Astíriel - Tome 1 : Contes perdus d'une elfe [Legolas x OC]

Chapitre 21 - Offre-moi une danse

Année 1059 du Troisième Age, Eryn Galen.

Elle prit sa main et il l'emmena vers le piste qu'elle venait de quitter. La foule s'écarta en voyant Legolas marcher entre eux. Elle baissa les yeux en voyant tous les elfes la fixer étrangement. Effectivement, Legolas la tenait proche de lui et ses doigts étaient serrés autour des siens, comme s'il avait peur qu'elle ne s'échappe, ce qui lui avait traversé l'esprit quelques secondes.

Ils finirent par atterrir au milieu de la piste et il se mit en face d'elle avant de s'incliner pour la saluer. Elle en fit de même et se redressa en posant sa main sur son épaule. Il passa la sienne autour de sa taille et ils commencèrent à valser. Legolas voulait se rapprocher d'elle mais la bienséance des elfes leurs imposait une distance minimale. Il resta donc éloigné d'elle, ne la touchant qu'avec ses bras alors que leurs torses entraient en contact lors de rares mouvements.

Il plongea ses yeux dans les siens et se laissa happer par le violet vibrant de ses iris. Il était toujours absorbé par leur couleur. Il n'en avait jamais vu de semblables et ne souhaitait pas en voir d'autres. Il avait l'impression que l'univers résidait dans ses yeux. C'était peut-être extrémiste mais c'est ce qu'il ressentait lorsqu'elle était là. C'était la première fois qu'ils étaient aussi proches et il s'en retrouvait perturbé. Il ne l'avait pas reconnue plus tôt et il n'arrivait toujours pas à croire que c'était elle. Elle était sublime, voir plus... Il n'avait pas les mots adéquats... Il ne la quitta pas du regard. Elle était juste là, à moins d'un mètre de lui, emmenée par leur danse. Elle n'était qu'à lui, le temps d'une musique.

Elle se laissait porter par le rythme et Legolas. Il guidait habilement la danse et pourtant il semblait absent. Elle le voyait dans ses yeux. Il était plongé dans ses pensées. D'ailleurs, il la fixait intensément et elle devina qu'elle était le centre de ses réflexions. Cela la fit rougir. Il ne le remarqua pas. Soudain, une idée la traversa. Elle brûlait d'envie de regarder son aura. Instantanément, elle activa sa vision et sursauta. L'aura autour de lui était aveuglante. Elle était entièrement dorée et les habituels fils étaient noyés dans la masse lumineuse. Elle les englobait et balayait tous les autres elfes qui les entouraient. Astíriel ne pouvait pas s'en détacher et n'en éprouvait pas le besoin. Peu importe l'intensité lumineuse, elle n'endommageait pas sa rétine alors elle la détaillait de tout son saoul. Elle avait l'impression que l'aura se propageait jusqu'à elle et les reliait. Comme si, à son contact, elle voulait les rassembler. Elle croyait tenir le soleil au creux de ses mains.

La musique s'arrêta et Astíriel se figea en même temps que Legolas. L'ellon remarqua que ses yeux luisaient comme lorsqu'elle utilisait ses pouvoirs et fronça les yeux. Que faisait-elle ? Il s'éloigna d'un pas et la salua selon la tradition. Elle vit l'aura se rétracter jusqu'à lui lorsqu'il la lâcha sans pour autant perdre de sa brillance. Une sensation de vide l'assaillit. Elle s'inclina à son tour.

- Je dois aller prendre l'air, mentit-elle en s'éloignant.

- Astíriel ?! l'appela Legolas étonné.

Elle prit la fuite sans se retourner et se dirigea vers le jardin d'Evranï. Elle savait que la reine ne lui en voudrait pas. Elle lui avait déjà dit que ce jardin ne lui serait jamais interdit. L'elleth s'approcha du ruisseau et s'assit sur le banc le plus proche. Elle enfouit son visage dans ses mains et attendit que son cœur se calme.

Elle ne pouvait rien dire à personne. Personne ne devait savoir ce qu'elle ressentait. Personne ne l'accepterait. Elle préférait se bercer d'illusions plutôt que d'avoir le cœur déchiré en mille morceaux...

Année 1087 du Troisième Age, Eryn Galen, 28 ans plus tard.

La voilà au même endroit, à se rappeler cette soirée où elle avait fui Legolas. Elle était retournée à la fête mais avait évité le prince avec succès. Ils ne s'étaient revus qu'une semaine après et avaient agis comme si rien ne s'était passé. Elle avait craint qu'il ne lui pose une question mais il ne l'avait pas fait.