Epilogue

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« La vie surgie même là où on l'attend le moins »

Le monde avait failli basculer dans le néant, retenu par un mince espoir. Un espoir plus fort que tout. Comme si la vie millénaire était trop profondément enracinée en Terre du Milieu.

Deux mois après la victoire des peuples libres sur le Seigneur des Ténèbres, un groupe de dunedains mené par Aragorn prit la route du sud. Les nouvelles de l'est étaient rassurantes, et Elrond lui-même avait fait le voyage jusqu'à Fornost pour les transmettre. Son arrivé accompagné de sa fille Arwen fut l'événement le plus inattendu qui ait pu avoir lieu sur ces terres. Une nouvelle étincelle.

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Le soleil perçait à nouveau les nuages, la terre désolée voyait de nouvelles pousses vertes la couvrir, et des rires retentir au loin.

La vie était là, jaillissant de nulle part comme si elle n'avait jamais vraiment disparue. Comme si elle était toujours restée là, attendant que son heure vienne à nouveau.

Myrddin souriait. Ses pouvoirs s'en étaient allés mais il n'en avait cure ; il était en paix désormais, avec ce qu'il fut auparavant, et ce qu'il allait devenir désormais : un elfe comme les autres.

Loin de là sur les terres anciennement sombres du Mordor, il n'y avait plus d'âme qui vive. La lande poussiéreuse était déserte, les seuls vestiges de la présence néfaste de Sauron et de ses troupes étaient des débris qui jonchaient le seul çà et là. La montagne de feu était éteinte, et son cône avait perdu tout un pan de montagne lors de la destruction de l'anneau unique.

Mais aujourd'hui, encore sous la poussière noire, quelque chose commençait à naitre. Une chose, qui privée de l'influence maléfique du Seigneur des Ténèbres, était enfin libre de vivre.

Car même au Pays où règne les ombres, la vie, la lumière était là, dissimulée par l'obscurité, mise en sommeil, mais pas détruite. Pas complétement. Au cours de la guerre de l'anneau, une petite graine était tombée là, au milieu de tous ces guerriers hommes et de ces soldats elfes. Enfuie sous la poussière froide elle avait attendue, comme figée dans le temps, que la lumière perce à nouveau les nuages.

-/-

Frodon regardait l'horizon à l'est de Valinor, là où était la Terre du Milieu qu'il avait quittée voilà une dizaine d'années. Il se demandait parfois ce qu'il s'y passait, et si l'ombre n'était plus qu'un lointain souvenir, la blessure qu'il portait encore était toujours présente sur sa peau pale. Comme une marque indélébile du fardeau qui avait été le sien voilà plusieurs années, et qui ne partirait jamais vraiment complétement.

Malgré cela, il était en paix, et regardait l'étendue bleuté devant lui sans peur ni nostalgie. Une chose des plus précieuse que lui avait appris son épopée, était une chose des plus simple en vérité, si simple qu'on l'oublie parfois ; la vie est plus forte que tout. Quoi qu'il se passe, même dans l'ombre elle veille, attendant patiemment, le moment propice pour elle, pour renaitre.

Frodon ferma les yeux, en paix. 

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