Malgré un titre qui peut prêter à confusion, il s'agit bien d'un recueil de nouvelles, pas d'un challenge, puisqu'elles ont été écrites au préalable et dans un cadre autre que celui de Wattpad.
Ce livre répertorie les nouvelles écrites par les membr...
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Personne n'avait le droit de s'approcher de la montagne. On disait que les démons y vivaient. Certains l'appelaient la porte des enfers. Et d'aucuns pensaient qu'y aller donnait toujours la mort.
On y envoyait les condamnés mourir de soif, les désespérés trouver le repos. On murmurait des histoires terrifiantes aux enfants pour qu'ils n'aillent pas se perdre sur ses flancs. Au coin du feu, les escarpes prenaient des allures de monstres terrifiants, qui dévoraient la pureté des jouvencelles, perdaient les jeunes garçons, avalaient tout rond des mères de familles... personne ne savait vraiment si c'était un jour arrivé, mais qu'importait. Cela faisait des siècles qu'ils avaient peur de la montagne. Ça ne changerait pas de sitôt.
On n'écoutait les anciens que quand ça arrangeait la foule, de toute façon.
Katia n'avait jamais eu peur de la montagne. Elle la trouvait fascinante. Imposante, impressionnante. Presque autant que les étrangers qui venaient se reposer au bar de son grand-père, au village. Les étrangers qui avaient tous une histoire, un passé, des anecdotes, qui semblaient avoir tellement vécu rien qu'en partant à une journée de marche.
Alors Katia s'asseyait souvent à côté d'eux, après leur avoir servi leur plat. Près des soldats qui voyaient en elle la fille qu'ils avaient laissée au pays, des voyageurs qui lui parlaient avec enthousiasme des rivières de chez eux, et même des pèlerins qui, au cours de leur voyage vers la piété, trouvaient en leur mémoire quelques souvenirs de ce monde duquel ils étaient déjà partis depuis longtemps.
Et Katia discutait, Katia riait, Katia dansait. Katia, la petite-fille de l'aubergiste. Katia était l'orage.
Elle souriait à tout les clients avec des dents d'une blancheur éclatante, elle élevait la voix comme le tonnerre des cieux. On croyait que Katia était fille de Zeus, mais personne ne voulait bien croire qu'elle avait quoi que ce soit de dangereux.
Après tout, que pouvait-elle bien être d'autre qu'une adorable demi-déesse?
Le vieil aubergiste avait perdu sa fille plusieurs années avant de retourner au village, et quand il était arrivé, c'était avec cette petite gamine qu'il avait nommée Kataigida, la tempête. Kataigida déambulait dans les rues, riait, et tout le monde voulait l'entendre, tout le monde l'aimait. Et on l'avait surnommée Katia.
Et Katia, du haut de ses dix-sept ans, avec sa curiosité débordante et son sourire, égayait tout les soirs l'auberge, faisant éclater sa voix parmi les discussions à mi-voix.
Mais Katia avait ses défauts. Katia était curieuse. Son grand-père lui avait répété plusieurs fois de ne pas s'approcher de l'étranger du fond du bar. Cela faisait plusieurs semaines qu'il était là. A se demander s'il n'allait pas s'installer au village.