C'est la panique autour de moi. Tom se précipite pour me protéger.
— Tout va bien, Mademoiselle Moore ? Je vous ramène à l'hôtel.
— Saskia, ça va ? demande James paniqué. Tu as failli te faire écraser.
— C'est pas passé loin, ajoute Edi juste derrière lui.
Un attroupement se forme autour du corps.
— C'est un des corps du cimetière suppose James en me regardant.
— Tu parles de ceux déterrés ? demande Edi.
J'observe plus attentivement le cadavre à mes pieds. Il a raison. L'homme écrasé devant moi est mort depuis un moment. Son corps putride dégage une odeur nauséabonde. Des étudiants prennent des photos et les postent déjà sur les réseaux sociaux. Mon garde du garde me somme de le suivre. Au-moment où il tente de m'emmener de force, Terrence arrive et me prend dans ses bras.
— Putain, Sas, tu vas bien ? demande-t-il essoufflé. Il a l'air contrit de ne pas avoir été là plus tôt.
Mon téléphone sonne. Je réponds machinalement. C'est X.
— Je suis en chemin, je viens te chercher, dit-il sèchement avant de raccrocher.
— X arrive, dis-je à T.
— Ça ne m'étonne pas, répond-il.
La rumeur autour de nous s'amplifie. Il y a d'autres corps sur le campus : à la cafétéria, près du bâtiment de droit. June ? J'espère que tout va bien. Je lui envoie un sms dans la seconde. Elle me répond du tac au tac. « Tout va bien, je rentre avec Sloan. » « C'est degueu ces corps pourris. » Tom s'impatiente. Son collègue a déjà amené la voiture au pied du bâtiment. Terrence lui fait comprendre qu'on ne bougera pas en resserrant son bras autour de mes épaules. Je texte à Ju. « C'est un véritable film d'horreur. » « Mais qu'est-ce qu'il se passe sur ce foutu campus ? » répond-elle.
A peine a-t-il retiré son casque qu'X nous fusille du regard, Terrence et moi. T retire son bras de mes épaules et fait un pas de côté. X se plante devant nous. Le regard est glacial. Il ne jette même pas un coup d'œil à la dépouille du mort écrasée à nos pieds.
— Ton chevalier est arrivé, lance amèrement Helen.
— Il arrive un peu tard, ironise Edi. Sas a bien failli se faire écraser par le macchabée.
— Tu l'as raté, lance X à Terrence.
— De quoi tu parles, dis-je surprise.
— C'est vrai ce qu'il dit ? me demande-t-il énervé. Ce corps a failli t'écraser ?
Merde, ça va être encore de ma faute maintenant !
— Il exagère, dis-je sans le regarder.
Qu'est-ce qu'il a à être aussi odieux ! Je me retourne vers T et demande :
— On peut y aller maintenant ?
— J'ai besoin de passer par ta résidence, précise X en me tendant son casque, comme s'il se foutait que je veuille ou pas monter avec lui. On en profitera pour prendre tes affaires, continue-t-il. Ça t'évitera de porter mes chemises.
Il trouve sa remarque amusante peut-être. Il se prend pour qui ? Maintenant Helen va vraiment me prendre pour une mytho.
— Il nous suit avec la voiture, dit-il sans appel en regardant mon garde du corps.
Pourquoi irais-je avec lui ? J'ai envie de l'envoyer balader, mais une autre scène en public ne me dit vraiment rien. Et je sais de quoi il est capable, je n'ai pas envie de me retrouver la tête en bas. Il n'hésiterait pas ! Comment je vais expliquer ça à mon père ? Au point où j'en suis, cela ne fera peut-être plus aucune différence. Des cadavres tombent du ciel, nom de dieu ! T part de son côté sans un mot.
En roulant à travers le campus, je remarque des attroupements au pied des principaux bâtiments de l'université. Des cadavres parsèment notre route. J'arrive à peine à croire qu'un soleil radieux illumine une telle désolation. Cette vision macabre semble irréelle.
