chapitre 10

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Chapitre 10

Sada avait maintenant conscience que la sécurité de sa sœur lui incombait. Il ne faisait pas confiance à ce vieux porc et se sentait toujours responsable des malheurs de Mayna. Pas même 24 ans et elle avait l’air d’avoir vécu plus de 50 ans ; il n’allait jamais laisser faire. Depuis tout petit, il voyait en elle une femme forte, une battante mais surtout une femme très ambitieuse.

Ce n’est pas pour rien qu’on dit que les liens entre frère et sœur restent très forts. En réalité, il voulait ce qu’il y a de mieux pour sa sœur mais il se butait toujours à sa mère. Cette dernière avait une emprise incroyable sur Mayna et cela l’avait toujours étonné. Au fil des ans, il avait compris qu’elle aimait juste leur mère et que c’était normal, une mère reste une mère. Elle ne lui refusait rien. Mayna abdiquait sur tout ce que mère Fanta voulait et cela l’avait toujours fait mal.

Cependant, il savait qu’elle n’était pas sortie de son cocon depuis son mariage. Elle avait certes travaillé pendant quelques jours dans l’entreprise de baye modou mais au fond, elle n’avait pas quitté son emprise.
Son entreprise à lui commençait à prospérer. Bien sûr, il ne disait jamais ses chiffres à sa mère ni à aucun membre de sa famille car connaissant ses parents, il risquait vite de faire faillite s’ils savaient ce qu’il gagnait. Il voulait donc avoir quelque chose de plus large avant de faire des « gaspillages » pensait-il.

Mais là, la situation urgeait. Il était en train de recruter des personnes dynamiques pour le département marketing et il savait que sa sœur était bien douée pour ce domaine. Elle était non seulement une bonne vendeuse mais également, elle avait l’esprit d’innovation. Il savait qu’elle allait refuser de peur que baye modou y voit un inconvénient mais sada avait pris les devants avec lui. En réalité, il l’avait déjà appelé pour lui dire que sa femme allait travailler avec lui dans son entreprise. Bien sûr baye lui avait d’abord montré son refus mais sada avait commencé à être agacé au telephone.

Baye modou : je ne sais pas si ma femme peut… je… je ne veux pas qu’il côtoie d’autres hommes. Tu sais ta sœur est très belle et je…

Sada agacé l’interrompit : baye modou s’il te plait, épargne moi tout ça je le sais déjà. Je voulais juste te prévenir je ne te demande pas la permission.

Baye monta sur ses grands chevaux : ma femme est sous ma responsabilité et elle doit me demander la permission avant de….

Il l’interrompit une nouvelle fois : écoute moi très bien, si je ne t’ai pas tué jusqu’à maintenant c’est bien grâce à elle, ne me fait pas changer d’avis. Tu sais que j’en suis capable. Alors je te charge de lui dire qu’elle va venir travailler avec moi.

Et tac il raccrocha. Baye modou jeta violement son telephone avant de prendre sa tête entre ses mains. Depuis bien longtemps, il avait entendu parler des frasques de sada, le fils ainé de pa kane ; et il savait qu’il était un homme peu fréquentable, capable de tout pour protéger sa sœur.

Il tenait à sa vie pensait-il et donc il ne put s’empêcher d’abdiquer. Il se disait que si Mayna était revenu après qu’il l’ait frappé aussi violement, c’est parce qu’elle l’aimait surement, pensait-il en souriant de toutes ses dents…

Sada avait donc accomplit ce petit geste dans l’espoir de voir sa sœur travailler à ses coté mais surtout, il voulait qu’elle fasse la connaissance des gens qui l’entoure. En quelque sorte, il voulait qu’il rencontre quelqu’un d’autre, capable de lui faire oublier ce mariage. Même s’il savait que c’était quasi impossible et que ce n’était pas bien, il comptait sur ce plan pour la rendre heureuse. Car c’était au-dessus de ses forces de penser qu’elle dormait tous les jours avec cette raclure de baye modou tout en sachant qu’elle ne l’aimait pas.

le goût du désir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant