Chapitre 17

48 4 0
                                    

Comme une promesse.

Jour après jour le groupe progressait lentement vers les terres du nord, et leur repos en était amputer d'heures de sommeil par la fraicheur des nuits à ces latitudes. L'hiver naissant était particulièrement mordant et rendait leur marche difficile.

Le soir venus, après avoir installé le campement, les hobbits ainsi que Gimli tombaient très vite dans un profond sommeil. Frodon restait parfois avec Gandalf, mais rapidement il allait rejoindre ses compagnons.

Au milieu de cette routine de marche Eléa était en plus en plus de mauvaise humeur. Même Elladan et Elrohir commençaient à avoir du mal à décrocher d'elle un sourire, c'était dire. Elle n'arrivait pas à comprendre comment elle avait pu s'amouracher aussi vite d'Eomer qui semblait n'en avoir pas grand-chose à faire d'elle. Et en même temps comment pouvait-elle lui en vouloir ? Leurs ennuis n'étaient pas plus importants ?

Mais elle n'était pas la seule dont le cœur s'était emballé. Certains cachaient encore leurs sentiments naissants, ou plus installé pour d'autres membres de leur groupe.

Ces secrets, plus ou moins enfouis, n'échappaient pas à Myrddin. Le magicien d'argent avait le don, parmi d'autres, de sonder l'esprit des gens sans une once de difficultés. Seules celles de Gandalf lui étaient interdites, car entre mage on ne doit pas utiliser ses propres pouvoirs sur les autres membres de l'Ordre. Il savait que certaines relations étaient vouées à grandir et à devenir comme des arbres grands et forts ; quand d'autres devaient avoir une fin brutale. Mais si les Valar lui avait fait don de cette faculté, il avait le devoir de n'en dire aucun mot. Pas même à Gandalf.

Mais si Myrddin voyait l'avenir des gens, et ce qu'ils avaient dans leur cœur, son propre avenir se dérobait sous ses pieds.

Alors qu'ils s'installaient, le mage observa ce qu'il se passait autour de lui. Eléa fuyait toujours le regard d'Eomer, ce qui contrariait de plus en plus le roi déchut. Legolas et Tilaé conversait en elfique, ce qui n'était pas du goût de Gimli. Leur père Thranduil occupait leurs pensées. Ils étaient tous deux inquiets pour leur paternel, mais ils savaient au plus profondément d'eux-mêmes qu'il était encore en vie. A la droite de Myrddin Sam s'était isolé des autres hobbits. Depuis son arrivée Myrddin avait senti le lourd fardeau qui était le sien, ainsi que cette culpabilité qui avait pris bien trop de place depuis ce jour sur les pentes de la Montagne du Destin, le jour funeste où il avait perdu Frodon. Et si celui-ci était revenu d'entre les morts, ce n'était pas pour cela que les choses étaient faciles pour le hobbit. Au grand désespoir de Myrddin qui hésitait parfois à leur donner un coup de coude.

Peu importe la marche du monde, peu importe le sens du vent, les sentiments vous enserrent toujours.

Cette nuit-là, Armos prit le premier tour de garde. Il devait être relever un peu plus tard par Legolas, qui pour une fois dormait en premier, les yeux grands ouverts comme tous les elfes.

Non loin de là, Aragorn s'allongea sur sa couverture et tomba dans un sommeil profond. Mais quand il rouvrit les yeux, tout avait changer.

Il regarda tout autour de lui et ne vit qu'une plaine gelée non loin d'une forêt. L'hiver y faisait rage, les flocons y tombaient dru, et aucun son ne venait perturber le calme ambiant. Il reconnut immédiatement les terres du nord au sud de Fornost, les terres de l'ancien royaume de l'Arnor détruit il y a bien des siècles.

Il était seul. Aucun de ses compagnons de route était présent, pas même leur monture. Il n'y avait que lui. Il regarda à sa ceinture et vit que son épée était toujours là. D'un geste il la dégaina et scruta les alentours qui étaient toujours plongés dans un lourd silence. Les étoiles de glace tombaient toujours, touchant le sol en silence.

Battons-nous pour le meilleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant