Chapitre 4 : La guerre est déclarée

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Les hommes sauvages poussaient des cris de rage, tout en brandissant leurs haches et leurs épées. La simple vue des Rohirrim les remplissaient de haine, eux qui les avaient chassés de leurs terres. Les hommes sauvages étaient très différents des hommes du Rohan, fiers et nobles dresseurs de chevaux depuis des siècles. Ils étaient même tout le contraire : c'étaient des vagabonds, sans terres, sans pays, ils portaient de longues barbes, et avaient de longs cheveux mal coiffés. Leurs vêtements étaient de pauvres habits de toile. Ils n'avaient aucun honneur, aucune gloire. Tout ce qui leur importait était de venger leurs ancêtres tombés au combat plusieurs siècles auparavant. Il est des douleurs qui ne s'oublient pas, et que le temps ne peut effacer. Aujourd'hui, ces hommes-là n'avaient plus rien à perdre, et peu à y gagner. L'important n'était pas de briller au combat, ou d'obtenir la gloire à la force des armes, mais de rétablir la justice. Celle qui leur semblait être juste à leurs yeux et pour leur peuple.

-Tenez vos positions ! hurla Eomer. Laissez les venir à vous. Ces chiens n'ont aucun honneur !

Les deux armées s'observèrent mutuellement de longues minutes, les uns soutenant le regard des autres de part et d'autre de la plaine.

L'homme qui semblait être le chef des hommes sauvages s'adressa à ses forces. Personne ne pouvait entendre ce qu'il disait, mais ses gestes, et les traits de son visage montraient l'ampleur de la haine qu'il ressentait envers les hommes du Rohan. A l'écoute de ses paroles, ses hommes hurlaient, brandissaient vers le ciel leurs armes tranchantes, prêts à en découdre et à se battre jusqu'à la fin avec leurs ennemis mortels.

Les Rohirrims étaient quant à eux placés par petits groupes, situés derrière les trois tranchées en arc en cercle. Les tranchées étaient disposées à intervalles réguliers, décalées de quelques centaines de mètres les unes des autres, deux à l'avant, une à droite, l'autre à gauche, et une troisième à l'arrière. Elles étaient profondes d'environ trois mètres, larges d'une vingtaine, et s'étendaient sur plusieurs centaines.

Jamais les hommes n'avaient fait de construction semblable pour ralentir leurs ennemis. Ni même les elfes, où même les nains. Mais à défaut de pouvoir construire une haute muraille de pierre autourd'Edoras, par manque de temps et de matériau, ce procédé avait été approuvé sans aucune difficulté. Car non seulement il ralentirait les forces de Sauron, mais il forcerait également l'ennemi à diviser ses troupes pour avancer dans la plaine.

Eléa, placée sur la droite d'Edoras, à quelques mètres seulement de la première tranchée, observait la scène en silence. Elle n'avait jamais vu de pareils hommes auparavant. Elle ressentit du dégoût en les voyants. Ces hommes n'étaient rien. Comme l'avait informée Eomer un peu plus tôt dans la journée, seules leur importaient la vengeance et la destruction du Rohan. Ils n'avaient aucun mérite, ni courage. Ils ne vivaient motivés qu'uniquement par l'appât du gain et du sang. Le jeune roi lui avait également raconté leurs actions commandées par Saroumane plusieurs mois en arrière. Le massacre de centaines de personnes, de familles entières, sans omettre les récoltes et les maisons brulées sauvagement.

Elle tourna la tête vers Eomer, il était sur son cheval, et donnait des directives aux différents chef de sections, qui se partageaient le commandement des différentes parties de l'armée. Elle vit en lui une grande détermination, ainsi que le charisme d'un chef de guerre né pour être roi. A ses côtés se trouvait Aragorn, revêtu de son armure de guerre de roi du Gondor. Côte à côte, ils guideraient l'armée des hommes. Une armée avec nul pareil : composée à la fois de Gondoriens, avec à leur tête Faramir, de Rohirrims, de Hobbits, et d'Elfes. Certes les deux derniers n'étaient pas les plus nombreux, mais ils étaient guidés la même envie : voir le mal anéanti à jamais. Lié par un seul et même destin.

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