[Lemon] Surprise, Baby !

Une nouvelle vie, un espoir ?

Sandrine

Mon amie décroche enfin.

- Allô ?

- Audrey... C'est l'heure...

Je laisse échapper un soupire qui se transforme en grimace.

- Déjà ?

- Ouiiii... Les contractions commencent à se rapprocher... Aaaahhh !!! Vu que ça peut durer des heures...

- Respire doucement. Tu es toujours à la maison ?

- Ouuui...

- Dans quelle partie ?

- Dans le jardin.

- J'arrive dans cinq minutes.

- GROUILLE-TOIIIIII !!!

Audrey raccroche en premier.Je respire avec difficulté. Je ne me rappelais pas à quel point c'est douloureux. Faut dire que je n'ai pas beaucoup de souvenirs de mon premier accouchement... Avec beaucoup de difficulté, je me dirige vers l'entrée pour mettre mes ballerines argentées et ma veste en cuir noire. On a beau être en septembre, la grossesse m'a rendu frileuse.

Je suis obligée de m'arrêter dans mon élan. Ma respiration saccadée affaiblie ma motivation et m'oblige à m'asseoir. Dire que je devais nettoyer la terrasse et la pelouse, juste après ma petite pause dans le salon de jardin... Mais en y réfléchissant, Greg et Audrey m'auraient passé un savon et même le bébé montrait des signes de protestation. En fait, en y réfléchissant, ils m'aurait carrément tué...

Des coups de klaxon retentissent et l'ex-américaine déboule à toute allure dans l'entrée. Mon amie attrape le sac que nous avons préparé pour la maternité et m'entraîne vers le taxi.

- Tu... n'as pas pris... ta coccinelle ?

-Elle est restée à New-York. Et puis, on ne pas dire que j'ai eu le temps et les moyens de la faire revenir en France.

Question stupide. Un point pour elle.

- À la maternité la plus proche ! s'exclame Audrey.

- Très bien, dit le chauffeur.

Il démarre en trombe.

Durant le trajet, je me retiens de trop hurler comme une vache à l'agonie. Mais la douleur est vraiment forte.

- Essaie de t'allonger et respire bien entre deux contractions. Je vais te masser dans le bas du dos .

- Tu m'impressionnes, tu sais...

- Pourquoi ?

-Tu es assez calme... Je pensais que tu serais paniquée...

- Pas le temps pour ça. Il faut se concentrer sur l'essentiel. Sinon, on peut perdre de vue ce qui est important... Et je ne te laisserai pas tomber, dit-elle avec un sourire.

Oui, elle m'impressionne et m'énerve avec ça. Avec elle, tout à l'air facile. Je déteste quand elle se donne cet air-là.

- *rire bref* On ne change pas une équipe qui gagne, ma puce, dis-je en lui faisant un clin d'œil.

- Exactement.

Un petit silence s'installe.Elle change de sujet.

- Tu as trouvé le prénom ?

- Surprise, répondé-je avec l'accent anglais.

- Oooh aller. Tu peux bien le dire à sa marraine ?