Chapitre 25

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Battons-nous pour le meilleur

Les étendards furent portés aux cieux, leurs couleurs flottant fièrement dans le ciel sombre parsemé de lueurs rouges et ors. Les cœurs battaient plus fort, et si la peur était là, chaque soldat était prêt à suivre Aragorn et les deux mages jusque dans la mort. Son arc à la main, prête à frapper, Eléa attendait que l'ordre de la charge fût donné. Peu importe ce qu'il adviendrait. On nous avait dit que l'espoir était mort, et que l'avenir n'existait plus, et pourtant nous sommes là, les armes à la main. Prêt à en découdre.

Et puis ce fut le choc. Il y eut du bruit. Des explosions. Des ondes de choc. Partout.

A chaque seconde.

La terre froide qui virevolte dans les airs.

Du sang. Beaucoup de sang.

L'onde de choc de deux forces contraires qui se rencontrent. Le dernier combat pour la liberté, pour défendre ce qui est bon. Un combat pour vivre dans une terre verdoyante et belle, quand l'ombre ne serait plus qu'un lointain souvenir brumeux.

Les lames virevoltèrent, le métal s'attirant et se séparant, comme une dance macabre. Les flèches de bois et de métal fendirent l'air avant de pleuvoir de part et d'autre du champ de bataille, abattant froidement les êtres qu'elles rencontraient.

Le prince de Rhûn, qui ne perdait pas de vue le prince de l'Harad, avait entamé sa marche vers son ennemi, terrassant chaque ennemi qui passait devant lui, tranchant et décapitant méthodiquement. Il avait attendu cela si longtemps. Trop longtemps.

Sauron restait à l'écart de la marée de combattants, regardant les différents protagonistes se battre, sans se départir de son sourire mauvais. Car l'issue de la bataille ne lui était pas inconnue. Loin de là. Il gagnerait. La victoire serait à lui et à personne d'autre. Il était le maitre de ces terres et du monde, lui le Seigneur des Ténèbres. Le serviteur de Morgoth tenait enfin sa vengeance, effaçant du même coup son ancien maître des anales de l'histoire. Car il ne serait pas dupé. Jamais.

Et ce Myrddin, cet envoyé des Valar, serait bien assez vite qu'un tas de cendres sans aucun intérêt. Oui, personne ne le priverait de la victoire. Sanglante et totale victoire. Après cela, les survivants le traiterait en dieu, et il régnerait en maitre véritable et sans partage.

Il s'approchait de son but, et dans quelques heures ou quelques jours, il pourrait triompher ; enfin. La lignée d'Isildur prendrait fin, et il n'y aurait plus de héros, plus de rois et de reines. L'anneau unique finirait de s'imposer, et les derniers anneaux de pouvoir seraient brisés. Il n'y aurait plus que lui, Sauron, le Seigneur des Ténèbres.

Mais ce que Sauron ignorait, c'est qu'il n'était pas le seul des protagonistes à avoir mis en œuvre un plan retors construit avec précision. Car du côté de la lumière on n'avait pas encore dit son dernier mot. L'envoyé des Valar, Myrddin, n'avait pas encore révélé son véritable visage. Et Sauron le sous-estimait. Ce serait sa première erreur. Car la confiance en son plan démoniaque avait fini par dévorer sa prudence, et il avait baisé sa garde.

Regardant la pleine devant lui, Sauron se délectait des difficultés rencontrées par ses ennemis. Bien moins nombreux ils se battaient à un contre dix, courant, gesticulant, se défendant sans reprendre leurs souffles. La victoire serait si facile. Ses femmes et ses hommes avaient enrôlés des enfants pour combattre avec eux. Ces jeunes n'avaient pas vécu assez d'hiver pour comprendre la dureté de l'existence. Ils n'avaient sans doute pas assimilé le but de leur vie sur terre. Ils étaient pathétiques. Convaincu par plus grand qu'eux en âge. Quel dommage.

Battons-nous pour le meilleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant