Chapitre 22 _ La visite des Généraux

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La journée s'annonça comme les précédentes. Tout le monde était réuni dans le salon, et vaquait à des occupations différentes. Seul Julian s'était isolé dans son bureau pour parler affaire avec apparemment un petit concurrent de sa compagnie. Comme personne ne voulait le déranger, ils avaient tous trois décidés de rester ensemble, dans la même pièce, et de ne plus en bouger.

Ainsi, Sophia avait prit feuille et stylo pour continuer de préparer ses cours, car malgré leur éloignement du Sanctuaire elle espérait toujours enseigner à la Palestre. Elle ne voyait pas pourquoi elle n'en occuperait pas le poste... Jusqu'à ce que la pensée d'une défaite des Chevaliers n'entrave son esprit. Mais, si Milo était encore avec eux, alors il n'y avait rien à craindre, et Aiolia était en sécurité, n'est-ce pas ? Du moins, elle tentait de s'en convaincre.

A côté d'elle, Ofelia s'était installée confortablement et lisait un livre d'aventure fantastique. La lecture n'était pas de son domaine favori, mais lorsqu'elle appréciait une œuvre elle prenait beaucoup de plaisir à s'en délecter. Elle évitait de trop songer au Sanctuaire, à ceux qu'elle avait perdu, ceux qu'elle risquait de perdre... Il n'était plus temps pour ces obscures pensées.

Milo n'était pas très loin d'elles. Adossé près de la fenêtre, il contemplait simplement l'extérieur, se demandant quand le Sanctuaire allait apporter de ses nouvelles. Il attendait avec impatience, espérant qu'Athéna lui ordonne de revenir avec les deux jeunes femmes. Mais il savait que cela était bien peu probable. Il fallait les tenir éloignées... Eloignées de la guerre. Les bras croisés, le Chevalier sentit une présence approcher... Non, il n'y en avait pas qu'une. Un peu inquiet tout de même de ces auras qu'il ne connaissait pas, il approcha des sofas où les deux jeunes femmes se trouvaient, et tapota l'accoudoir en disant à voix presque basse :

- Ohé... Il se passe quelque chose.

Sophia arqua un sourcil sans quitter sa feuille de cours. Quant à Ofelia, elle baissa vivement son livre, affolée. Elle imagina cette horrible vision qu'elle avait eut en France, et trembla.

- Restez ici, ordonna-t-il en allant vers une autre fenêtre qui donnait sur l'entrée

- Qui est-ce ? voulu savoir Sophia

- Si je le savais, je ne m'amuserais pas à vous alerter de la sorte, rétorqua-t-il avec agacement.

- Les Spectres... souffla l'espagnole en songeant à Rhadamanthe. Ce sont les Spectres, n'est-ce pas ?

Milo tira un peu sur le rideau pour masquer sa présence physique, mais garda un œil sur l'allée. Mieux valait être prudent. Alors qu'il étendait ses sens, il vit arriver sur les pavés qui bordaient le chemin entre l'immense grille et la grande porte de la maison quatre hommes. Il les scruta un instant avant de les reconnaître. Il poussa un soupire à la fois soulagé et profondément agacé avant de se tourner vers les jeunes femmes.

- Tout va bien, les rassura-t-il en s'avançant vers elles

- Alors quoi ! s'exclama Sophia. Qui était-ce ?

- Ils arrivent. Tu t'en rendras compte par toi-même.

La jeune française ne pu s'empêcher d'espérer voir Aiolia entrer ici. Elle mourrait d'envie de le serrer contre elle, de retrouver ces contacts physiques, d'entendre son agréable voix. Milo prit place près d'Ofelia et lui pressa doucement l'épaule pour qu'elle calme ses tremblements.

- Hé... lui chuchota-t-il. Ce n'est rien. Ce n'est pas l'ennemi.

Elle acquiesça simplement, avec un demi-sourire. Ils attendirent ensemble, presque dans le silence, ne parlant que très peu. Enfin, la porte du salon s'ouvrit sur Julian Solo, visiblement énervé d'avoir été dérangé, mais en même temps semblait un peu ravi.

Les Élues des Dieux _ Tome 4 _ L'avant GuerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant