Entre tes Griffes 1 (Publié Aux Éditions HLab)

5. A la plage

Soleil et mer, mer et soleil, quel bonheur.

Allongée sur ma serviette, somnolente et déjà au nirvana, je me prélasse, réchauffée par la caresse des rayons du soleil encore doux à cette heure matinale. Le bruit des vagues berce mes rêveries. Le vent iodé fouette légèrement ma peau.

Paresseusement, je me redresse sur mes coudes, bois une gorgée de café préparé par Kim. Mes yeux balaient l'horizon bleu argenté. La mer scintille. La plage est encore peu fréquentée à cette heure. J'admire le spectacle des surfeurs. Ils ne se contentent pas de chevaucher la vague, ils glissent sur l'eau comme s'ils faisaient corps avec l'océan. Je me tourne subitement vers les filles, incrédule.

—     Ces surfeurs sont à tomber ! dis-je surprise par l'éclat surnaturel qui illumine leurs sillages. C'est moi ou tout le monde est beau par ici ?

—     Non, t'as carrément raison, répond Ju. Ils sont aussi beaux que nos joueurs de foot.

—     Merde, mais on dirait bien que c'est eux ! dis-je hallucinée. Je reconnais le quaterback.

Il est à couper le souffle.

—     Tu parles de Xaven ? demande Kim.

Je commence à me couvrir avec ma serviette.

—     Mais qu'est-ce que tu fais ? s'étonne Ju.

—     Je n'ai pas envie qu'ils me voient en maillot.

—     N'importe quoi ! On est bien trop loin. Ils ne peuvent pas te voir et de toutes les manières tu n'as aucune raison d'être gênée... Tu sais que t'es très bien foutue.

—     Je ne suis pas complexée, je suis pudique. 

Ju baisse mes lunettes de soleil et me regarde dans les yeux.

—     Non, c'est pas possible ?! Il te plaît ! C'est ça ?! Je te rappelle qu'il joue au foot. Tu te rends compte ?

—      June arrête de m'emmerder !

—     J'y peux rien si tu n'arrêtes pas de le mater.

—     Il est sympa, lance Kim. J'ai suivi des cours avec lui. Tout le monde le surnomme X.

—     X ? T'es sérieuse, si c'est pas un surnom à la con ça, pour affirmer son statut de mâle alpha, c'est ridicule, dis-je.

—     Ouais, en plus il paraît qu'il est infatigable...

On la regarde toutes les deux, dubitatives.

—     C'est vrai. Jouer au foot la semaine et aller surfer le week-end à l'aube. On peut dire qu'il a la forme.

—     Je ne parle pas de sport ! Sas !

—     Oh, je vois...

—     Allez, te fais pas prier et crache le morceau ! reprend Ju. On veut tout savoir.

—     Il lui faut plusieurs filles par nuit, une seule ne suffit pas, comme ses potes.

—     N'importe quoi, dis-je dégoûtée.

—     Non, je suis déjà allée aux fêtes de leur fraternité et j'ai vu comment ça se passe. On ne les voit presque pas. Ils ne dansent pas, ne boivent pas et restent très peu de temps parmi les fêtards. Les filles montent les unes après les autres dans leurs chambres et c'est un vrai défilé. Ils organisent des soirées que pour baiser.

—     Charmant, dis-je.

Kim rit et se penche sur June pour l'embrasser tendrement. Je me rallonge et ferme les yeux, déçue par ce que je viens d'entendre. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit un mec bien mais pas pour autant le prototype même de tout ce que j'exècre : consommateur de chair fraîche en série.