Chapitre 9 _ Le jeu

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Depuis l'échec de la dernière fois, où Ofelia avait été totalement incapable de laver du linge, qui n'était au fond pas une tâche bien compliquée, la jeune espagnole n'avait pas retenté l'expérience. Elle avait reprit ses habitudes, à savoir ne jamais faire son lit au réveil, et rester assise à ne rien faire pendant que Sophia faisait tout le boulot. La française, de son côté, était un peu exaspérée d'avoir vu le courage de son amie s'envoler aussi rapidement qu'il était venu à elle. Et elle avait eu beau essayer de la motiver, rien à faire. Alors elle s'était résignée à abandonner cette affaire.

Ce jour là, Sophia s'en allait encore une fois en direction de son « lieu secret » comme elle aimait l'appeler. Et même si les souvenirs qu'elle en avait n'étaient pas forcément joyeux, puisqu'elle y était misérablement tombée dans un trou, peu importait. Elle appréciait cet endroit de nature qui baignait littéralement dans la chaleur du soleil. Elle s'y rendait presque tous les après-midi. La plupart du temps, elle était seule. Par moment, Aphrodite l'accompagnait, mais cela restait rare puisque son objectif principal était de s'isoler. Le soleil était pour elle source d'inspiration et de bonheur, et il n'y avait rien de mieux pour travailler.

Oui, travailler. Car elle y venait pour préparer ses futurs cours. Il y en avait tellement ! Il fallait qu'elle prenne en compte de nombreux facteurs, voir toutes les possibilités. Car si elle avait affaire à des enfants en bas âge, il faudrait qu'elle s'adapte. Mais en ce jour, alors qu'elle s'avançait dans ses travaux, elle fut littéralement interrompue par la présence d'Ofelia, qui était accompagnée de Milo et de Camus. La française arqua un sourcil, et salua les Chevaliers d'un geste avant de dire :

- Ofelia qui me rejoint dehors en pleine journée... C'est inattendu.

- Milo a insisté, rétorqua l'espagnole en s'installant à côté d'elle. Et il a embarqué Camus dans la foulée.

- Il a eu raison. Ce n'est pas bon de rester enfermer toute la journée.

Ofelia grommela quelques mots incompréhensibles, avant de cacher son visage contre ses genoux repliés. Milo s'assit près d'elles, dans l'herbe, tandis que Camus restait debout comme un piquet, les bras croisés. La française observa son amie, puis le Verseau, et encore son amie, et encore le Verseau.

- Alors vous deux, vous êtes vraiment pareils ! commenta-t-elle avec un air totalement exaspéré. Vous êtes déprimants à souhait.

- Je leur dit souvent, rétorqua Milo. Mais ils ne font rien pour s'améliorer.

- Dans ce cas, jouons à un jeu !

- Jouer ? répétèrent en cœur Ofelia et Camus

- Pour vous décrisper un peu. Je suis sûre que Milo est d'accord avec moi !

- Euh...

- Je prends ça pour un oui.

Sophia se leva d'un coup en tapant dans ses mains pour tous les motiver.

- Sophia... soupira le Verseau. Tu es une adulte.

- Il n'y a pas d'âge pour s'amuser.

- Et nous sommes des Chevaliers.

- Et alors ?

Déconcerté, Camus ne trouva rien à dire. Ce n'était pourtant pas les mots qui lui manquaient. Mais il était si perturbé par l'attitude de la jeune française qu'aucun argument ne sorti. Il porta son regard glacé vers Ofelia, espérant qu'elle, elle aurait la force de riposter. Mais rien. La jeune espagnole observait simplement étrangement son amie. Rien de plus. Et, bien sûr, inutile de chercher soutient du côté de Milo.

Les Élues des Dieux _ Tome 4 _ L'avant GuerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant