Ce que je suis devenu ✔️

Chapitre 30

Point de vue Izuku

Je tourne en rond dans ma chambre. Je m'approche de ma porte puis me ravise et recommence à marcher. Ça fait une heure que ce petit manège dure. Je vais devenir fou.

J'hésite. J'hésite vraiment à tout lui dire. Oui il n'a eu aucune réaction face à la phrase de Dabi, mais ça ne veut pas pour autant dire qu'il a les mêmes sentiments que moi. Mais si c'était le cas, nous pourrions être ensemble. Mais, et si je me trompais ?

Et voilà, je recommence. Je ne vais jamais m'en sortir.

Je jette un coup d'il à l'horloge murale. Il sera bientôt l'heure d'aller voir Shoto. Et je ferais quoi une fois avec lui ? Je balance tout ? Je continue à me taire ? Je peux quand même pas me pointer comme une fleur et tout lui annoncer de but en blanc. J'ai besoin d'être préparé. Oui c'est ça : aujourd'hui encore, je ne dirais rien. Il faut avant tout que je sois sûr de moi.

Je descends en cuisine préparer le repas. Dabi est là lui aussi.

- Hé p'tit frère, rajoute un truc. C'est pas comme ça que tu vas réussir à lui faire comprendre ce que tu veux.

Je fixe mon plateau. Il est simple : une assiette de spaghetti bolognaise et un verre d'eau.

- Qu'est-ce qu'il a ?

Je ne vois pas ce qui cloche. Il soupire.

- Tu vas encore attendre longtemps ? Imagine, demain il s'enfuit. Tu n'auras jamais pu lui dire ce que tu ressens et tu t'en voudras.

- Il ne va pas s'échapper. De toute façon, pour aller où ? Tout le monde le croit mort. Et je lui ai fait croire que ça n'attristait pas ses amis.

- Et c'est le cas ?

- Non, ils étaient aux bords de larmes. C'était assez drôle à voir.

Je rigole tandis qu'il fronce les sourcils.

- Une relation de couple se construit sur une confiance mutuelle.

Je manque de m'étouffer. C'est vrai que c'est ce dont je rêve, mais l'entendre dire par quelqu'un, surtout par lui, est assez déstabilisant.

- On n'est pas encore en ensemble que je sache.

- T'es tout rouge p'tit frère.

En effet, je sens mon visage chauffer.

- Et tu m'as pas répondu, t'attend Quoi ? Il renchérit.

- D'avoir un plan valable.

Il lève les yeux au ciel.

- Un plan. T'es pas sérieux là ? P'tit frère l'amour c'est comme ça point. Te casse pas la tête et vas-y.

- Mais je ne suis pas prêt, je tente d'argumenter.

- Tu me soûle. Tu vas aller le voir, lui dire et puis voilà.

- Mais...

- Si tu ne le fais pas je vous enferme tous les deux jusqu'à ce que tu fasses cette foutue déclaration, me coupe-t-il.

- Quoi ? Tu n'oserais pas.

- Me met pas au défi p'tit frère. Il n'y a rien qui m'énerve plus que de te voir indécis comme ça. Alors maintenant tu bouges tes fesses et plus vite que ça.

Je grogne. Il me pousse hors de la pièce, sans oublier d'ajouter une rose au plateau, et ferme la porte. D'abord elle sort d'où cette fleur ?

Je regarde les escaliers et inspire un grand coup. Quand faut y aller, faut y aller. J'hésite un instant puis fini par laisser la plante à sa place.