Les Élues des Dieux _ Tome 4 _ L'avant Guerre

Chapitre 2 _ Repas mouvementé

Lorsque le soir tombait, tous cessaient enfin de travailler, et rejoignant ensemble l'immense hall qu'ils avaient eux-mêmes bâti, ils riaient encore de plaisanteries faites plus tôt. Car même si cette activité pouvait, par moment, paraître déshonorante pour des Chevaliers d'Or de leur envergure, ils devaient bien reconnaître qu'ils s'y amusaient bien, malgré quelques légères tensions. Les gardes, par respect, gardaient leur distance avec l'élite de l'armée d'Athéna, bien qu'ils considéraient cela comme un véritable honneur de les côtoyer chaque jours ainsi. Ils les écoutaient, en souriant quelques fois, mais ne se permettaient intervention. Ils savaient où était leur place, bien infime par rapport au rang de ces quatre là. D'autant plus que leur réputation les précédait, et que l'un d'entre eux leur paraissait particulièrement effrayant.

Ainsi ils arrivèrent dans la cathédrale de la Palestre. Chacun commençait déjà à s'habituer à la structure de ce château, même si tout avait été aménagé grossièrement de sorte à ce que cela ressemble à un réfectoire. La construction de ce dernier était déjà entamée, d'ailleurs, il se trouverait un peu plus bas, avec les futurs dortoirs. Pour l'heure, ils mangeaient ici, dans cette cathédrale, mais ils savaient tous que, lorsque la Palestre sera fonctionnelle, ce lieu ne servirait uniquement qu'à Athéna. Aussi, ils veillaient à y garder un certain respect lorsqu'ils étaient à l'intérieur.

Cela mit à part, chacun prit donc sa place habituelle. Les Chevaliers d'Or mangeaient ensemble un peu à part, avec les deux jeunes femmes. Pour le service, tout le monde venait et se servait directement là où Sophia avait installé les trois différents plats qu'elle avait préparés. Nourrir une vingtaine d'hommes, ce n'était clairement pas de tout repos !

A la fin du repas, tandis qu'Ofelia s'acquittait de sa propre tâche, à savoir débarrasser toute la vaisselle sale, Sophia restait assise, en regardant son amie quelques fois avec un sourire face à la moue de celle-ci. Néanmoins, lorsqu'elle ne l'observait pas, elle se concentrait sur son œuvre. Cette fois-ci, elle ne travaillait pas sur les futurs cours qu'elle donnerait en ces lieux, non. Elle dessinait, tout simplement. Au Sanctuaire, elle n'avait pas vraiment le temps de s'y atteler, alors qu'il s'agissait de sa plus grande passion. Quelques uns de ses souvenirs allèrent vers son enfance, où elle gribouillait sans relâche sur des feuilles vierges, jusqu'à ce que son art en soit perfectionné. Mais il fallait toujours s'entraîner, encore et encore. Faisant doucement courir son crayon sur son petit carnet, acheté spécialement pour son art, la jeune française commença à ne plus trop se préoccuper de ce qui l'entourait, si bien qu'elle ne vit même pas Deathmask se lever, et s'approcher d'elle.

- Mais qu'est-ce que c'est, au juste ? demanda-t-il en arquant un sourcil

Sophia sursauta presque en remarquant la présence du Chevalier. Avec un léger soupire, elle lui montra mieux le dessin, mais la question était encore là.

- C'est évident ! s'énerva-t-elle à moitié. C'est...

Mais la jeune française n'alla pas plus loin, cherchant son mot, qu'elle avait sur le bout de la langue. Lorsqu'elle avait commencé son dessin, elle savait ce qu'elle allait entreprendre, mais étrangement le terme lui avait tout simplement échappé.

- Mais si, tu sais bien ce que c'est... marmonna-t-elle avec embarra. C'est un hangar pour ferme.

Autour d'elle, les Chevaliers d'Or attablés eurent des réactions plus ou moins similaires. Certains sourirent simplement, d'autres explosèrent de rire. Deathmask, lui, se moquait tout simplement, comme à son habitude. Les joues rougissantes, Sophia bougonna quelques mots incompréhensibles en se cachant contre son carnet, continuant à dessiner.

- Mais bien sûr, Sophia... déclara le Cancer entre deux rires. On appelle ça « une grange ».

- Oui, bon... Vous n'allez pas en rire pendant des heures... grommela-t-elle