Chapitre 22

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Be with me

Des rêves étranges venaient sans mots dire dans l'esprit des marcheurs. Ses songes, aux accents bizarres, apportaient plus de questions que de réponses. La peur ne les quittait plus, et l'avenir paraissait se dérober sous leurs pieds sans qu'ils puissent faire quoique ce soit. Comme une fumée éparse qui s'envole dans l'air sombre.

Sauron établissait des forteresses au sud, des forêts brûlaient, et les geôles de l'ennemi regorgeaient de prisonniers de nombreux peuples. Des Gondoriens, des survivants du peuple de Rhûn, des Rohirrims, des elfes.

L'inconnu venait de la Lorien et de Foncombes dont les nouvelles étaient bien pauvres. Dans le cœur des Istari la magie de ces lieux était encore intacte. Gandalf et Myrddin gardait cet espoir précieusement à l'esprit. Pour le moment seul le royaume de la Forêt Noire était tombé. Legolas et Tilaé avait déjà perdu une partie d'eux-mêmes, et avait le cœur lourd, car le lieu de leur naissance n'était plus, et le sort du seul parent qui leur restait leur était inconnu. Personne ne savait ce qu'il était advenu de Thranduil. Ils ne pouvaient qu'espérer. Mais l'espoir était bien mince.

Dans ce chaos ambiant, l'amour qui unissait Eomer et Eléa depuis peu était comme une petite étincelle dans le noir. Toutefois, c'était bien la seule éclaircie.

La tristesse virevoltait partout dans l'air, allant et venant dans le moindre recoin, éteignait la moindre lumière qui pouvait se cacher. C'était comme être pris au piège sans pouvoir rien n'y faire, comme se débattre dans un espace clos remplit de vide, sans pouvoir sortir pour voir la douce lumière du jour.

Depuis la chute d'Edoras voilà plusieurs mois, ils marchaient, sans relâche, faisant halte au Gouffre de Helm et à la tour d'Isengard et ses archives secrètes. Ils étaient restés soudés, marchant d'un même pas, parlant et partageant peu, mais toujours avec l'épée à porter de main, prêt à combattre le moindre ennemi qui se mettrait sur leur route.

La mort d'Eowyn avait mis fin à cela. Cette mort, si cruelle, avait briser le peu d'espoir qu'ils avaient encore. Eomer avait perdu une sœur, la seule famille qui lui restait.

Ces derniers mois avaient eu un goût amer, emplit de regrets et de désespoir.

L'unique lueur qui existait encore protégeait la Comté. Les petites gens, à l'esprit taquin et à la joie de vivre sans limite, étaient épargnés de la lourdeur du chaos ambiant. Les rires et les fêtes y résonnait encore, et le Dragon Vert n'avait pas perdu des chants joyeux des hobbits qui venaient après une dure journée de labeur.

Ils étaient plusieurs à en avoir perdu le sommeil.

L'attaque brutale de cette nuit-là avait renforcer leur vigilance, au point que deux guetteurs veillaient en même temps chaque soir et dans les ténèbres des nuits fraîches et silencieuses.

Le sommeil était devenu compliqué et mouvementé pour les dormeurs, et quand ce n'était pas les mauvais songes, l'inquiétude et les tourments ne leur permettait pas de fermer l'œil.

Quand ils ne furent qu'à trois jours de Fornost, leur fatigue tant physique que mentale faisait pleinement partie d'eux. Ce voyage vers l'ultime combat leur prenait la moindre de leur force, les amenant au bout d'eux-mêmes.

Une semaine après la mort de la dame du Rohan, Faramir consenti enfin à manger à nouveau. Le capitaine du Gondor n'était plus que l'ombre de lui-même. Myrddin s'évertuait à la surveiller, s'agenouillant parfois prêt de sa couche quand celui-ci était endormi, et la main sur son front il lui transmettait un peu de son énergie, pour apaiser son cœur et son esprit. Faramir ne parlait à personne ou presque. Eléa était une des seules à pouvoir obtenir quelques mots de lui.

Battons-nous pour le meilleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant