Chapitre 7

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Quand Jacob gare le pick-up dans devant la maison, il est déjà 17h30. Charlotte cours vers Brack pour lui expliquer tout ce qu'elle a fait aujourd'hui. Letty rigole quand je monte sur le perron.

- Ce chien a plus de chance que moi, dit-elle. Lui, il peut savoir ce qu'elle fait, alors que moi, je dois le deviner.

Je rigole et vais moi-même tout lui expliquer avant de commencer à décharger mes affaires. Jacob me donne un coup de main et monte tout dans le couloir devant nos chambres.

Avant de faire quoique ce soit, je vais mettre de vieux vêtements et vais dire bonjour à Lotus. Il à l'air bien mieux depuis hier, son bandage est juste un peu rosâtre et non plus rouge comme il l'était hier après l'intervention de Marc. L'étalon a l'air très content de me voir et me laisse le caresser à plusieurs reprises. Je reste avec lui une dizaine de minutes avant de rentrer, en lui promettant de revenir le lendemain.

Quand je mets les pieds dans ma chambre, Jacob a déjà préparé les couleurs. Il est assis, adossé contre le mur, regardant quelque chose sur son GSM.

- Me voilà, dis-je. On peut y aller.

- Laisse-moi juste mettre un peu de musique et on s'y met.

Je le regarde quelques secondes, le temps qu'une musique assez rythmée emplisse la pièce. Nous attrapons nos pinceaux et passons les trois heures suivantes à peindre. Plus le temps passe et la musique m'aide à me détendre, je me lâche un peu. Je peins en dansant et en chantant, oubliant que Jacob est un inconnu, oubliant mes craintes et laissant enfin mon cœur se délivrer un peu de la souffrance.

Quand la playlist de Jacob se termine, je mets mon dernier coup de pinceau, en nage mais le sourire aux lèvres. Heureuse d'avoir enfin fini, je me tourne vers Jacob, qui peignait l'autre coté de la pièce. Je n'avais pas remarqué qu'il avait envoyé valser son T-shirt au milieu de la pièce, ses cheveux sont tous remonté en un chignon sur le haut de sa tête, lui donnant un air de danseuse étoile. Je n'arrive pas à décrocher mon regard de son dos halé et musclé. Et il me surprend en pleine contemplation quand il se retourne. Le spectacle qui s'offre à moi me fait vite oublier l'embarras que je devrais ressentir. Une grande trace de peinture blanche recouvre son nez ainsi qu'une grande partie de son front, j'éclate de rire sous son regard étonné. Je pense qu'il me prend pour une folle.

- Je crois que tu as eu un incident de parcours avec la peinture, dis-je, en pleurant de rire.

Il me fixe intensément en touchant son front avec ses doigts, quand il les enlève, ils sont tout blancs.

- Et tu te moques? Demande-t-il, en plissant les yeux.

- Euh... Non... Pas du tout, répondis-je en serrant les lèvres.

Ce qui ne m'empêche pas de pouffer.

- C'est cela, moque-toi bien...

Il s'approche de moi dangereusement, armé de son pinceau dégoulinant de peinture.

- Jacob, non! Dis-je, en reculant de quelques pas.

Ce qui ne le fait pas reculer, il continue de venir vers moi en souriant.

- Ja...Jacob, non. Non!

Je détale dans le couloir, évitant de justesse le pinceau qui filait droit vers mon visage. Je me lance dans les escaliers, traverse le salon et la cuisine sous les yeux ébahis de Charlotte, Marc et Letty. Me croyant hors d'atteinte, je m'arrête sur le dessus des marches, mais c'est sans compter sur Jacob, qui débarque derrière moi. Quand j'entends la porte claquer dans mon dos, il est trop tard. Il m'emprisonne dans ses bras avant que j'aie pu reprendre ma course et barbouille mon visage et mes cheveux de peinture blanche. Je riposte bien sur en lui arrachant à mon tour l'arme du crime et me venge. A la fin de la bataille, nos visages et nos cheveux sont blancs et poisseux, et nous éclatons de rire à l'unisson.

Nouvelle vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant