Everything happens by accident (Tome 1)

Chapitre 17

Point de vue de Maxine

[280 jours avant]

Je n'aurais jamais cru qu'une personne puisse me manquer à ce point, surtout après aussi peu de temps. "Il doit vraiment être spécial pour toi" m'a dit Jenny au téléphone quand je lui ai avoué ne réussir à rien faire, car il hante mon esprit en permanence. Mes yeux sont grands ouverts, je fixe le noir qui semble s'étendre à l'infini devant moi. Le seul bruit résonnant dans la pièce étant celui de ma lente et lourde respiration. Je me retourne sur moi-même, ma tête cogne l'oreiller et je laisse un long soupire échapper mes lèvres. J'ai une fois encore autorisé mes pensées trop funestes à envelopper mon cerveau entier, le rendant presque engourdi.

J'oblige ma tête à arrêter de fonctionner et me lève enfin. J'enfile un pull que j'ai acheté deux tailles au dessus de la mienne juste pour qu'il soit grand. Ainsi qu'un quelconque jean taille haute noir. Je jette un regard sur ma montre, 8h. Mes cours commencent à 9h et Flynn vient me chercher vers 8h45. Bien que courte, l'attente semble insurmontable. Au cours de cette dernière semaine nous nous sommes vraiment rapprochés. J'aime de plus en plus passer du temps avec lui. Et à vrai dire je suis terrifiée à l'idée de perdre un jour ce auquel je tiens tant aujourd'hui. Je m'attache trop vite, et si un jour mon idylle arrive à une fin, je ne suis pas sure de me relever.

Après m'être entièrement préparée, j'entends la sonnette et décide par conséquent de descendre. J'attrape au passage une barre de céréales, salue mes deux parents en leur envoyant un baiser et j'ouvre à bout de souffle pour découvrir Flynn.
Il m'adresse un grand sourire et s'avance pour me déposer un long baiser sur le front. Je pourrais presque sentir mon cœur fondre rien qu'à ce petit geste. Nous échangeons quelques banalités avant qu'il ne me prenne la main et m'entraîne jusqu'à sa voiture. Je m'installe à l'avant sur le siège chauffé par le soleil. Je suis incapable d'enlever ce sourire niais qu'il a placé sur mes lèvres. Je noue ma ceinture, Flynn fait tourner les clés et démarre. Mes yeux se perdent devant le ciel bleu qui semble s'étendre à l'infini devant nous. Je souris encore plus et regrette d'avoir mis un pull.

- Je peux ouvrir le toit si tu veux ? Me demande Flynn comme s'il avait lu dans mes pensées.

- Vraiment ?

- Vraiment, mais tu devrais attacher tes cheveux si tu veux pas qu'ils s'emmêlent ou qu'ils te gênent... il me prévient gentiment.

J'attrape un élastique autour de mon poignet et dégage ma nuque avec les yeux de Flynn sur moi. Je l'entends alors tousser, comme s'il s'était étouffé de surprise. Je m'arrête dans mon geste et le regarde avec un air interrogateur.

- Ton... cou, me dit-il gêné.

- Quoi mon cou ?

- Regarde par toi-même, il me répond calmement.

Je tire le pare-soleil qui fait office de miroir et mes yeux s'écarquillent. Sur mon cou, un suçon a fait son apparition. La tâche est rouge et contient quelques nuances de violets. Mes doigts effleurent la marque alors que je revois Flynn aspirer la peau de mon cou. Dès que je me souviens de cette sensation, l'envie de lui sauter dessus grandit amplement. À vrai dire on est tellement tactile que ce suçon pourrait dater d'une semaine comme d'hier.

- Je suis dés...

- Chut, t'excuses pas. Au moins tout le monde saura que je suis déjà prise, je le coupe, un sourire aux lèvres.

Je finis enfin de nouer mes boucles trop volumineuses et Flynn appuie sur un bouton qui ouvre le toit. Je détache rapidement ma ceinture et dépose mes coudes sur le pare brise. Le vent matinal vient immédiatement me fouetter le visage. Un sentiment de liberté grandit en moi et me donne envie de hurler. Sans aucune raison particulière, juste crier ma joie. Hurler à plein poumons que je suis heureuse. Que chaque détails de la vie, me donne le sourire et spécialement le garçon en train de conduire. Mes iris se posent sur lui et se dilatent immédiatement.