☾Partie 4/5

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La pression à nouveau retombée, Callie essayait tout de même de ne pas croiser le regard d'Ariane, ayant trop peur de ranimer la rage de mon amie qui avait failli lui coûter sa place dans le jeu. Clyde, pour sa part, lui faisait la leçon en lui expliquant que l'esprit d'équipe était la meilleure arme, pour cette activité. A nouveau à l'arrière, je repensais aux remarques qu'Ariane m'avait balancées si facilement. Elle se retenait de me dire tout cela depuis un petit moment, maintenant... Il fallait absolument que je me reprenne. Et dans un autre coin de ma tête, l'image d'Esmée revenait chaque fois comme un boomerang. On ne l'avait toujours pas retrouvée et j'avais peur de ne la revoir qu'à la fin de l'entraînement, assise sur un banc depuis plusieurs heures à attendre la fin du jeu qu'elle avait perdu.

Soudain, quelques minutes plus tard, des bribes de voix parvinrent jusqu'à nous. Instinctivement, tout le monde s'arrêta, le pied encore en l'air pour ne pas faire de bruit. Quand un nouveau cri se fit entendre, l'espoir raviva nos corps fatigués.

"- C'est l'équipe des violets !

- On les a retrouvés !"

Parmi les plus heureux, Ariane semblait être en tête de liste:

"- Ils sont là, à quelques mètres de nous ! Vite, il faut les retrouver pour enfin manger ! Mon estomac fait le même bruit qu'une baleine qui hurle depuis plusieurs heures !"

Aussi excités que des puces, nous nous joignîmes à la course d'Ariane sans rien ajouter, seulement poussés par la faim. Tel un troupeau de boeufs, tout s'abaissa sur notre passage et bientôt, la moindre phrase de notre équipe adverse nous parvenait clairement.

"- Axel, tu es sûr qu'on a semé l'autre groupe ?

- T'inquiète, notre stratégie n'a alerté personne. D'ici quelques minutes, on se trouvera une planque et on pourra déguster ce fameux repas !"

Penser que leur technique avait été efficace n'était pas bien nous connaître... Je n'attendais à présent qu'une chose: m'arrêter devant eux et admirer leur visage déconfit quand ils nous découvriront. Mais pour goûter à cette satisfaction, il fallait rester discret, et je fis signe au groupe de se baisser pour ne pas être à découvert. Callie, toujours aussi défaitiste, remit à nouveau mon idée en question:

"- A quoi cela va-t-il nous servir de lécher la terre pour ne pas se faire voir ?"

Mais elle se tut bien vite quand Ariane dégaina à nouveau son poignard et le pointa devant les yeux de son ennemie. A sa droite se tenait également Clyde, qui la fusilla de son regard sévère.

"- Okay, okay, je n'ai rien dit..."

Un petit sourire de satisfaction se dessina sur mon visage, en voyant la jeune femme se plier fidèlement aux ordres de ses propres coéquipiers. Quand je vis un impressionnant rocher se dresser devant nous, la question ne se posa pas et nous nous cachâmes tous à l'arrière. Le nez maintenant collé contre la mousse qui tapissait la roche, nous aurions pu sentir son odeur mordante qui se mêlerait et se confondrait dans l'air doux et humide, si seulement elle avait été réelle.

Lentement, les armes de Clyde, Constance et Ariane sortirent de leur ceinture reliée à leur combinaison et la lame des armes blanches scintilla à nos côtés. Constance banda une première flèche, Ariane ajusta lentement le pommeau de sa large épée et Clyde tentait de faire tenir trois poignards dans chaque main. William, Callie et moi nous préparions seulement mentalement, essayant de trouver un plan pour surprendre l'équipe violette.

"- Constance et Clyde, vous devriez aller en premier. Vous êtes les seuls à pouvoir blesser à distance. William et Callie, vous les contournez et Ariane et moi, on se mettra à l'arrière. Comme ça, si vous êtes à court de munitions, on pourra toujours intervenir après."

Sur une autre planèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant