Partie 1/2

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Les conseils de mon infirmière ne furent pas mauvais : au bout de seulement une semaine, ma blessure n'était plus qu'une lointaine cicatrice, certes longue, mais qui ne me posait pas de souci. C'était à peine si j'en oubliais sa présence ! Je pus donc sortir après neuf jours de soins, et beaucoup furent dans le même cas que moi. Même si certains cas extrêmes souffraient encore à cette heure, les retrouvailles entre les rescapés et les guéris furent très appréciées. Je pus enfin retrouver mes amis à un autre endroit que sur mon lit d'hôpital, et je reprenais presque goût aux cours donnés ou aux entraînements sportifs, que je passais assise sur un banc.

Ariane, elle, se rendait encore souvent à l'infirmerie pour rendre visite à Tristan, ce qui m'étonnait plus qu'autre chose. Malgré son air toujours détaché, était la première à jurer par les valeurs humaines telles que la gentillesse, la paix et tout le reste, et voilà qu'elle se mettait à discuter avec le garçon le plus égoïste de tous les recrutés. "Il a changé, tu sais", me disait-elle souvent. Intérieurement, je croyais mon amie, car après l'avoir vu dans ce piteux état la première nuit, j'étais sûre que son caractère avait quelque peu changé, et qu'il s'était amélioré. Mais, personnellement, il m'était encore trop compliqué d'aller le revoir.

Aujourd'hui, nous eûmes droit à un cours spécial mis en place par Hemna, le professeur McKin et d'autres nombreux mentors, concernant ce fameux combat qui nous avait valu toutes ces blessures de guerre. Alors assise aux côtés de William et Esmée, nous attendions patiemment le début des explications. Au milieu du brouhaha, la cheftaine s'avança alors sur l'estrade, et son simple toussotement fit taire les derniers bavards. Nous étions partis dans un long discours, qui allait nous hérisser les poils:

"- Recrutés, bonjour à tous. J'espère pour les plus malchanceux d'entre vous, que tous les soins demandés vous auront été prescrits. Maintenant que l'amphithéâtre est presque rempli, il m'a paru être le bon moment pour vous faire un résumé de ce que vous avez vécu, il y a quelques jours. Ce combat était censé être identique aux précédents, une petite bataille qui causerait peu de dégâts, avec de rares blessés. Simplement quelques coups de feu envoyés pour nous faire peur... Mais, malheureusement pour nous, et pour vous, surtout, tout ne s'est pas passé comme prévu. L'équipe adverse a été beaucoup plus nombreuse, et mieux équipée. Quand nous nous sommes rendu compte de cela, nous avons tout de suite compris que vous n'alliez avoir aucune chance."

La voix grave et posée d'Hemna me fit déglutir, et je remarquai que mes voisins étaient dans le même état que moi : angoissés par ce qui allait suivre. La grande femme continua alors:

"- Les premiers coups étaient à peine partis que plusieurs d'entre vous étaient déjà à terre. Nous avions décidé de ne pas mettre de technique d'attaque en place, car ç'aurait été une perte de temps pour si peu, mais si nous avions su que ç'aurait été aussi compliqué, nous n'aurions pas hésité. Sachez que ce n'était absolument pas prémédité..."

Quelques chuchotements de désapprobation se firent entendre dans l'assemblée, mais personne n'y prêta attention.

"- Vous êtes alors tous partis dans des directions différentes, et au final, nous n'avons jamais eu autant de blessés et de décès dans ce genre de bataille depuis de nombreuses années. Nous comptons au total une vingtaine de morts, et plus de cinquante blessés, de notre côté. Mais si cela ne suffisait pas, toute cette débandade ne dénonce qu'une seule chose. La guerre est officiellement déclarée."

A cette phrase, le groupe de recrutés, jusque là silencieux, laissa échapper des cris d'indignation. Cette information me fit frissonner, tandis que je me rendais compte de ce que cela impliquait. William laissa échapper un "C'est pas possible" à mes côtés, et Hemna continua:

Sur une autre planèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant