Chapitre 5 _ Le départ

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Des jours plutôt paisibles s'écoulèrent par la suite. Deathmask ne chercha pas vengeance, et évitait les remarques vis à vis de Sophia. En d'autres termes, jamais il ne fut aussi sage. Sans doute craignait-il qu'en agissant contre la jeune française il ne heurte Ofelia à nouveau. Oh, il n'avait pas peur de Shura, même si sa mise en garde avait été des plus claires. Mais il appréciait tout simplement l'espagnole, bien que lorsqu'il le réalisait, il se démentait intérieurement. De toute manière, il veillait toujours à paraître comme ce Chevalier d'Or cruel qui faisait sa sanglante réputation, même vis à vis d'elle. Un jour, peut-être, se dévoilerait-il au grand jour... Mais pour l'heure, il ne voulait perdre la face. Il en avait suffisamment perdu en s'excusant et en la remerciant. C'était tout ce qu'elle obtiendrait de lui, s'était-il juré.

Ce jour là fut particulièrement calme. En réalité, c'était le soir que les deux jeunes femmes allaient quitter l'île pour rejoindre le Sanctuaire. Pour les gardes, cela ne signifiait qu'une chose véritable : ils allaient devoir se débrouiller seuls pour leurs repas. Ils devaient bien admettre que la cuisine de Sophia avait eu son effet, car en plus d'avoir un goût des plus savoureux, elle leur avait toujours rendu l'énergie perdue dans la journée.

Ainsi, pour cette dernière journée, les deux jeunes femmes rassemblèrent leurs affaires. Le lendemain, un bateau viendrait les chercher, au grand malheur d'Ofelia qui était si nauséeuse. Mais aucunes des deux amies n'avaient vraiment envie de partir. Pour l'espagnole, quitter cette île signifiait s'éloigner de Shura, puisque lui restait ici pour continuer les travaux. De même, Sophia souhaitait rester en ce lieu, car elle aimait y imaginer toute la future splendeur. Aiolia était également une de ses raisons, mais il était difficile pour elle de trancher ses désirs.

Ofelia glissait son dernier habit dans ses bagages. Sa tenue du lendemain était prête dans sa petite salle d'eau, elle y avait également laissé son nécessaire de toilette. Et c'était tout. Avec un soupir, elle quitta la pièce, et tomba nez à nez sur Aiolia. Ce dernier fut un peu surpris de la coïncidence qui avait fait qu'ils se croiseraient à cet instant précis. Il lui adressa un signe de tête, qu'elle lui rendit, après quoi elle décida de marcher à ses côtés un peu. Elle avait certes promis à Sophia un coup de main, puisque cette dernière avait prit avec elle la moitié de son armoire, mais elle avait encore le temps de venir l'aider.

- Tu n'es pas sur le chantier ? demanda-t-elle finalement

- Non, répondit-il. Je me suis accordé une pause.

- En voilà une bonne décision ! Tu veux manger quelque chose ?

Il la regarda étrangement, s'étonnant de cette demande. Elle leva ses deux mains en l'air, à hauteur de sa poitrine, et ajouta vivement :

- C'est l'heure du goûter ! Je pensais que tu pouvais avoir faim.

- Je ne mange pas à cette heure là, protesta-t-il calmement.

Leurs pas les conduisirent jusqu'au hall. Il était désert, bien sûr, puisque Sophia devait se battre avec ses valises pour faire entrer à l'intérieur ses vêtements, et que les autres s'acharnaient à la construction de la Palestre. Ils s'assirent ensemble, dans un léger silence. Le Lion décida de le briser, en demandant sans même la regarder :

- Alors vous partez ce soir ?

- Oui. C'est ainsi qu'Athéna a prévu la chose.

- Je suppose qu'un chantier boueux comme celui-ci n'est pas un endroit convenable pour Sophia. Il vaut mieux pour vous de rentrer au plus vite, et de nous laisser travailler.

Les Élues des Dieux _ Tome 4 _ L'avant GuerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant