix-huit lorsqu'il a déclaré à son ivrogne de père qu'il ne supporterait pas un instant de plus de vivre avec celui qui avait tant battu sa mère qu'elle en était morte. Pendant quatre longues années, il avait parcouru le monde et découvert plus de choses extraordinaires qu'il n'en avait jamais rêvé. Désormais, il rêvait de rencontrer toutes les races existantes dans le monde.

François marchait dans la forêt d'un bon pas. Cela faisait un moment qu'il était en mouvement et sa gourde était presque vide. Il aperçut une rivière et s'en approcha. Un peu plus loin, il y avait une grande cascade et l'eau qui en tombait s'éparpillait dans une sorte de grand bassin. François s'agenouilla devant le large espace et remplit sa gourde. En levant les yeux, il se rendit compte qu'il se faisait tard et que la nuit ne tarderait pas à tomber. Il décida donc de rester où il était pour la nuit. Le lieu était agréable, il y avait de l'eau potable à volonté, des baies qui poussaient non loin et des buissons pour le protéger du vent. Il retira ses larges bottes et mit ses pieds dans l'eau fraîche. Cela fit du bien à ses talons meurtris et il resta ainsi un moment.

Soudain, il sentit un mouvement non loin, derrière des rochers. Mais lorsqu'il se tourna, il n'y avait rien. Les rochers étaient normaux, couverts de mousse et la surface de la petite mare qui se formait derrière était lisse.

Sans doute un oiseau, songea-t-il.

Pourtant, quelques minutes plus tard, il sentit à nouveau du mouvement au même endroit. Cette fois-ci, en se tournant, il eut le temps d'apercevoir une belle chevelure dorée disparaître derrière les larges roches. Cette couleur était bien trop lumineuse pour appartenir à un humain. François comprit qu'il s'agissait d'une créature non humaine. Une fée peut-être.

-Tu peux t'approcher ! cria-t-il. Je ne te ferai aucun mal, je ne suis même pas armé.

C'était vrai. François détestait la violence, pas question pour lui de posséder la moindre arme. Il n'avait qu'un couteau dont il se servait pour couper les plantes et fruits qu'il trouvait. La lame était bien trop émoussée pour blesser qui que ce soit.

Doucement, la chevelure blonde apparut. Deux mains d'un blanc pur se posèrent sur un rocher pour hisser le corps dessus et, finalement, la créature lui fut dévoilée. D'apparence humaine, elle avait des cheveux dorés d'une couleur lumineuse presque angélique, une peau d'un magnifique blanc nacré et un corps fin recouvert d'une longue robe blanche. Elle le fixait de ses deux yeux verts, la curiosité pétillant au fond de son regard. Le jeune homme fut captivé par cette apparition ensorcelante. Il n'avait jamais rencontré semblable créature, il était très curieux d'en savoir plus.

-Je suis François, déclara-t-il. Je suis un humain.

-Calliope, répondit-elle d'une voix cristalline. Je suis une naïade.

François avait déjà entendu parler des naïades. Un elfe lui avait expliqué qu'il s'agissait de nymphes des rivières dont le baiser accordait la vie éternelle. C'était une des créatures qu'il désirait le plus rencontrer.

La jeune nymphe descendit de son rocher et nagea jusqu'à lui. Elle posa ses mains sur la terre, juste devant lui et le regarda dans les yeux.

-J'ai toujours rêvé de rencontrer un humain... lui confia-t-elle. Voudrais-tu m'accompagner dans ma grotte ? Tu seras à l'abri du vent et du froid.

Elle lui tendit une main. Hypnotisé, François l'attrapa et se laissa glisser dans la rivière. Calliope le saisit par le col et l'entraîna sous l'eau.

Le bassin était profond et ne dissimulait aucune grotte. Des centaines de squelettes y étaient éparpillés. La vision brouillée par l'eau, François regarda la naïade qui afficha un sourire faussement contrit.

Et l'eau commença à remplir ses poumons.


Un texte de Wylmia c:


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