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POV Ace

Il était comme les autres. Il me jugeait. Il voulait que je m'explique pour ensuite me dire que j'étais en tort. J'en étais sûr. Mais je n'allais pas lui faire ce plaisir. J'en avais marre. J'avais l'impression de ne pas pouvoir vivre comme je l'entendais. Déjà Garp, dès que je faisais une connerie, ne se gênait pas pour me rabaisser et me dire que j'allais finir comme mon vieux. Oui, c'était vrai, je n'étais qu'un bon à rien, un délinquant.

J'avais envie de pleurer et d'exploser ma rage. Je ne voulais pas qu'il voie mes pleurs, que personne ne voie mon moment de faiblesse. Je voulais me réfugier comme à chaque fois auprès de ma sœur, mais en entrant de sa chambre, je n'avais pu constater qu'elle était absente. Sûrement en train de dormir avec son petit ami. Elle en avait de la chance. À elle, on ne lui reprochait rien du tout. C'était la fille parfaite à qui on donnait le Bon Dieu sans concession.

Saisissant ma veste, je dévalais les escaliers. Je ne pris même pas la peine de m'arrêter pour saluer tous ceux qui étaient présents dans le salon. Je quittais la maison presque en courant. J'avais besoin de m'éloigner de tout le monde. De toute façon si c'était pour me prendre la tête avec les gens, cela ne servait à rien.

Une fois dehors, je me mis à courir sans but. Dans ma tête, repassait en boucle tout ce qui s'était passé la nuit dernière. Dans ma poche, je sentis mon téléphone vibrer. Sûrement Sabo ou même Luffy. À cette heure, il devait être au courant de ce qu'il s'était passé et connaissant mon grand frère, il voulait me passer un savon à son tour. Je ne pris même pas la peine de tenter de répondre. Je décidais d'ignorer et de continuer à courir. Les gens me dévisageaient. Forcément, je ressemblais plus à Quasimodo qu'à un être humain avec ma gueule cassée, comme me l'avait fait si bien remarquer Marco. En repensant à lui, les larmes augmentèrent. J'avais bien vu sur son visage la déception que j'avais provoquée.

Je ne savais pas où j'étais et je m'en fichais complètement. Alors que je traversais une route sans vraiment faire attention, je perdis l'équilibre et je stoppais ma course. En même temps j'entendis un klaxon et des bruits de pneus qui crissaient dans un freinage d'urgente.

***

POV Marco

Au salon, l'ambiance était un peu bizarre. Fossa, Bleinheim et Izou se demandaient quelle mouche avait pu piquer Ace pour partir aussi vite, sans un regard. Je leur expliquais donc ce qui s'était passé. Au moment de raconter, père s'était installé près de nous.

— Ces enfants sont perdus. Ils ont vécu avec uniquement leur grand-père dans un semblant de noyau familial. Il ne faut pas s'étonner qu'ils aient un côté si dur, commenta le patriarche.

J'allais dans son sens. Ace et sa fratrie avaient été livrés à eux-mêmes dès leur plus jeune âge. Mais pour moi ce n'était pas une raison suffisante pour qu'il se comporte ainsi avec les locataires du loft. Avec Vista, on fit chauffer les assiettes que nous avait laissées comme souvent Thatch. Cela faisait du bien par où cela passait.

Alors que je finissais mon repas, mon téléphone se mit à sonner. Au départ je pensais que c'était Ace qui s'était calmé. Quand je lus le numéro, je soupirais, me demandant encore ce qui avait bien se passer à la caserne pour qu'on m'appelle.

— Salut Namur.

— Salut Marco. Désolé de te déranger, mais une équipe revient d'intervention sur un accident de la circulation.

— Il y a eu des soucis ?

— Oui avec le nom de la victime. Il s'agit d'Ace.

— Comment ça ? demandais-je en levant involontairement le nom. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Le loftOù les histoires vivent. Découvrez maintenant