Ce que je suis devenu ✔️

Chapitre 3

Point de vue Izuku

- Waw c'est immense, s'exclame Toga à peine sortie du portail.

Nous sommes dans le hall principal. En face de nous se tient un imposant escalier de marbre blanc se séparant en deux à mi-hauteur. Un lustre pend au plafond. Le sol est recouvert d'une luxueuse carpette rouge. Un grand nombre de portes sont disposées de part et d'autre de l'imposant corridor. Il me semble même apercevoir une grande porte fenêtre donnant sur un jardin derrière les escaliers. Je siffle d'admiration.

- Je n'aurais jamais cru qu'il était aussi riche le vioque. Ce n'est pourtant pas un héros très connu.

- Encore une preuve que ce monde cache bien son jeu, me rappelle Tomura.

Je hoche la tête. En six mois, j'ai appris bien des choses. J'ai ouvert les yeux. Et je n'y serai jamais parvenu sans leur aide. Sur mon épaule, posé tel un sac à patates, Todoroki se met à bouger.

- Bon sinon je le mets où lui ?

- Pose le là en attendant, m'indique black mist en désignant les marches, on viendra le rechercher quand on aura fini l'exploration des lieux.

Je me dirige vers l'endroit qu'il m'a montré et le pose sans douceur avant de me retourner vers le reste du groupe.

- Bon on bouge ?

Ces mots disant, et sans attendre leurs réactions, je monte à l'étage.

- Attends-moi Izuchou.

Du coin de l'oeil, je la vois me suivre accompagnée peu de temps après par le reste du groupe. J'esquisse un rictus en regardant Todoroki. On va bien s'amuser.

Point de vue Shoto

Je me sens porté par quelqu'un. Est-ce que les héros m'ont retrouvés ? Je tente de bouger pour tenter de me dégager. Mais je suis encore trop faible.

- Bon sinon je le mets où lui ?

Je reconnais la voix de Midoriya. Je suis donc toujours avec les vilains.

- Pose le là en attendant, lui répond une seconde voix que je pense être celle du type aux portails, on viendra le rechercher quand on aura fini l'exploration des lieux.

Il  se déplace et me dépose lourdement sur le sol. Je retiens un cri de surprise. Je ne m'attendais pas à une telle brusquerie de sa part. En même temps c'est à peine si je peux le reconnaître.

- Bon on bouge ? Lance-t-il, sûrement aux autres vilains.

Et sans plus attendre je l'entends partir.

- Attend moi Izuchou, s'exclame une voix féminine, sans doute la folle avec ses seringues.

J'écoute les bruits de pas s'éloigner et, aux bout de plusieurs minutes, j'ose finalement ouvrir les yeux. Je me trouve dans un luxueux hall. Mais plus important, je suis seul. Où que je puisse voir, je ne détecte la présence d'aucun vilain. Je tourne légèrement la tête et mes soupçons se confirment: me croyant toujours évanoui, ils m'ont laissé sans surveillance.

Je tire légèrement sur les liens retenant mes mains prisonnières dans mon dos et constate avec surprise qu'ils sont fort lâches. En insistant un peu plus, je fini par réussir à me libérer. Je frotte mes poignets endoloris et avise une grande porte en face de moi que j'espère être la sortie.

Péniblement, je me relève et me dirige vers celle-ci lorsqu'une voix me coupe dans mon élan.

- Alors, on veut déjà nous quitter Todoroki ? Ce n'est pas très poli de partir ainsi sans même en averti ses hôtes.

Je me retourne lentement comme pétrifié. L'auteur de cette remarque est bien entendu Midoriya. Je le détaille un instant, cherchant celui que je connais. Aujourd'hui il porte une chemise blanche accompagnée d'une cravate rouge, rappelant celle qu'il avait avec son uniforme, ainsi que le même veston et pantalon que la dernière fois. Le tout accompagné d'une paire de gants noirs. Je remarque aussi qu'il a une large entaille au niveau de la joue gauche. La blessure semble récente mais je pense qu'elle lui laissera une cicatrice. Cette plaie me rappelle quelque chose mais je n'arrive pas à identifier quoi précisément. Perché au sommet des marchés, il me regarde d'un air faussement blessé.

