Salut mes p'tits habitants d'Arda ! Aujourd'hui, je continue dans ma lancée et je reviens avec un autre chapitre !
Bonne lecture !
---o0o---
Année 1100 du Troisième Age, Eryn Galen : Dol Guldur.
Le cerf l'avait portée sur des dizaines de mètres, s'enfonçant dans un coin sombre de la forêt, lentement. Comme prenant son temps pour enjamber les divers obstacles qui avaient parcouru son chemin. Puis, d'un coup, il l'avait laissée tomber à terre. Elle avait roulé en silence, son corps trop ankylosé pour émettre le moindre son. Fortuitement, ou non, elle avait atterrie entre les racines d'un arbre, assez épaisses pour la camoufler des prédateurs. Elle le savait. Sauf qu'elle ne pouvait toujours pas bouger.
Astíriel était condamnée à rester ainsi, immobile, étendue sur l'herbe froide. La seule chose qui lui restait était ses sens. Elle voyait le jour et la nuit se succéder et les écureuils venir la saluer. Elle sentait le soleil et le vent sur sa peau. Elle humait l'odeur de la terre humide au matin et entendant les chants des animaux. Parfois, elle s'accordait une sieste, après d'interminables journées de veille et s'endormait pendant des jours entiers. Elle n'avait plus de rythme et ses pensées ne s'accordaient plus à sa personnalité. Elle ne faisait qu'attendre, comme si elle était à sa place et qu'aucune raison n'aurait pu la persuader de s'en aller. Juste comme ça.
Elle voyait les brins d'herbes qu'elle n'avait jamais observés d'aussi près depuis lors et sa main, étendue dans son champ de vision lui paraissait lointaine. Comme si elle n'appartenait pas à son corps. Les feuilles et la terre eurent le temps de recouvrir ses habits et ses bras, la fondant dans le décor.
Puis, un jour, soudainement, une douleur atroce assaillit sa jambe. Un fourmillement désagréable suivit d'une brûlure qui remontait le long de sa chair. Elle voulut hurler mais sa bouche resta résolument fermée. La première sensation en des dizaines d'années lui perçait la peau et les muscles. Cela réveilla bien trop vivement ses sens. Que pouvait-il bien lui arriver ?! Pendant si longtemps, rien n'avait empiété sur sa quiétude et à présent... La sensation de chaleur se propagea dans tout son organisme et, avant même qu'elle ne puisse réagir, elle vit la peau de la main devant elle commencer à noircir. Elle se carbonisait de l'intérieur... Puis, lorsqu'elle fut assez craquelée, elle se détacha en petits lambeaux, laissant apparaitre sa chair à vif. Cette sensation la mettait au supplice et elle ne souhaitait qu'une chose : crier.
Ses pensées revinrent au galop, se brisant avec férocité contre la barrière mentale qui l'enfermait dans un état végétatif. Une convulsion la parcourut, tordant tout son être.
Elle voulait crier sa douleur.
Les fourmillements revinrent, envahissant jusqu'à sa tête qui grésilla sous l'assaut de décharges électriques. Elle avait mal... Elle avait mal... Pourquoi ? Parce qu'elle était vivante ?
Cette révélation la frappa et elle ouvrit la bouche, poussant son premier cri depuis des années. Il était viscéral, guttural et empli de souffrance. Il fit taire la forêt aux alentours, réduisant les animaux au silence alors qu'un deuxième hurlement déchira l'air.
Elle se mit à bouger dans tous les sens alors que son corps répondait enfin à ses ordres. Elle roula sur l'herbe, faisant tomber les kilos de végétations qui la recouvraient et la faisant ressembler à une petite butte terreuse. Ses cheveux s'emmêlèrent aux branches, réduisant à néant sa coiffure qui se défit et libéra ses longs cheveux qui parsemaient le sol et elle continua à hurler. Ses yeux étaient écarquillés sous la douleur et elle écumait, de la bave coulait de sa bouche et dégoulinait sur sa joue pour venir se perdre dans le col de son armure de plaque rongée par la végétation. Elle serra les dents et se mit à grogner de rage. Elle souffrait.
VOUS LISEZ
Astíriel - Tome 1 : Contes perdus d'une elfe [Legolas x OC]
FanfictionStatut : [Terminée] [LotR] [Legolas x OC] Astíriel est une elfe sinda livrée à elle-même dans les vastes étendues de la Terre du Milieu mais une destinée autrement plus grande que ses origines l'attend. Selon les lois d'Arda, la destinée sera toujo...