Chapitre 43.

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Je suis réveillée en sursaut par les aboiements de Vanille dans la chambre de Charlotte. Je soupire et jette un regarda aux chiffres qui s'affichent sur mon réveil. 4 heures... Jacob semble dormir à poings fermés, je me lève sans bruit en espérant que le chien n'ait réveillé personne d'autres et surtout pas les enfants. Je traverse le couloir et entre dans la chambre de ma petite sœur à pas de loup.

- Vanille, chuchoté-je. Tait-toi, tu vas réveiller tout le monde! Allez viens...

Elle vient tout de suit près de moi en pillant mais, voyant que la porte est ouverte, elle sort et descend en grondant. Je fronce les sourcils en me rendant compte que Brack, aboie lui aussi. Ce n'est pas normal, je m'avance vers la fenêtre et écarte la tenture.

Mon cœur rate un battement alors que devant mes yeux, les flammes montent du toit de l'écurie jusque dans les étoiles. Je tourne rapidement les yeux vers l'étable des vaches et remarque qu'elle brûle elle aussi. Mon sang ne fait qu'un tour, les chevaux et les vaches sont tous à l'intérieur... Je sors de la chambre en courant.

- Letty, Jacob! Au feu!

Je rentre dans notre chambre en quatrième vitesse, attrape un foulard dans mon tiroir et secoue Jacob pour qu'il se lève. Je prends les escaliers, saute dans mes bottes, passe mon foulard sous l'eau et sors de la maison. Je cours vers l'écurie en nouant mon foulard autour de ma tête, de mon nez et de ma bouche.

- Estelle! Crie Jacob derrière moi, mais je préfère ne pas l'écouter.

Je n'ai pas l'intention de regarder brûler notre écurie et nos chevaux sans rien faire. Plus j'avance, plus les hennissements des chevaux et la chaleur deviennent insupportables. La fumée commence à me piquer les yeux mais rien ne m'arrêtera, je tourne la tête au moment où j'arrive à la porte et vois Jacob qui ouvre la porte des vaches. Je prends la poignée et tire de toutes mes forces... Bloquée. Je jure et me maudit d'avoir absolument voulu fermer la porte hier soir. Tant pis, je vais passer par la porte de la piste, je repars en courant et contourne le bâtiment. Une fois devant la barrière de la piste, je l'ouvre en grand, la laissant claquer dans ses gonds et tente d'ouvrir la porte de l'écurie de ce côté-ci mais rien n'y fait elle est bloquée... C'est pas possible! La rage et la fumée me font monter les larmes aux yeux.

À l'intérieur, j'entends les sabots claquer contre les portes et les hennissements stridents de Charly au milieu des plus forts des adultes. Mon cœur se serre à l'idée qu'ils pourraient tous y rester, je rassemble mes forces et tire sur la poignée de la porte comme une folle quand un grand bruit se fait entendre, je sens que la résistance lâche et la porte s'ouvre comme par enchantement. Je suis un peu soulagée de pouvoir entrer mais le travail n'est pas fini.

Las flammes sont presque plus grandes que moi et sont éparpillées un peu partout dans la paille près de là où je suis, mais le fond de l'écurie est déjà entièrement mangé par les flammes. Mes poumons me piquent à cause de l'air vicié que je respire, je bloque ma respiration et avance vers le box de Cora et Charly. Je manque de tomber plusieurs fois en évitant de la paille brulée qui retombe mais je parviens à rejoindre le poulain, il est terrorisé et se presse contre sa mère qui est couchée, respirant difficilement. Je tire le verrou, attrape la bride de Cora et l'oblige à se relever, elle me suit tant bien que mal, Charly ne demande pas son reste et détale vers la sortie dès qu'il le peut, je tape sur la fesse de Cora pour la faire partir de l'étable et elle comprend tout de suite ce que je veux, alors qu'une quinte de toux me prend la gorge. Ma vue se brouille encore plus et je pose mes mains sur le premier verrou que je trouve et tire dessus sans réfléchir. Amber pousse la porte sans attendre et sort sans un regard, Tornade fait pareil alors que Jacob me rejoins pour aider les derniers. Je tousse de plus belle et pose ma main sur le verrou du boxe de Capucine alors que Jake s'occupe de Nuage. Une douleur lancinante irradie ma main alors que je m'acharne pour ouvrir ce boxe, je sens enfin le verrou bouger quand un grand craquement se laisse entendre au-dessus de nos têtes, je me sens projetée contre le sol alors que des étoiles dansent devant mes yeux.

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