Chapitre 13

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 L'Istari

Une fois la joie des retrouvailles passée, ils allèrent tous se mettre à l'abri à l'ombre des arbres aux pieds de la colline, pour passer la nuit dans une relative sécurité. Ils s'installèrent rapidement autour d'un feu, préparèrent le repas, et une fois celui-ci pris ils restèrent silencieux un moment. Chacun réfléchissait ou était perdu dans ses pensées. La journée avait été longue de même que les derniers mois, mais la venue inattendue de nouveaux compagnons avait ravivé leur espoir. Sous un ciel clair ils prirent le temps de prendre des nouvelles du monde qui continuait sa route tout autour d'eux. Les pions de Sauron se mettaient en place, et annonçaient déjà la grande bataille à venir où l'avenir du monde se jouerait. L'ombre avançait inexorablement vers le nord, provoquant la peur et la terreur sur son passage, car elle annonçait un sanglant massacre pour les peuples encore libres.

-Quelles sont les nouvelles au nord ? demanda Aragorn en brisant le silence.

-Et bien, pour le moment nous préparons la résistance, commença Armos, notre peuple sera bientôt prêt.

-Quand est-t-il des forces Sauron ? demanda Gandalf.

-Une partie de ses troupes marchera bientôt sur les terres du nord-est, répondit Elladan.

-Les hommes de Dale seront prêt à temps nous l'espérons, acheva Elrohir.

-Et les nains d'Erebor aussi, compléta Gimli d'une voix forte.

-Ils seront pris à revers, affirma Eomer.

-Et sur le flan, dit Aragorn, je ne pense pas qu'ils tiendront longtemps malheureusement.

-Pour l'instant les gobelins restent à l'abri des arbres de la Forêt Noire, apprit Armos, mais cela ne pourrait pas durer.

-Justement avez-vous des nouvelles de Vert-Bois ? demanda Legolas.

-Effectivement, oui, nous en avons, répondit Elrohir.

Flash-Back :

Thranduil se retourna et il vit de la fumée noire s'élever de Vert-Bois, son royaume continuait d'être dévoré par des flammes dévastatrices, et son héritage était réduit en cendre. Les Elfes sylvains et leur souverain étaient désormais sans royaume, et sans foyer. Leur maison, là où il avait toujours vécu était désormais perdue. Une odeur de brûlé emplissait l'atmosphère.

Et devant cette vision cauchemardesque, enfin il comprit.

En ce jour sombre, Thranduil compris enfin la haine qu'avait eue Thorin Ecu-de-chêne envers lui bien des années plus tôt. Lors de l'attaque d'Erebor il y a deux cent trente et un ans, il lui avait refusé l'asile à lui ainsi qu'à son peuple, et Thorin ne lui avait jamais pardonné.

Mais comment aurait-il seulement pu ?

Même si les circonstances n'étaient pas les mêmes, force était de constater que la douleur et le déchirement que ressentait le roi en cet instant était identique.

Il avait le cœur brisé.

Il regardait son ancien royaume et l'épaisse fumée noire qui en réchappait, et des larmes amères lui montèrent aux yeux. Mais il les retint, il devait rester fort. Pour son peuple.

Un instant il pensa à Legolas, son unique héritier dont il n'avait plus aucunes nouvelles depuis des mois. Il espérait de tout son cœur le revoir un jour, même si pour le moment, il n'avait aucune idée de quand cela se produirait, ni même s'il le reverrait un jour. Il était cependant sûr d'une chose : son fils était en vie, et il devait se raccrochait à cette idée. Coûte que coûte.

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