Pour le coup, je n'ai pas succombé aux ténèbres. Et franchement, il aurait bien valu. Je crois vraiment que ma dernière heure est venue. Des fois, je me demande vraiment si je ne suis pas stupide... ? Affronter cette famille de cinglés sans y laisser ma peau, c'était comme aller dans le monde des bisounours et y laisser une jambe parce qu'ils sont devenus enragés. Mon corps encaisse la douleur, toutefois mes nerfs, complètement saturés par la souffrance, ne réagissent plus en conséquence.
Cependant,ma conscience est parfaitement opérationnelle. Pour le moment, rien ne change. Marianne se défoule sur moi comme un punching-ball, tout en répétant : « Crève ! Crève ! Crève! ». Lorsque je n'émets plus aucun son, quelque chose d'inattendu se produit. Sarah et Amélia supplie leur belle-sœur d'arrêter. La cinglée n'écoute pas. La future mariée émit un cri encore plus strident en appelant à l'aide. Juste après, Marianne arrête le carnage et murmure à leur encontre :
- Si je tombe, vous tombez avec moi...
De puissants coups retentissent avant que les hommes débarquent. La demoiselle d'honneur brune a pris un morceau de vase et s'est écorchée la peau, sa robe dorée déchirée sans oublier qu'elle s'est ébouriffée les cheveux. Sa coiffure ne ressemble plus à rien, comme si elle s'était battue. Marianne ressemble vraiment à une victime. Et moi, je suis un cadavre nageant dans son propre sang.
Ray et l'autre garde du corps déboulent dans la chambre. Marianne sanglote, sa comédie est digne de l'interprétation féminine de l'année.
- Elle s'est jetée sur moi... je n'avais pas d'autre choix... c'était de la légitime défense...
Le garde du corps console la « pauvre petite chose » tandis que je me vide de mon sang sur le tapis. Avec un peu de chance, je me noierai dedans. Étant tuméfiée, je ne peux rien dire, encore moins protesté. Ray s'approche de moi afin de vérifié si je respire encore. Mon état est tellement pitoyable qu'il est obligé d'appeler une ambulance. Il s'apprête à partir, mais je le retiens par la manche. Si mon complice me laisse une minute de plus avec cette cinglée, je ne donne pas cher de ma peau ! Cette fois, elle va vraiment me tuer. Ne me laisse pas ! semble implorer mon regard. Raymond reste finalement à mes côtés.
L'ambulance arrive une heure plus tard, en compagnie des flics. Les policiers s'en tiennent à la version de Marianne qui dit que je suis une ex du marié qui a essayé de bousiller son mariage. Ce qui,malheureusement, n'est pas totalement faux. Menottées au brancard,je suis emmenée dans le véhicule me conduisant à l'hôpital. Tous les invités et autres curieux veulent savoir ce qui se passe. La folle veut monter avec moi, mais puisqu'elle s'est fait passer pour la victime... ce droit lui a été refusé. Ouf ! Un seul policier me surveille. Et ce n'est pas Raymond.
Avant de fermer les portes de l'ambulance, il me semble entendre une vieille dame dire : « Beaucoup de courage, d'amour et d'innocence, mais manque cruel de sagesse... Ne t'en fait pas, mon enfant. Tu acquerras bientôt ce qu'il te manque...». Je ne peux m'empêcher de dormir un peu lors du trajet menant aux urgences.
Je ne vois pas le visage du policier avant d'être dans ma chambre à l'hôpital. Lorsqu'il enlève sa casquette, je ne peux m'empêcher de pleurer. C'est Sam.
J'ai tant de choses à lui dire, seulement, à cause des tuyaux et du traitement de Marianne, c'est quelque chose d'impossible. Qu'à cela ne tienne, celui qui m'a brisé le cœur commence à parler, même si je ne peux pas lui répondre.
- Je t'ai enfin retrouvé... Tu m'as tant manqué.
- ...
- Pas une seconde, je n'ai cessé de penser à toi.
- ...
- Bébé, je suis tellement désolé. J'ose imaginer à quel point tu as souffert. Et j'aurai tant aimé être là pour te consoler. Non, te réconforter.
- ...
- Tu as toujours été là pour moi. Tu m'as dit un jour que je t'avais sauvé, mais ce n'est pas vrai. C'est toi qui m'a sauvé. Sans toi, je ne suis même pas la moitié d'un homme. Ces derniers mois... je ne vivais plus. Je... je survivais. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivé dans la vie. Et je remercie le ciel, la destinée... peut importe Son nom, de t'avoir mis sur ma route. Je suis prêt à tout pour que tu sois heureuse. Même à disparaître de ta vie...
- ...
- Et... il y a autre chose.
Sam se lève et ouvre la porte. Sofia, l'ancienne gouvernante de la famille Summers et Nathaniel, en tenue d'infirmier, tiennent chacun une petite fille d'environ neuf mois dans leur bras. Là, je crois,que ce tableau m'achève. Mes larmes ont du mal à se frayer un chemin parmi mon visage enflé. La petite bonne femme colle la gamine dans les bras musclé de Sam et vient s'asseoir auprès de moi.
- Allons, trésor. Il ne faut pas pleurer, dit Sofia. Tout va s'arranger... Je te le promets.
- ...
- Si si, je t'assure.
- Nous nous en sommes assurés, dit Nathaniel. Dors tranquille... Nous veillons sur toi. Sur vous.
- ...
- Ne t'inquiète pas, nous formerons une vraie famille, dit Sam.
Pour la première fois, depuis le début de cette histoire, je peux enfin croire en cette promesse...
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[Lemon] Surprise, Baby !
Ficção Geral/!\ Contenu sexuellement explicite et mature /!\ Audrey Montrose a travaillé très dur pour se faire un nom dans le monde de la pâtisserie. Mais un jour, sa pire ennemie l'engage pour s'occuper du buffet du banquet nuptial de son frère. Toutefois, c...