Chapitre 18 _ La décision d'une déesse

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Athéna, assise à l'abri des regards grâce au rideau, ne pouvait retenir ses larmes. Le Grand Pope venait de lui annoncer le décès de Camus, ce dernier n'ayant pas survécut aux blessures qu'on lui avait infligé, et la déesse était un être des plus sensibles. Elle s'en voulut d'avoir choisit le Verseau et le Cancer pour suivre les jeunes femmes en France. Car Camus était un homme impliqué, qui ne faisait pas le travail à moitié. Mais comment aurait-elle pu deviner que le père de Sophia allait être assassiné ?

Se ressaisissant enfin après des heures et des heures, elle appela le Grand Pope à la rejoindre. Il lui obéit sur le champ, se présentant devant elle avec une révérence empli de compassion.

- Vous vouliez me voir, Altesse ?

- Raconte-moi.

Le Grand Pope acquiesça simplement, comprenant ce qu'elle voulait. Il lui conta alors ce qui était advenu. Pendant la réunion qu'ils avaient tenue, durant laquelle ils s'interrogeaient sur l'identité du meurtrier du père de Sophia, Camus était revenu au Sanctuaire. Ce fut Ofelia qui le trouva alors, mais encore maintenant elle se refuse à dire quoique ce soit. Il expliqua ensuite comment les autres Chevaliers qui résidaient près du temple des Gémeaux avaient été alerté par le cri de la jeune espagnole, et comment ils avaient intervenu, en vain.

- Ofelia... souffla la déesse.

- Oui...

- Elle a encore été témoin d'une mort inutile... pleura-t-elle.

- J'ai ouï dire qu'ils étaient proches... intervient le Grand Pope

Athéna afficha une expression horrifiée.

- D'abord Saga, puis Camus... sanglota-t-elle. Et comment va-t-elle ?

- Je ne sais, Altesse. Elle refuse de dire quoique ce soit, je suppose qu'elle va mal.

- Comment pourrait-elle aller bien... s'affligea la déesse.

- Athéna, ne vous jugez pas responsable de ce qui est arrivé.

- Si. Je suis la seule à blâmer, encore une fois. Mon impuissance a tué deux des plus puissants et vertueux Chevaliers. De surcroît, mon incompétence n'a créé que deuil et tristesse.

- Vous...

- Assez. Je dois agir, au plus vite.

La déesse se leva, et fit quelques pas sur ses hauts talons. Le Grand Pope la regarda sans comprendre.

- Que comptez-vous faire, Votre Altesse ? osa-t-il demander

- Sophia était visée lorsque son père a été tué, très sûrement...

- Probablement...

- Et Ofelia n'a que du malheur ici.

- Il y a un peu de bonheur aussi...

- Elles ne peuvent pas rester au sein du Sanctuaire.

- J'ai l'impression que nous avons déjà essayé de le faire...

Le Grand Pope secoua lentement la tête, et rétorqua :

- Mais, Votre Altesse, vous ne pensez pas que c'est un peu exagéré ?

- Non. La guerre va bientôt éclater. Je le sens. Je le sais. Et il est hors de question que Sophia et Ofelia soient témoins de ce qui va s'y passer.

- Dois-je vous rappeler que...

- C'est inutile. Ma décision est prise. Amène-les-moi.

Les Élues des Dieux _ Tome 4 _ L'avant GuerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant