Chapitre 3 : La résistance s'organise

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En marchant vers la salle du trône, Eomer aperçu un petit oiseau à travers une des fenêtres du couloir. Il se nettoyait les plumes sans se soucier de rien d'autre. Et alors que le roi l'observait, il arrêta sa besogne et leva la tête vers Eomer ; puis, après de longues secondes, il s'envola. Le roi le regarda partir vers le nord, là où l'ombre n'était pas encore.

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Quand Eomer arriva finalement dans la salle du trône, il trouva ses hôtes en pleine discussion.

-Nous allons devoir nous préparer à une nouvelle guerre, déclara Aragorn le visage grave. Et cette fois-ci se sera une guerre pour la survie de tous.

-Si seulement le puant n'était pas intervenu nous n'en serions pas là ! s'écria Sam en colère

-Sam, ce n'était pas votre faute, lui dit Gandalf d'un ton rassurant. Personne ne pouvait prédire ce qu'il allait arriver.

-Mais nous ne serions pas ici Gandalf, intervint Pippin. Et Frodon ne serait pas mort, lâcha-t-il

Les visages des trois hobbits s'assombrirent immédiatement à l'évocation du nom de Frodon. La mort de leur ami leur paraissait inutile, injuste, et dénuée de sens. Il s'était porté volontaire pour amener l'anneau en Mordor et le détruire, et il était mort d'une blessure à la tête, infligée probablement par Gollum, à quelques mètres du but qui était le sien, et alors qu'il avait tellement souffert. Nul être n'avait son courage, ni sa volonté. D'après Gandalf, son âme s'en était allé vers Valinor, les Terres Immortelles, loin au-delà de la mer à l'ouest du monde. Mais pour ses amis c'était une consolation bien amère. Il leur manquait c'est tout ce qu'ils savaient.

-Il est en paix désormais, mes jeunes hobbits, dit Gandalf.

-Si seulement quelqu'un avait prévu le retour de Sauron, on aurait pu le combattre bien avant, dit Merry avec lassitude.

-Personne ne pouvait le prévoir, affirma Aragorn. Seuls les elfes vivent assez longtemps pour garder en mémoire les tragiques événements du passé. Alors que pour les hommes, les faits s'éloignent et ce perdent avec le temps. Jusqu'au moment où les morts de jadis sont oubliés des vivants.

-Les elfes ont-ils fait quelque chose ? demanda Pippin

-Depuis que notre grand-père Oropher fut tué lors de la première guerre de l'anneau, commença Legolas, Thranduil, notre père, pressentait que le mal n'était pas vaincu à jamais et qu'un jour il renaîtrait. Et il revint. Milles années du troisième âge s'étaient écoulées quand l'ombre gagna notre royaume, allant toujours plus vers le nord. Nous n'avions pas d'autres choix que de battre en retraite face à elle, tant l'ennemi était fort et perfide, s'infiltrant entre les arbres. Nous n'en sommes pas des plus fiers, mais nous ne pouvions faire autrement.

-Il fut de même pour le seigneur Elrond, ajouta Tilaé, qui savait que si l'anneau unique n'était pas détruit, l'esprit de Sauron restait encore en vie, là quelque part, dans l'ombre, et qu'il reviendrait, sous une forme ou une autre. Alors que les autres races l'on progressivement oublié, les elfes eux, restaient en éveil, se préparant à agir au moindre signe de l'ennemi.

-Mais les elfes ont, pour la plupart, quitté la terre du milieu, et ne peuvent plus grand-chose pour nous, fit remarquer Eomer. Nous sommes seul désormais.

-Il est vrai que nous sommes désormais trop peu, admit Tilaé. Mais sachez que nous combattrons avec vous. En ce moment même, notre royaume, Vert-bois est menacé, et assiégé par les gobelins et les orques de Sauron. Beaucoup d'entre nous y ont déjà perdu la vie. La haine que le Seigneur des ténèbres porte sur notre peuple n'est pas nouvelle. Ses origines sont lointaines et mystérieuses.

Battons-nous pour le meilleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant