Chapitre 21

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Je le laisse monter les tentes seul pendant que je vais ramasser du bois pour la nuit. Quand je reviens, les bras pleins, les deux tentes trônent fièrement mais il n'y a aucune trace de Jacob. Je dépose les bûches sur le sol, attrape un essuie dans mon sac ainsi que des vêtements propres avant de me diriger vers le ruisseau qui coule en contre bas.

Je m'asperge vite fait le visage, la nuque, les aisselles, les bras et les jambes avant de me changer. Je suis heureuse de retirer mon short, le jean me collant à la peau et contenant ma chaleur et ma sueur sur ma peau pendant toute la journée, ainsi que d'ôter mon top et de le troquer contre un autre avec des bretelles plus fines. Enfin, je lâche mes cheveux et les brosses longuement en pensant à Charlotte qui doit, malgré ce qu'elle peut dire, avoir eu peur en voyant les vaches foncer vers elle. Ce qui me reste le plus en tête de cette situation, c'est ses yeux brillants qu'elle a posé sur Jacob quand elle m'a dit qu'il lui avait sauvé la vie. Jacob est devenu sont héros et c'est une très bonne chose vu comment leur relation tournait depuis que je suis là. C'est un gars en or et je ne le remercierai jamais assez d'avoir pu arriver avant moi aujourd'hui.

Ma toilette finie, j'enfonce à nouveau mon chapeau sur mes cheveux et rejoins notre campement de fortune. Je retrouve le beau Jacob, assit devant la barrière des vaches, le visage penché sur son téléphone.

Je range vite fait mes affaires dans mon sac avant de prendre à mon tour mon gsm et d'entrer dans une des tentes, j'ai bien envie de me reposer un peu de cette longue route à cheval avant de faire quoique ce soit. Je m'étends sur une couverture que Jacob à déposé sur le sol et ne tarde pas à m'endormir.

- Estelle, tu viens manger? me chuchote une voix grave à l'oreille alors qu'une main passe dans mes cheveux.

- J'arrive, murmurai-je en me retournant sur le ventre.

Ma fatigue se fait moins ressentir mais mes yeux restent clos encore quelques secondes, profitant du bruit des cigales dans les hautes herbes et du bois qui crépite dans la chaleur du feu que mon compagnon de route doit avoir allumé. La faim qui me torture l'estomac me pousse vite à ouvrir les yeux et me sors de ma tente. Le soleil est déjà bien bas dans le ciel et le feu éclaire nos tentes de teintes orangées. Je remarque Jacob, accroupi devant le feu, ses cheveux pendant autour de son visage, il est tourne avec une cuillère en bois dans un petit chaudron qu'il a réussit à faire tenir au-dessus du feu. J'ai l'impression de m'être réveillée dans un film d'aventure romantique dans la peau de l'héroïne éreintée de sa course folle pour échapper à ses ravisseurs aidée par un bandit de grande renommée ayant laissé tomber son gang pour ses beaux yeux. Stop! Il faut vraiment que je trouve un moyen de mettre mon imagination en mode off parfois. Je souris à mes propres idées farfelues et m'approche du feu en silence. Malgré ses excuses de tout à l'heure, je ne sais toujours pas comment me comporter avec Jacob... Je ne sais même pas comment me comporter avec mes propres pensées, c'est pour dire... Et si je laissais les choses suivre leurs cours? Si j'arrêtais de vouloir tout contrôler?

Je respire et m'assieds près de lui, entourant mes jambes de mes bras.

- Alors? Bonne sieste? Me demande-t-il, concentré sur son repas.

- Oui merci, dis-je en cherchant une manière de relancer la discussion.

Mais rien ne me vient alors un silence pesant s'abat autour de nous. Si ça continue comme ça, je sens que la soirée va être longue, très longue.

- Je... commençons-nous en même temps en relevant la tête.

Nous rigolons et je lui fais signe de commencer mais galant, ou tout simplement curieux, Jacob me laisse parler.

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