A l'approche de ma résidence, le contraste est d'autant plus saisissant. Il n'y a personne dehors. Après avoir posé mon casque sur le siège de sa moto, X attrape ma main et me tire vers l'intérieur du bâtiment. Une toute autre ambiance nous y attend, proche de l'hystérie. C'est l'effervescence dans le hall. Des filles au téléphone pleurent, d'autres traînent leurs valises vers la sortie. J'en entends hurler dans les étages, elles crient d'un appartement à l'autre.
— Qu'est-ce qui se passe ici ?
— On dirait que les rats quittent le navire, répond X en serrant ma main plus fort..
Arrivée à mon palier, je comprends mieux la situation. Un corps sans vie gît en plein milieu du couloir face à la porte de mon appartement. Ce n'est pas possible ! C'est un cauchemar ! De l'acharnement !
— Prends tes affaires, dit X sans lâcher ma main. J'ai vu ce que je voulais voir.
Il a l'air vraiment nerveux. C'est la première fois que je le vois si tendu. Il faut dire que la situation est déroutante. Je n'ai aucune envie de rester dans les parages et balance des vêtements sans réfléchir dans mon sac. Mon téléphone sonne, je ne reconnais pas le numéro.
— Mademoiselle Moore, lieutenant Hardy à l'appareil. Tout va bien ?
— Vu les circonstances, c'est difficile à dire, lieutenant.
— Où êtes-vous ?
— A mon appartement.
— Il y a un policier posté dans votre hall, allez tout de suite le voir. Il ne faut pas que vous restiez seule. Vous serez en sécurité avec lui.
— Qui a-t-il lieutenant ?
— Le seul corps retrouvé à l'intérieur d'un bâtiment se trouve à proximité de votre appartement, mademoiselle Moore. Je ne pense pas que cela puisse être une coïncidence après les événements de samedi soir.
Je déglutis, l'information passe mal.
— Je ne suis pas seule, dis-je. Deux gardes du corps vont arriver et un ami est avec moi.
X les a semés avec sa moto. Je ne sais pas trop pourquoi mais ils seront là d'une minute à l'autre.
— Des gardes du corps ? Je vois, après tout vous êtes la fille d'un gouverneur.
— Vous voyez, vous n'avez aucune raison de vous inquiéter pour moi. Je ne crains rien.
X me fait signe d'écourter ma conversation. Il en profite pour téléphoner à son tour.
— Nous avons toutes les raisons de nous inquiéter, Mademoiselle Moore. L'homme qui vous a agressé dans le bar a été sauvagement attaqué dans son lit d'hôpital. On l'a tailladé. Ça ne vous rappelle rien ? Il marque une pause avant de reprendre. C'est le même mode opératoire que pour votre amie, sauf que cette fois le dénouement est plus sanglant. Son corps est en charpie. On a dû en récupérer des morceaux à la petite cuillère. Vous êtes en danger, Mademoiselle. Alors je vous demande de m'attendre. J'arrive dans moins d'un quart d'heure.
— Très bien, lieutenant.
Je suis dépassée par les événements. Tout s'enchaîne à une telle vitesse que j'ai du mal à y voir clair. Tout ce que je sais pour l'instant, c'est que j'ai envie de quitter cet appartement le plus vite possible. X s'énerve au téléphone. J'ai l'impression qu'il engueule Sloan. Je ne comprends pas de quoi il parle mais il passe un sale quart d'heure. Il me jette un coup d'œil furtif en me voyant me diriger vers la salle de bain.
— Il me reste juste à prendre des affaires de toilettes, dis-je à X toujours au téléphone.
On étouffe ici. J'ouvre la fenêtre pour respirer une grande bouffée d'air frais. Je me penche à l'air libre et inspire profondément, au même moment j'aperçois un homme accroché au mur ! Il se déplace comme une araignée. Putain, il se dirige vers moi !
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Entre tes Griffes 1 (Publié Aux Éditions HLab)
ParanormalNew Romance fantastique La trilogie est disponible aux éditions HLab. Le tome 3 sort le 17 mai 2023 🤩 Accompagnée de sa meilleure amie, Saskia Moore part pour l'université. Entre Xaven, surnommé X, quaterback aussi sexy qu'insaisissable et d'étrang...