Le loft

12

Le lundi arriva trop vite pour Ace. Durant deux jours, les autres locataires ne l'avaient pas ménagé et ils l'avaient aidé à réviser sérieusement. Bien évidemment, il avait eu du mal à s'y mettre le samedi, surtout quand, en se levant il avait vu Ann endormie dans les bras de Vista. Une envie soudaine de meurtre l'avait pris à ce moment-là. Vista ne dut son salut qu'à l'intervention d'Ann. Cette dernière avait eu du mal à être autant le centre d'attention et de ne pas pouvoir aller au lycée. Mais la fatigue était trop présente pour qu'elle puisse s'opposer bien longtemps.

Ace s'était donc retrouvé seul à se rendre au lycée. Marco était venu le réveiller, remplaçant sa sœur. Arrivé devant le lycée, il se rappela seulement qu'il n'avait pas prévenu leurs amis. Il se prit une soufflante de Whitey Bay sous le rire du roux.

— Enfin, j'pensais qu'on était pote, finit-il par dire Kid.

— C'est le cas, mais j'avais la tête ailleurs.

— Et tu la laisses seule ?

— Non, les colocs vont se relayer pour la surveiller. Ils veulent à ce que je passe les examens tranquillement.

— Putain, tu me fais peur. La crise de ta sœur te rend sérieux.

— Ne dis pas de connerie. Je veux juste qu'elle se remette tranquillement et sans stress.

La sonnerie leur signala le début des partiels. Cela allait durer deux jours et demi. La première journée fut consacrée aux matières scientifiques. Pour lui, cela n'était que coefficient un à deux. Quand la fin de la dernière épreuve sonna, il se sentit épuisé. Pourtant, il n'avait pas le temps de chômer, car il partit rapidement afin d'enchaîner avec son job.

Ivankov demanda des nouvelles de sa sœur et il promit de lui garder sa place pour quand elle pourrait revenir. Ace se proposa de faire une partie des heures d'Ann, qui fut accepté. Vers vingt et une heures, quand son service prit enfin fin, il rentra au loft d'un pas lourd. Il ne rêvait que d'une chose, d'un bon bain et de se mettre sous les couvertures jusqu'au lendemain.

Une fois rentré, il fut accueilli par une délicieuse odeur de viande. Cela lui ouvrit l'appétit et il déchanta aussitôt en pensant qu'il devait encore cuisiner pour lui. Il n'en avait plus la force.

— Salut frangin.

— Salut Ann. Dis je peux savoir ce que tu fais debout au lieu d'être dans ton lit à te reposer ?

— Je t'arrête tout de suite, je viens juste de me lever et j'ai passé la journée à dormir.

— Ne reste pas debout et va t'assoir. T'as mangé ?

— Non, je t'attendais.

— Je vais me doucher et je terminerais de préparer.

— Pas la peine, Thatch a préparé le dîner pour nous.

— Pourquoi il a fait ça ?

— Il a dit que tu devais avoir un repas qui te permettrait de te requinquer après une dure journée. Va poser tes affaires, ça va être prêt.

— OK.

Il se dépêcha de déposer son sac dans sa chambre et redescendit à la cuisine.

— Comment s'est passée ta journée ? demanda Marco qui terminait de mettre les couverts.

— Horrible, comme à chaque partiel. Encore deux jours et je n'en entendrais plus parler jusqu'en juin.

— Peut-être, mais en juin, c'est les vrais examens, prévint Ann.