Chapitre 8 _ La formation

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Au matin, lorsqu'Ofelia se réveilla, elle resta longuement allongée dans son lit, sous sa couette. Il était tôt, et elle n'avait pas vraiment passé une bonne nuit. Elle s'était encore tourmentée de son avenir incertain, et n'arrivait pas à se détacher de ces sombres pensées. Mais finalement, elle avait enfin prit une décision. Elle resterait ici, au Sanctuaire. Elle aimait trop sa vie ici pour s'en séparer.

Elle se leva après un temps, et ouvrit sa commode pour choisir les vêtements qu'elle porterait dans la journée. Elle se souvint néanmoins que, désormais, elles allaient reprendre leur rôle au sein du Sanctuaire, à savoir servir de près Athéna. Aussi, son choix vestimentaire fut bien vite restreint. Elle prit donc l'une des robes blanches bien pliées, et la posa sur le meuble. Elle observa ensuite son visage à travers le miroir accroché au mur juste au dessus, et ne pu s'empêcher de se dire qu'elle n'avait rien d'une future épouse. Elle avait encore cette apparence juvénile qui la caractérisait tant lorsqu'elle avait cette vie de vaurienne en Espagne, lorsqu'elle côtoyait Frédéric chaque jour... Une période qui lui semblait si loin et qui pourtant, là, en cet instant, lui paraissait si proche. Derrière elle, via son reflet, elle remarqua son lit tout défait. Elle fit alors volte face, en prenant une profonde inspiration. Elle n'avait jamais été douée pour les tâches ménagères. Personne ne lui avait jamais vraiment montré. Quand elle essayait, cela donnait un résultat tout à fait scandaleux.

- Mais enfin... souffla-t-elle à moitié désespérée. Ce ne doit pas être si compliqué... Allez, Ofelia, pour une fois, fais un effort.

Elle s'avança vers son lit, et commença à tirer sur la couette, puis sur son oreiller, et son matelas se retrouva bien vite sans son drap. Après l'avoir retourné dans tous les sens, elle s'attela à le remettre. Mais dès lors qu'elle pensait avoir réussi, l'un des coins sautait, et elle avait beau le remettre il y en avait toujours un autre pour filer.

- Mais ce n'est pas possible ! s'énerva-t-elle en tapant du pied. Il est forcément trop petit !

Après un énième essai, elle abandonna cette partie du travail. Elle pouvait bien se contenter de trois côtés corrects. La jeune espagnole préféra donc se consacrer à sa couette. Elle en avait retiré la housse, pour s'entraîner convenablement, ce qui fut pour elle une étape facile. Elle passa sa main à l'intérieur, et attrapa fermement l'un des coins. Jusqu'ici, tout allait bien. Elle joignit à sa prise le bout de la couette, et fit glisser le tout pour l'enfiler. Mais lorsqu'elle crut s'en sortir, elle se rendit bien vite compte que tout était à l'envers. D'un geste énervé, elle balança la couette à l'autre bout de la pièce. Elle croisa les bras, en soupirant longuement, déçu de son propre échec. Elle baissa les yeux vers son oreiller, la chose qui, selon Sophia, était la plus simple. Mais elle ne voulut même pas tenter le coup, car si elle n'y arrivait pas, elle allait certainement se morfondre pendant des heures. A cette pensée, elle eut comme un éclair de génie. Sophia était très probablement la solution à son problème ! Avec empressement, elle fonça dans la chambre de son amie et bondit sur son lit. Elle dormait alors encore.

- Sophia, Sophia, debout ! Lève-toi !

Ofelia eut pour réponse un énorme oreiller qui vint se coller contre son visage. Sous la surprise, la jeune femme bascula en arrière, et tomba littéralement du lit. Mais elle n'en fut pas sonnée, et se redressa aussitôt, comme si de rien n'était.

- Je vais te tuer... marmonna la française en se cachant dans son coussin

- J'ai besoin de toi ! C'est très urgent !

- S'il n'y a pas eu de mort, moi, je ne bouge pas.

- Sophia, je t'en pris...

- Et si tu ne quittes pas ma chambre tout de suite, il y aura effectivement un mort ! la menaça la française

Les Élues des Dieux _ Tome 4 _ L'avant GuerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant