18. Dire non?

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Comme si de rien n'était, X s'assoit à côté de moi. Il est sérieux ? Il m'ignore pendant des jours et là, il s'installe. Et bien sûr, il ne s'embarrasse pas des civilités d'usage comme « Salut, je peux m'assoir ? »

—     Alors ta note, lance-t-il. Satisfaite ?

Il a le don de m'énerver à faire ce qu'il veut quand il le veut. Mon corps, ce sale traître, réagit immédiatement à sa présence. On dirait que je n'ai aucun contrôle sur lui quand il est dans les parages. Saloperie de neurotransmetteurs et de dopamine ! Je comprends mieux pourquoi j'ai esquivé l'invitation de James à sortir. Rien à voir avec mon garde du corps ou le travail. J'ai bien peur que le mec assis à côté de moi en soit la cause directe. X m'a tout bonnement immunisé contre les autres mecs. Je ne devrais pas être étonnée. Il fait le même effet à toutes les filles. Il faut juste que ça passe, ses phéromones n'auront plus autant d'impact sur moi avec le temps. Ni son odeur, ni ses yeux ou sa façon de bouger...

—     Ça va ? T'as l'air vraiment dans la lune ce matin, dit-il, un sourire malicieux accroché au visage.

—     Très bien. Merci.

Je ne désespère pas de redevenir normale.

—     Tu n'es pas très reconnaissante.

—     Si bien sûr, dis-je un peu merdeuse.

Je sais que je suis une horrible ingrate mais je suis en train de me liquéfier. La colère me permet de ne pas être trop ridicule.

—     Je parle de la copie.

Ça y est, il recommence.

—     C'était plutôt cher payé. Je te le rappelle.

Les filles assises dans l'amphi nous regardent avec des yeux qui en disent long sur ce qu'elles aimeraient me faire.

—     Tu comptes rester là pendant tout le cours ?

—     Je te gêne peut-être, répond-il halluciné par ma remarque.

Je n'arriverai jamais à suivre le cours s'il reste à côté de moi.

—     Tu as besoin de quelque chose ?

X se penche doucement vers moi, ses yeux sont chauds, son expression charmeuse.

—     J'ai besoin que tu viennes à mon entraînement tout à l'heure.

Je ne peux pas m'empêcher de pouffer.

—     Tu plaisantes ?

Il n'argumente pas et continue à me regarder avec ses yeux verts rehaussés de pépites d'or. S'il croit que ça marche son truc de séducteur. Il va falloir faire mieux. Me supplier semble une meilleure alternative.

—     C'est ça. Tu peux toujours rêver. Alors si tu pouvais prendre congé. J'aimerais écouter le prof. Merci.

—     Prendre congé ? Qui parle encore comme ça aujourd'hui ? T'as pas cinquante ans au moins ?

Il me regarde amusé tout en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille, d'un geste si doux et délicat que j'en frémis.

—     Je suis sérieux, dit-il. J'ai pas vraiment assuré côté assiduité si tu vois ce que je veux dire. L'entraîneur m'a dans son collimateur. Ta présence pourrait le calmer.

—     Comme si ma présence pouvait faire quoique ce soit.

—     Il m'a demandé d'être plus sérieux et je sais que te voir le calmera. Il a entendu parlé d'une de nos dernières soirées...Enfin tu vois.

Entre tes Griffes 1 (Publié Aux Éditions HLab)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant