Chapitre 11

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Attaque dans le noir

Pour chacun des membres du groupe la nuit avait été courte, mais revigorante. Tous étaient maintenant reposés, et prêts à reprendre leur route.

Eomer était de ceux qui s'étaient le mieux remis des événements précédents, et il semblait avoir tourné la page. Alors qu'Eléa avait encore très clairement en tête son cauchemar de la nuit d'avant. Il lui avait remémoré tant de souvenirs douloureux, qu'elle avait eu tant de mal à dissimuler. Mais aujourd'hui elle devait se faire une raison, et accepter que son passé fût compliqué.

Ils avaient installé leur camp de fortune dans un petit vallon boisé, à l'abri d'une haute montagne. Dehors, le ciel était couvert d'épais nuages gris, et l'atmosphère était froide. Une brume immaculée occultait le sommet de la montagne, et la rive opposée de la rivière près de laquelle ils s'étaient installés. L'hiver était bel et bien là. Et plus ils iraient vers le nord et plus le froid de cette saison se ferait mordant.

-Heureusement qu'il n'y a pas de vent, se dit Eléa.

Elle se releva sur son matelas de fortune, c'est-à-dire sa cape, et elle observa les alentours. A sa droite, Eowyn et Faramir étaient encore endormis, leurs mains liées même dans leur sommeil. Cette image la fit sourire et elle pensa que ces deux êtres étaient vraiment des âmes sœurs. Ils se portaient dans les bons comme dans les mauvais moments. Elle détourna les yeux par pudeur, et regarda à sa gauche. Eomer était lui aussi assis sur sa couche de fortune et, s'arrêtant de nettoyer son épée, il regarda dans la direction dont Eléa venait de se détourner. Il ne souriait pas, mais on pouvait lire de la fierté dans ses yeux. Assurément il aurait accepté leur union, il n'y avait aucun doute, car il ne voulait que le bonheur de sa sœur, et il savait que Faramir était un homme digne de confiance. Au bout de quelques minutes, il se détourna à son tour, et il croisa alors le regard d'Eléa. Elle ne put s'empêcher de rougir d'avoir été surprise ainsi en train de l'observer, et le salua d'un signe de tête avant de se lever pour rejoindre son oncle près du feu. Elle évita le plus possible de croiser son regard sur le bref chemin qui la menait à Aragorn. Eomer lui, était plutôt amusé de la situation, et il se sentit plutôt flatté d'être observé de la sorte, surtout avec la présence d'un Elfe comme Legolas au sein de la compagnie.

Bientôt tous s'éveillèrent et Gandalf vint parler au groupe après être parti plus avant regarder les alentours.

-Notre route va nous emmener non loin du pays de Dun, région dangereuse où vivent les Dunlendings, autrefois proches parents des Dunedains, informa le magicien, le visage grave. Il va nous falloir faire preuve d'une grande prudence.

-/-

Malgré toutes leurs précautions, et la prudence dont ils faisaient preuve, ils tombèrent un soir nez-à-nez avec un groupe d'Orques solitaire, comme on en trouve habituellement plus au nord, dans l'ancien royaume d'Arnor. Mais aujourd'hui ils étaient allés bien plus loin au sud, car ils sentaient leur maître Sauron les appeler à lui. Et galvanisés par sa victoire inattendue, ils attaquaient toutes les personnes qui se trouvaient sur leur passage. Pris par surprise la nuit venue, le petit groupe de compagnons fut séparé par plusieurs attaques simultanées à divers endroits.

Il faisait sombre, c'était une nuit sans lune, Eléa était allongée sur des feuilles mortes au pied d'un grand chêne centenaire aux branches dégarnies çà et là. Elle ne pouvait plus bouger, une douleur lancinante l'empêchait de faire le moindre mouvement. Une plaie béante lui entaillait le bras droit, sa manche et les feuilles à sa droite étaient maculées de sang, leurs couleurs marrons et or remplacées par une teinte rouge sombre. De là où elle était, elle pouvait voir ses compagnons qui continuaient de lutter face à un ennemi féroce. La forêt dense autour d'eux ne rendait pas la tâche aisée, et le combat en était plus rude avec ces obstacles supplémentaires. Seuls les Hobbits étaient restés près d'elle. Pour la protéger, avaient dit d'une même voix Merry et Pippin, leur courte épée en main prêts à en découdre. Ces deux petits êtres étaient bien plus courageux que de nombreux hommes. Tandis que Sam avait une poêle dans une main et une épée dans l'autre, son regard lançant des éclairs à quiconque approcherait.

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