Les Élues des Dieux _ Tome 4 _ L'avant Guerre

Chapitre 6 _ Retour au Sanctuaire

Après leur long voyage en mer, qui s'était fait d'une traite au grand malheur de la pauvre Ofelia, le bateau accosta finalement au port de l'île, et ce sans la moindre embûche. Sophia devait bien avouer qu'elle s'était senti mal lors de ce trajet, se souvenant bien de leur enlèvement orchestré par les forces d'Hadès. Les Spectres... Lorsqu'elle songeait à la sinistre silhouette de Rhadamanthe, elle tremblait de tous ses membres. La menace était réelle, et il n'y avait que lorsque les Chevaliers étaient auprès d'elle qu'elle ne craignait pas leur présence en cette Terre. Mais la française ne partageait pas cette crainte, surtout pas à son amie, ne voulant pas lui imposer le rappelle de souvenirs douloureux.

Le Sanctuaire leur avait manqué à toutes les deux, mais elles n'en affichèrent pas vraiment de joie. Ofelia était encore bien attristée d'avoir été séparé de Shura, et n'avait qu'une hâte, qu'il revienne ici. Quant à Sophia, l'amertume et le désespoir qu'elle avait ressenti à leur départ lui rongeait encore le cœur, car Aiolia n'était pas venu. Seul Aiolos avait fait le déplacement jusqu'au port. La française était assaillit de doute et de questionnement, que son amie avait bien remarqué et qu'elle essayait d'apaiser comme elle le pouvait, en vain. Rien ne parvenait à calmer ce cœur amoureux en proie à la souffrance intense. Cependant, en gravissant les marches du Zodiaque d'Or, Sophia tenta d'afficher son sourire chaleureux habituel. L'heure n'était pas à se morfondre, puisqu'Athéna les attendait.

En chemin, elles croisèrent nombreux Chevaliers d'Or qui les accueillirent avec entrain. Seul Mü n'était pas présent, et la jeune française se demanda où il était passé. Mais ce n'était pas le moment. Elles atteignirent l'ultime temple du Sanctuaire, et pénétrèrent à l'intérieur. Le Grand Pope était absent. Elles avaient l'habitude de le voir quitter les lieux, et savaient qu'il était parti pour le Mont Étoilé. Alors elles dépassèrent le rideau immaculé, et trouvèrent Athéna assise sur son lit de pierre, du moins c'était ainsi que Sophia voyait l'objet. Et en voyant la déesse ainsi, elle ne pu s'empêcher de se dire que sa vie devait être bien ennuyeuse, par moment. Mais, après tout, il s'agissait d'une divinité, elle ne percevait certainement pas le temps qui s'écoule de la même façon d'une mortelle comme elle.

- Bon retour parmi nous, les salua Athéna en se levant. Votre présence m'avait grandement manqué.

En guise de salutation, elles s'inclinèrent devant la déesse. Ofelia, plus maladroite dans ce geste, préféra vite se redresser. La divinité les invita à prendre place avec elle, ce qu'elles firent sans émettre objection, et leur demanda avec l'entrain d'une petite fille :

- Alors, racontez-moi ! Je veux tout savoir de l'avancée de la Palestre.

Sophia se désigna elle-même pour lui répondre, puisqu'elle s'était montrée bien plus intéressée qu'Ofelia. Elle relata alors tout ce qu'elle avait vu, tout ce qu'elle avait constaté, en appuyant sur le fait qu'elle avait hâte de l'inauguration, et de commencer à enseigner.

- Par ailleurs, ajouta-t-elle avec fierté, j'ai commencé à préparer mes cours ! Comme nous l'avions convenu, je me suis focalisée sur l'histoire et sur le français.

- C'est parfait, Sophia. J'apprécie ton dévouement pour cette noble charge.

La française hocha brièvement la tête, et déclara avec sérieux :

- Avec votre permission, j'aimerais avoir accès à votre bibliothèque pour pouvoir me concentrer sur l'histoire antique du Sanctuaire et des Chevaliers. Il me semble qu'il s'agit d'une partie importante de votre propre histoire.

- En réalité, il vaut mieux en faire une matière à part. Et... J'aurais souhaité qu'Ofelia se charge d'en imprégner les futurs Chevaliers.