Chapitre 21

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Point de vue de Maxine

[277 jours avant]

De l'espace. De l'espace. Je dois lui donner de l'espace.

C'est con mais j'ai l'impression de faire ça en permanence dernièrement, mettre de l'espace entre elle et moi. J'espère juste qu'elle ne tardera pas trop à revenir me voir. Dans le sens inverse je n'ai pas tardé à revenir sur mes pas, car après avoir marché pour réfléchir à tout ça, je me trouve désormais à deux pâtés de maisons de chez Flynn. Malgré le fait que ma maison se trouve aussi proche que la sienne, j'accours vers celle-ci.

Au point où j'en suis, mes pensée sont pareilles à un amas de fils formant des noeuds impossible à démêler. J'espère seulement qu'il pourra m'aider à chasser le nuage noir au dessus de ma tête et me délivrer de la cage qui semble opresser ma poitrine.

J'abats mon poing à quatre reprises sur la porte et, à mon plus grand soulagement, Flynn vient m'ouvrir.

- Max ? Qu'est-ce que tu fais là ? Il me demande, soucieux de me retrouver pour la deuxième fois de la journée.

Je baisse la tête, et me tais, n'osant pas répondre un mensonge contenu du fait que je ne pense pas avoir vraiment envie d'en parler pour l'instant.

Les secondes passent, je me dis que je suis ridicule, que j'en ai assez que mes sentiments soient en permanence multipliés par mon cerveau, qu'une dispute avec ma meilleure amie me fasse l'effet d'une bombe atomique.

Alors quand Flynn insiste, je lève la tête, lui révélant mes larmes qui s'échappent lentement de mes yeux rouges, gonflés et humides.

- Je sais pas ce que je fais là, j'explique de ma voix étranglée. - Mais je crois que j'ai besoin de toi.

Flynn reste muet et pendant un instant son silence pesant m'amène à penser à un rejet prochain. Mais il s'approche et me prend dans ses bras forts.

- Viens là, il murmure dans le creux de mon oreille.

Je me laisse aller dans ses bras et mes sanglots redoublent. Il me serre si fort que ma poitrine déjà oppressée manque de place pour respirer. Il se détache lentement et vient déposer de longs baisers le long de mon cou. Mon échine dorsale se glace et je fais en sorte de me rapprocher encore plus de lui.

Après quelques instants je me détache de lui et monte à sa suite dans sa chambre avant d'aller, en traînant presque des pieds, m'asseoir sur son lit. Il me rejoint et, tout en scrutant la profondeur de mes prunelles, il me demande,

- Tu veux en parler ?

Je baisse les yeux et secoue la tête.

- T'as pas besoin de m'expliquer en détails, tu pourrais même seulement me dire comment tu te sens.

Je prends une longue inspiration et commence,

- C'est juste qu'elle m'en veut, et que bordel, ça fait mal. Tu vois j'essaye d'en rendre un heureux et j'attriste l'autre. Je veux juste que ça se finisse, je déteste penser qu'elle a mal à cause de moi. Je veux simplement retrouver ma meilleure amie...

Il me caresse lentement les cheveux et déclare,

- Elle te pardonnera vite.

- Comment tu peux en être sûre ?

- C'est Jenny, tu es Max, l'une ne va pas sans l'autre. Elle a besoin de toi, autant que tu as besoin d'elle, même si tu ne t'en rends pas compte.

Il est vraiment doué pour ça, car presque instantanément, un sourire apparaît sur mon visage.

Il lève alors immédiatement son auriculaire, comme pour m'inciter à nouer le mien au sien.

Everything happens by accident (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant