Les Élues des Dieux _ Tome 4 _ L'avant Guerre

Chapitre 20 _ Des sourires retrouvés

A peine quelques jours s'étaient écoulés. Ofelia ne disait toujours que le strict minimum, n'apparaissait que très rarement. Aux repas, elle ne mangeait que très peu, ce qui inquiétait grandement Sophia. Mais elle n'était pas la seule à se faire du souci. Julian Solo faisait son possible pour lui redonner le sourire. Parfois, elle lui en adressait de bien bref, ce qui n'était pour lui qu'une toute petite et amère victoire. Quant à Milo... Eh bien ce matin là, il s'en alla directement dans sa chambre, sans prendre le temps de saluer personne. Il en avait assez de la voir dans cet état, d'autant plus qu'il avait un peu mentit l'autre jour. Les Chevaliers d'Or étaient bel et bien au courant de leur éloignement, du moins une grande partie. Oh, bien sûr, Aiolia avait été tenu à l'écart, car on avait craint son caractère impulsif et explosif. Mais Shura... Shura l'avait aussitôt su, et ne s'en était pas spécialement montré contre, ni spécialement pour. Néanmoins, Milo lui avait promit de prendre soin d'Ofelia, et il avait bien l'intention de tenir cette promesse.

Sans perdre son temps à frapper, il entra. Il avait bien analysé le manoir des Solo, et avait tout de suite repérer la chambre d'Ofelia. La surprise qu'il lut dans ses yeux l'amusa sur le coup, mais il se ressaisit bien vite, et déclara :

- Ofelia, nous devons parler.

La jeune femme était encore dans son lit, les yeux encore un peu clos, mais on pouvait y lire son étonnement. Néanmoins, elle ne le vira pas, et s'assit en conservant néanmoins sa couette autour d'elle. Elle invita le Chevalier à prendre place avec elle, ce qu'il fit.

- Alors... Bonjour.

- Oui... répondit-elle tout doucement. Bonjour.

Il la sentait fatiguée, et déprimée. Elle avait tout de même de belles cernes sous les yeux, et il supposa que ses nuits étaient agitées. Avec un soupire, il s'avança vers elle, et l'enserra en passant un bras autour de ses épaules. Elle ne s'en déroba pas, restant parfaitement immobile. Une véritable statue.

- Sais-tu pourquoi j'ai accepté sans broncher la mission que l'on m'a imposée ?

Elle fit simplement non de la tête.

- Ma promesse.

La jeune femme tourna la tête vers lui, étonnée.

- Oh, mais je n'en dirais pas plus, rétorqua-t-il avec un sourire narquois.

Il la serra un peu plus contre lui, et lui chuchota à l'oreille :

- Je n'aime pas te voir comme ça, Ofelia. Il faut que tu surpasses les évènements.

Elle hocha lentement la tête, et enfin elle répondit d'une voix lente :

- Il faut que j'aille en Asgard...

- En Asgard ? répéta-t-il, surpris. Mais pourquoi ?

Mais l'espagnole resta silencieuse. Milo secoua lentement la tête, se disant qu'elle voulait probablement revoir les Guerriers Divins avec qui elle avait sympathisé. A la pensée des Asgardiens, le Chevalier se souvint que l'un d'entre eux avait périt, et qu'il était assez proche d'elle de son vivant. Le Scorpion en vint à se dire que probablement Ofelia n'avait pas sa place en leur monde. Mais il l'appréciait trop pour s'en séparer. Sans doute était-il égoïste...

- Nous irons en Asgard, assura-t-il finalement. Ou bien je me débrouillerais pour que tu puisses y aller. Est-ce que je pourrais en retour espérer un sourire ?

Il l'entendit soupirer, et en conclut que ce ne serait pas pour tout de suite.

- Je serais patient... objecta-t-il. Mais en attendant, accepterais-tu de me faire plaisir ?