"- Combat terminé, je répète, combat terminé. Veuillez revenir vers vos vaisseaux respectifs. Ceux dont se déplacer n'est plus possible, veuillez presser le bouton noir placé sur votre combinaison. Une deuxième vérification sera faîte, pour regrouper les corps et blessés disparus."
Cette voix robotisée me réveilla de ma léthargie fiévreuse, et je redressai difficilement la tête, serrant les poings quand la douleur irradia mon corps. Le son était sorti de nos combinaisons, au niveau de nos épaulettes. Quand je lançai un regard vers la provenance du bruit, je découvris de minuscules trous, que je n'avais jamais remarqués auparavant. Ariane, qui avait posé sa tête contre mon épaule, se releva également, excitée.
"- C'est terminé ? C'est enfin terminé ! Oh dieu merci, Jo, on va pouvoir te soigner ! Et on va pouvoir partir d'ici, je n'en peux plus. Jo, Jo, appuie sur ton bouton ! Attends, je vais le faire."
Sans réellement faire attention à ma blessure, ma coéquipière chercha ce fameux bouton le long de mon corps, et le découvrit au niveau de mon mollet droit.
"- Doucement, Ariane, tu me fais mal...
- Là, je l'ai !"
Quand elle se rendit compte que je serrais des dents, celle-ci s'éloigna et se confondit en excuses, auxquelles je répondis d'un sourire.
"- On va pouvoir partir, on va se barrer d'ici, enfin !"
A bout, Ariane pleurait et s'esclaffait de rire en même temps, faisant dangereusement valser son épée au-dessus de sa tête:
"- Eh ouais, c'est enfin terminé ! Allez tous vous faire voir, vous autres, moi, je rentre au camp ! Ah, j'en peux plus, tous mes membres vont fondre sur place... Venez nous chercher, bordel !"
Avec ses cheveux entièrement décoiffés, le sang séché sur son visage et ses cris hystériques, mon amie semblait réellement folle. Et pourtant, c'était simplement le résultat d'une multitude d'horreurs emmagasinées, un nombre incalculable de cris, de pleurs et de corps qui devaient encore tourner dans son esprit.
Au bout de longues minutes, des brancardiers arrivèrent jusqu'à nous, trois personnes habillées en jaune venant à notre rencontre. Grace aux grands gestes d'Ariane et à ses cris à répétition, ces personnes n'eurent pas de mal à nous trouver:
"- Ici, là ! Il y a une blessée à la jambe ! Elle ne peux plus se déplacer. Allez, bougez votre petit cul, elle n'attendra pas éternellement !"
Le personnel en jaune ne prit pas compte des remarques de la jeune brune, et s'avança vers moi pour faire un compte-rendu des soins à mettre en place. L'un des trois, un homme à la barbe proéminente, lança d'une voix bourrue:
"- Blessée à la cuisse, après un coup de poignard. Hémorragie externe à soigner rapidement, fièvre bien présente. A regarder s'il n'y a pas de séquelles internes. Mettez-la sur le brancard, doucement."
Comme automatisées, les deux autres personnes se hâtèrent vers moi, et firent lentement glisser un vulgaire tissu dans mon dos. Après ça, tous tirèrent sur leurs bras pour me monter en l'air, et me placer sur le brancard. Le contact du matelas, bien que peu agréable, me fit soudain souffler. Que ça faisait du bien, de retrouver un semblant de confort !
"- Très bien, blessée numéro 23 prise en compte. Mademoiselle, merci d'avoir veillé sur elle, vous pouvez aller retrouver le vaisseau."
Un long silence s'ensuivit soudain, comme si Ariane n'arrivait pas à assimiler l'ordre du personnel infirmier. Soudain, elle souffla:
"- Vous plaisantez, j'espère..."
Quand j'entendis mon amie commencer, je compris que ces trois personnes allaient voir des étincelles.
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Sur une autre planète
Bilim Kurgu"La vie sur Terre est un combat permanent pour ne pas sombrer, mais je ne pensais pas que la vie sur Vivia en serait un nouveau, tout aussi différent..." Depuis mon arrivée sur Vivia, planète qui m'était jusqu'à maintenant inconnue, je redoute chaqu...