- Et dire que j'étais si content de retrouver enfin un ancien camarade après tout ce temps. Quand même, six mois ce n'est pas rien. Tu ne veux vraiment pas rester un peu ?

- Non désolé, mais tu vois je n'ai pas trop envie de faire amis avec les vilains, répliquais-je avec le maximum de force me restant.

Il soupire, l'air faussement attristé.

- Quel dommage. N'y voit rien de personnel mais tu connais désormais mon secret alors je ne peux pas vraiment te laisser partir. Ce serai tellement bête que tu aille tout raconter et faire échouer notre plan.

Il dit ça avec un sourire qui ne lui ressemble pas. Ce n'est pas le sourire heureux qu'il nous montrais, ce n'est pas le sourire joyeux, ce n'est pas le sourire innocent. Non. Ce sourire déborde de haine, de cruauté, de machiavélisme. Ce n'est pas le sourire de Midoriya. Je dois me rendre à l'évidence.

- Tu n'es plus Midoriya.

Il éclate d'un rire tout sauf joyeux, me provoquant malgré moi des frissons.

- Bravo au plus grand détective de notre ère, j'ai nommé Todoroki Shoto.

Je le regarde, horrifié par sa transformation.

Point de vue Izuku

Je suis tout simplement mort de rire. Son étonnement en me voyant en haut des marches puis cette remarque. Il en a mis du temps pour comprendre que j'ai bien changé en six mois. C'est juste hilarant. Il est encore plus naïf que moi à l'époque. Je ne pensais pas ça de lui. Je le croyais un peu plus réfléchi et perspicace. Ce petit jeu va se révéler fort amusant. J'ai hâte de voir sa réaction lorsqu'il comprendra qu'il est complètement à notre, à ma, merci. D'ailleurs pourquoi n'a-t-il toujours pas tenté de rejoindre la porte donnant sur l'extérieur ? Aller, vas-y Todoroki, qu'on rigole. Tu es loin de t'imaginer toutes les surprises qui t'attendent.

Point de vue Shoto

Je dois me ressaisir. Le Midoriya qui me fait face n'est pas le Midoriya que je connais. Jamais il n'aurait ne serait-ce que parlé avec les vilains. Non, jamais. Je dois à tout prix m'échapper d'ici et prévenir les héros. Eux sauront quoi faire. Je m'élance vers la large porte, tournant par la même occasion le dos à mon ravisseur. Je saisi la poignée et l'actionne rapidement. Mais... Ouvre-toi stupide porte.

- Rencontrerais tu par hasard des difficultés mon cher Todoroki ? Il te manque peut-être quelque chose pour sortir. Quelque chose comme... Je ne sais pas moi... Une clé par exemple.

Je lui fais face. Alors que je m'acharnais sur la poignée, il a descendu les marches. Seul quelques mètres nous séparent désormais.

- Pensais tu vraiment que j'allais te laisser sans surveillance sans prendre quelques précautions. Tu me déçois. Je pensais que tu me connaissais mieux que ça.

Je le pensais aussi. Mais apparemment je me trompais. J'aurais dû me douter que, même s'il est désormais un vilain, il n'en reste pas moi celui qui nous a toujours aidé avec ses plans. Celui qui réfléchit, prend des notes et ne laisse rien au hasard. Celui qui analyse la situation afin d'être sûre de ne pas perdre. Il y a cependant une chose sur laquelle il ne peut pas être assuré. Ma force. J'ai progressé durant tout ce temps, loin de lui. Il ne connaît donc pas mon niveau actuel. Je n'ai donc que cette option : si je veux sortir d'ici, je dois l'affronter et gagner. Le tout sans alerter le reste du groupe.