Chapitre 8: La rentrée.

9.9K 562 164
                                    




Pendant mon séjour à la campagne, je n'ai pas arrêté de réfléchir. Mes parents, moi, mon œil au beurre noir, l'école, tout.

Parfois le soir je me disais que j'étais peut-être aller trop loin avec eux surtout avec ma mère. Je ne lui en veux pas à elle, elle a toujours été là pour moi et je l'admire c'est une mère formidable, la meilleure. Je pense que si elle n'avait pas été là, je serai perdue. On s'était appelé et tout va bien entre nous.

Il n'y a même pas de wifi ici j'ai l'impression d'être coupée du monde, d'un côté c'est positif de l'autre pas. Heureusement j'avais du réseau alors avec Bailey on s'envoyait des SMS, l'air de rien cette fille m'a quand même remonté le moral. Elle se confiait à moi et je résolvais ces problèmes, j'adore faire ça!

Zack m'avait aussi envoyé un message il pensait que j'avais fugué, ce ne serai pas la première fois. On s'est aussi beaucoup parlé! Ça m'a fait du bien.

Aujourd'hui je retourne chez moi. J'appréhende de voir mon père je n'ai aucune envie de lui parler. Ni de le voir. C'était la première fois qu'il levait la main sur moi. Je me suis toujours dis que tant que je ne le cherchais pas, ça n'arrivera pas. Inconsciemment je pense que je savais que j'allais y passer un jour ou l'autre.

Je suis dans le bus, je profite de mes derniers instants paisibles avant que tout ne redevienne chaos. Je regarde les gens autour de moi, je fais attention à chaque détail. J'imagine leurs vies, avec des expériences différentes, du vécu,... Puis j'en viens à me demander comment serait ma vie si j'avais fait des choix différents. Mais ça ne sert à rien de s'imaginer des trucs comme ça, ma vie est comme elle est. Pas toute rose mais comparé à d'autre je suis reconnaissante.

Je suis devant ma « maison ». J'attends. Je ne sais pas quoi mais j'attends. Peut-être je patiente en attendant que mon courage me vienne. Ai-je peur d'entrer ? Dans ma propre « maison »? Peut-être bien. Si cela est vrai alors c'est bien triste.

J'ouvre la porte et évidemment je tombe sur mon père puisqu'il ne travaille plus. Je devais me douter qu'il serait là, étant donnée qu'il est au chômage il ne fais pas grand-chose. Il me regarde et j'essaie de déchiffrer ce qu'il pense dans ses yeux mais c'est inutile, après 2 secondes, il vient me faire un câlin (auquel je ne réponds pas évidemment, je reste droite comme un piquet). Il dit que je lui ai manqué mais que je ne devais plus jamais leur faire ça et aussi qu'il est vraiment désolé. Il est vraiment bipolaire pensais-je. Il regarde mon œil toujours aussi... blesser, gonfler, moche? Et je vois dans son regard qu'il culpabilise, je lui dis que ce n'est rien et je monte dans ma chambre. Ça aurait pu être pire non?

Je pense qu'au fur et à mesure que je grandis, je ressens de plus en plus de haine envers lui et je me sens terriblement mal de ressentir ça vis-à-vis de mon père.

Je décide de me mettre au lit, demain j'ai cours.

*

-Luna, il est 6 heures, me dit ma maman en repartant aussitôt.

Il ne faut pas qu'elle en dise plus. Quand j'étais petite, elle me caressait et me faisait des gestes mignons pour me réveiller avec des mots doux, maintenant j'ai droit à ça. Vous imaginez bien que ce n'est pas grâce à ça que je vais être de bonne humeur le matin.

À moitié réveiller je prends mes vêtements dans une main et vais dans la salle de bain quand ma sœur me crie quelque chose que je ne comprends absolument pas. Il ne faut pas plus de 2 secondes pour que l'on commence à s'engueuler. En bougeant pour fermer la porte avant que cette sorcière n'arrive, mes vêtements glissent de ma main et tombent dans les toilettes.

Je suis figée, je ne bouge plus. Je suis bloquée sur la vision de mes vêtements dans les wc.

À cet instant précis j'ai envie de pleurer. Oui, pleurer. Je n'ai aucune excuse à donner. Il y a juste des jours comme ça ou juste le fait de ne pas trouver la deuxième chaussette de ma paire me mets à bout. Voilà, je suis comme ça en ce moment. Je reste calme deux secondes en essayant de ne pas pleurer. Je ne vais quand même pas laisser mes larmes couler simplement pour des vêtements dans des toilettes.

Keep her secretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant