Chapitre 11

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Point de vue de Maxine

[293 jours avant]

J'ouvre les yeux difficilement faute à la luminosité qui règne dans la pièce. J'attrape mon téléphone, Vendredi 13 septembre. Vendredi ? Déjà...

J'éteins mon téléphone et le repose, puis le reprend brutalement dans mes mains paniquée. Vendredi 13, j'ai vu juste.

Je suis une de ces filles qui croient aux superstitions. Notamment celle du Vendredi 13. Le 13 est forcément un nombre porte malheur. Sinon comment expliquer que dans certains hôpitaux il n'y a pas de chambre 13 ? Ou que la plupart des attentats ont eu lieu le 13ème jour du mois ?

Pour moi cette journée ne peut seulement être présage de mauvaises choses, ou dans le cas contraire d'un miracle.

Après m'être habillée et nouer mon collier porte bonheur autour du cou, je sors.

Jenny m'attend déjà dehors. Elle doit vraiment être de bonne humeur pour ne pas avoir klaxonné.

Pendant le trajet elle me raconte combien elle est excitée pour la plage demain. Je dois dire que je le suis aussi. C'est vrai quoi être à la plage le soir avec ses meilleurs amis et Flynn. Que demander de mieux ?

Au même moment où Jenny se gare mes yeux sont comme attirés vers la silhouette menue de Flynn.

- Jenny on peut attendre une minute dans la voiture ?

- Euh... Pourquoi ça ?

- Y'a peut-être un certain Flynn devant nous à qui je n'ai pas très envie de parler sachant que la dernière fois que je l'ai vu il m'a fait des avances et j'ai... comment dire... paniqué...

- Si tu veux, mais tu sais tu ne peux pas l'éviter pour toujours.

- Je sais ...

Et ça fait mal de l'admettre mais elle a raison. Je ne peux pas l'éviter pour toujours.

Quand Flynn n'est plus dans notre ligne de vue nous sortons en courant vers notre premier cours par peur d'être en retard.

Deux heures après ma première classe c'est le français. La classe que je partage avec Flynn. C'est juste, comment dire... trop ? Oui c'est trop. Je fais demi-tour prétendant un mal de ventre dut à mes règles. Je me sens pas vraiment coupable, ce n'est qu'un demi mensonge...j'ai vraiment mes règles mais mon ventre ne me fait pas mal, enfin sans prendre compte du noeud qui s'est formé ce matin dès que j'ai aperçu Flynn.

L'infirmière, comme je l'espérais, me dit de rentrer chez moi. Et c'est ce que je fais sans attendre.

***

La sonnerie de mon téléphone retire mes yeux de l'écran de mon ordinateur. J'ai beau fouiller partout je ne le trouve nul part, je l'entends sonner, mais impossible de mettre la main dessus.

Quand je le trouve enfin dans la poche arrière de mon jean, il trop tard, la sonnerie s'est arrêté. Je l'allume pour voir qu'il est 23h... déjà plus de 5h que je regarde Gossip Girl. Je regarde qui m'a appelé et je m'attends à voir le nom de Jenny s'afficher au lieu de celui de Flynn écrit noir sur blanc.

J'avais presque oublié que son numéro était enregistré sur mon téléphone. On se l'était échangé il y a un an quand on avait un projet de science à faire en commun.

Juste avant que j'ai le temps de me demander pourquoi il m'appelle, mon téléphone vibre à nouveau, affichant une fois encore le nom Flynn.

Je vais m'allonger sur mon lit paralysé. Je laisse mon téléphone sonner dix bonnes secondes de plus avant de me décider à décrocher.

- Allô ? Max ?

- Flynn...II est tard...

- Excuse-moi...tu dormais ?

- Non, mais j'aurais pu.

- Je voulais juste m'expliquer.

- C'est pas la peine tu sais.

- Si je t'assure. Depuis ce que je t'ai dis en Français j'ai l'impression que tu m'évites et je suis désolé si je t'ai mis dans une position inconfortable vraiment il fallait juste... humm... je sais pas... que ça sorte j'imagine.

Qu'est-ce que je peux répondre ? Sachant que cette fois il n'y a pas de porte par laquelle s'enfuir.

- Non ça ne m'a pas mit dans une position inconfortable. Enfin pour être honnête si, mais tout ce que je veux dire c'est que j'étais inconfortable parce que ces mots je les pensais tout autant que toi. En fait ça m'aurait pas surprise que ce soit moi qui te dise tous ça. Bien que je n'en ai pas le courage, si je l'avais eu, je l'aurais probablement fait. Mais je n'ai pas ce courage parce que je suis pathétique et la seule chose que je sais faire c'est rougir et m'enfuir quand la situation devient trop pour moi. Alors excuse moi.

- Tu n'es pas pathétique. En aucun point.

- Vraiment ?

- Vraiment.

- Tu m'as parlé il y a peine quelque jours et je te manque déjà ?

Je souris. Et bien qu'il n'est pas à mes côtés, je peux clairement savoir que lui aussi.

- Faut croire...

- Comment tu vas faire quand je partirai en vacances ? Je dis avec un amusement un peu trop perceptible dans la voix.

- Tu partiras en vacances avec moi.

- Qui te dit que j'en ai envie ?

- Pour l'instant tu en as peut-être pas envie mais ça viendra. Où est-ce que tu as toujours rêvé d'aller ?

- Vancouver, je réponds simplement.

- Va pour Vancouver.

Et nous parlons. Pendant longtemps, très longtemps en fait. Comme si ces appels faisaient partie d'une de nos routines quotidiennes.

Quand vers 1h00 j'ai enfin raccroché je m'endors le cœur léger. Finalement ce vendredi 13 n'était pas si terrible. Pas terrible du tout même.

Everything happens by accident (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant