Mensonges et Vérité

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- Marianne... ? Est-ce que ça va ?

Lorsqu'elle se retourne, son expression change. Son visage qui, d'habitude,exprime la gentillesse pure... Là, son regard bleu devient glaçant. Comme si les ténèbres qu'elle avait emmagasiné durant toute son existence, s'échappaient de son être. Si d'ordinaire, elle me fait pitié... Là, c'est une vision effrayante qui s'offre à nous. D'un pas lent, Marianne s'avance vers notre trio. Sarah et Amélia tremblent de tous leurs membres et moi, je me sens mal, prête à vomir. Sa colère est palpable...

Quand elle arrive à notre hauteur, elle frappe Amélia si violemment qu'elle se retrouve sur les fesses. Sarah a le droit au même traitement, tandis que moi... J'ai le droit à un coup de pied dans le ventre qui me cloue au sol, me coupant au passage le souffle. Recevoir un bout de chaussure pointu à talon dans le bide ne faisait pas vraiment partie de mes projets de la journée. De là où je suis, je peux voir la haine et le mépris sur le visage de la brune.Puis, elle se tourne vers ses belles-sœurs.

- Vous êtes vraiment des incapables ! Décidément, il faut que je fasse tout moi-même... dit-elle d'un ton las.

- D-de quoi... est-ce que tu parles ?

- De quoi ? Mais ma pauvre Audrey, tu n'es vraiment qu'une abrutie ! À tout le temps pleurer sur ton sort... Bouhou !!! Tout le monde est méchant avec moi. Je suis grosse et malheureuse...

Les mots qu'elle me balance à la figure, font écho à mon passé...ainsi qu'à une autre fille. Cette fille... Non, c'est impossible...J'essaie d'imaginer avec beaucoup plus de kilos, des boutons, des vêtements beaucoup plus ringards, dans notre lycée au Mans... Je me rappelle ! Marianne De Winter est en réalité, Lucie Duchamp !

- Lucie ? Lucie Duchamp ?

En guise de réponse, cette dernière me donne un autre coup de pied dans le ventre. PUTAIN ! Je ne sais pas si elle a fait exprès de prendre des chaussures à bout pointu, mais en tout cas, c'est efficace... J'essaie de me redresser et surtout de ne pas hurler tant la douleur est intense.

- T'en a mis du temps pour comprendre !

- P-Pour...quoi ?

- Pourquoi ? Ma pauvre, que tu es pathétique !

Marianne/Lucie,me prend par la gorge. Bordel ! Je ne savais pas qu'elle avait autant de force. Les deux autres ne bougent pas d'un centimètre.Elles ont tellement peur que j'ai l'impression qu'elles pourraient se faire dessus. Advienne que pourra, je lui griffe les serres qui lui servent de mains jusqu'à la faire saigner. Ma tortionnaire hurle et finit par me lâcher sans pour autant m'avoir donné un coup dans la mâchoire. Le goût âcre et cuivre se répand sur ma langue. Au loin, j'entends des pleurs. Ceux de bébés. Serait-ce... ?

- Si tu crois que ça va m'arrêter. Tu te trompes lourdement, Montrose !

- Mais qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu me haïsses à ce point ?

- Toi, tu n'as jamais eu à faire le moindre effort pour être ce que tu es.

- Quoi ?

- Tu étais aussi grosse que moi quand nous étions enfants. Pourtant, tu as eu des tonnes de mecs qui t'ont sauté. Ça ne t'a pas empêché de me prendre le seul homme qui n'ait jamais compter pour moi.

- Tu parles de Nathaniel ?

- Oui ! Sais-tu combien de temps, d'efforts et d'argent j'ai dû investir pour être telle que je suis. La seule femme digne de lui ? Et toi, tu couches avec lui...

- Déjà, ce n'est pas moi mais lui....

- La ferme ! Hurle-t-elle en me balançant un vase en porcelaine.

[Lemon] Surprise, Baby !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant