Les Élues des Dieux _ Tome 4 _ L'avant Guerre

Chapitre 17 _ Danger

Sophia avait enfin quitté le réconfort que pouvait lui apporter sa chambre. En réalité, la raison pour laquelle elle s'était décidée à sortir était due à son inquiétude. Aiolia lui avait annoncé ses propres craintes en sentant l'énergie de Camus s'affaiblir. Aussi, les deux jeunes femmes s'étaient retrouvées ensembles, et elles se mirent à attendre devant le dernier temple du Zodiaque d'Or.

Car tous les Chevaliers présents au Sanctuaire s'étaient rassemblés urgemment, et elles avaient eu l'interdiction même d'entrer. Ce n'était pas une conversation pour elles. Néanmoins, elles étaient inquiètes, et partageaient leurs sentiments par des paroles échangées.

- Et si c'étaient les Spectres ? s'affola Sophia

L'évocation de l'armée d'Hadès fit ressurgir en Ofelia de terribles souvenirs. Non... Elle ne voulait pas revivre cela à nouveau. Le visage de Rhadamanthe lui vint à l'esprit. Et s'il avait fait le moindre mal à Camus ? Non, c'était impossible... Camus était bien trop puissant pour se laisser avoir par le Juge... Du moins, elle l'espérait.

- Pour qu'ils se rassemblent de cette façon, ce sont forcément les Spectres... répéta Sophia sans avoir conscience de ce qu'elle provoquait chez son amie

- Arrête, Sophia... Laissons-les régler cette histoire. Camus reviendra.

- Ofelia, tu dois prendre en compte que...

- Il reviendra ! s'énerva-t-elle vivement.

Sophia se tut net devant le ton qu'elle avait employé. Elle l'avait rarement vu ainsi. Néanmoins, elle n'en n'avait pas peur. Elle soupira, s'approchant d'elle, et lui frictionna gentiment le dos en déclarant, un demi-sourire aux lèvres :

- Dire qu'il y a quelques heures, j'étais en position latérale de sécurité tellement j'étais malheureuse... Et maintenant, c'est à moi de te consoler ? La vie est décidément pleine de surprise.

- Je peux te laisser un moment ? demanda-t-elle subitement. J'ai besoin... D'être seule.

- Bien sûr...

- Tu es certaine ? Je ne voudrais pas passer pour une égoïste, alors que tu as perdu... Enfin, tu comprends.

- Va. Je t'appellerais s'il y a du nouveau.

- Merci.

La jeune espagnole se leva, s'excusant cependant de son comportement qu'elle pensait tout de même bien égoïste, et s'en alla. C'était vrai, après tout. Son amie venait de subir un horrible décès, avait découvert le corps tel quel, et ce il y a moins d'une semaine. Et maintenant qu'elle allait un peu mieux, c'était elle qui fuyait le soutient, pour une disparition dont elle ne savait rien. Mais la simple idée de perdre le Chevalier des Glaces la rendaient si malheureuse... Avec tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, il lui était tout simplement inconcevable d'imaginer sa vie sans lui. Certes, il était froid, distant, glacial, ne paraissait ressentir aucunes émotions... Mais il était pourtant si doux, si calme, si gentil, attentionné par moment même s'il le cachait, et lorsqu'il souriait... Eh bien, lorsqu'il souriait, ce qui était chose rare, elle avait toujours l'impression d'être totalement transportée dans un autre monde. Son sourire avait quelque chose d'étrangement attirant, d'agréable et de chaleureux, en contraste avec ce qu'il était, mais pourtant d'une douceur inégalable. C'était comme contempler un rare joyau.

Elle l'appréciait beaucoup. En concentrant sa mémoire, elle réalisa qu'il avait souvent été là pour elle. C'était lui qui était allé la chercher en Asgard, sous les ordres d'Athéna, certes, mais il aurait très bien pu refuser. C'était lui qui, à sa rencontre avec Julian Solo, était intervenu pour que rien ne dérape. Et il avait fait bien tant d'autres choses...