Chapitre 23 _ La proposition

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Au Sanctuaire, la mystérieuse mort de Camus avait déclenché l'état d'alerte. On ne savait qui l'avait tué, et le Grand Pope avait envoyé quelques Chevaliers d'Argent pour l'élucider. Les autres restaient vigilants. Quant aux Chevaliers d'Or, ils avaient pour ordre de tenir leur position dans leur maison zodiacale. Même Mü, pourtant reparti au Tibet pour entraîner convenablement son jeune élève avait été rapatrié pour accomplir son devoir. Seul Dohko, le Vieux Maître, continuait sa surveillance aux Cinq Pics, en Chine. Quelque part, tant qu'il y restait, cela ne pouvait que signifier que les choses se présentaient bien pour eux.

Malgré cela, Athéna laissait sa perception s'étendre sur la surface de la Terre. Elle essayait de localiser le Mal, mais elle ne trouvait rien. Elle avait beau être la réincarnation d'une divinité, elle n'en restait pas moins une jeune fille de quatorze ans. Ses décisions n'étaient pas forcément les meilleures, et son talent pas des plus accrus. Le Grand Pope allait plus souvent au Mont Étoilé, mais l'avenir qu'il y lisait restait incertain, peu importe l'observation qu'il effectuait.

Orphée, qui s'était isolé pendant longtemps de toutes les affaires du Sanctuaire, avait finalement prit la décision d'intervenir. Il avait toujours l'espoir de retrouver Eurydice aux Enfers, bien qu'il le cachait. Aussi, il s'était posté dans le village de Rodorio, et observait les alentours avec grande attention. Qui sait si l'ennemi choisissait d'attaquer ce lieu paisible... Il était à un certain éloignement du Sanctuaire, et nul n'aurait le temps de sauver les habitants en cas d'invasion. Alors s'il pouvait les ralentir, donner l'alerte et sauver des vies, alors il pourrait mourir en paix.

Au milieu de la place du marché, il jouait de sa lyre pour les passants, qui l'écoutaient silencieusement, l'admirant. Le fait qu'il portait son armure à cet instant les avaient d'abord inquiétés, mais devant son doux talent toute anxiété s'était envolée. Et ce fut à ce moment qu'Orphée sentit la présence d'une aura qui lui était inconnue. Il cessa de jouer, remercia les villageois, et rejoignit le port sans un mot supplémentaire. Inutile de les affoler.

Lorsqu'il atteignit le port, le Chevalier d'Argent scruta les alentours. Mais il ne discerna personne. Pourtant, la présence était encore là, bien perceptible. Alors qu'il se résignait à abandonner, qu'il fit demi-tour pour retourner au cœur du village, une main lui saisie l'épaulette de son armure, pour l'arrêter. Sans afficher la moindre expression, Orphée tourna simplement la tête et croisa le regard violet d'un homme dont il ignorait l'identité. Mais il savait que c'était lui qui dégageait autant d'énergie.

- Qui êtes-vous ? demanda le Chevalier

- Je suis Sorento, Général de la Sirène.

Orphée se retourna, et le considéra un instant. Il ne portait pas d'Écaille, sinon une tenue assez noble en soi. Il en déduisit par cela que l'étranger n'était pas ici en tant qu'ennemi. Il ne lui demanda même pas en retour qui il était.

- Que faites-vous ici ? voulu savoir la Lyre comme il ne disait rien

- Je dois voir Athéna.

- Croyez-vous que je vous laisserais approcher ma déesse ainsi, sans aucune raison ?

- Vous voulez une raison ? Si je vous parle d'Ofelia et de Sophia, me croyez-vous suffisamment digne d'émettre ma requête à votre déesse ?

Il avait prit un ton un peu railleur qui ne plut pas au Chevalier.

- Vous les avez vues ? s'enquit-il finalement

- A la demeure de Julian Solo, en effet. Non pas qu'il ne s'agisse d'un endroit approprié pour elles, simplement je ne les juge pas suffisamment en sécurité.

Les Élues des Dieux _ Tome 4 _ L'avant GuerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant