Ce que je suis devenu ✔️

Chapitre 33

Point de vue Izuku

- D'accord si tu veux... Alors... On peut parler de ce qui s'est passé la dernière fois...

Je me crispe.

- Ah ça...

Je rigole nerveusement.

- Ouais... Je sais pas ce qui m'a pris.

- Tu regrettes, il demande.

Non.

- Et toi ?

- Tu ne m'as pas répondu.

Je sais.

- J'ai besoin de savoir ce que tu as pensé. Enfin... Tu avais l'air choqué... Tu n'as eu aucune réaction...

- Ça m'a surpris. C'est tout.

- Ça ne t'as pas dégouté ?

Il se tait un instant.

- Laisse, je finis par dire, c'était une question idiote. Bien sûr que si, tu es dégouté. Après tout, nous sommes deux garçons et...

- T'as pas finis de dire n'importe quoi ? Me coupe-t-il. Tu voulais savoir ce que je ressentais alors je vais te le dire.

Il inspire un grand coup, comme pour se préparer.

- Déjà avant, quand nous étions à l'école, je te regardais souvent. Tu avais toujours ce sourire aux lèvres, cette bonne humeur, cette énergie. Tu ne t'en rendais sûrement pas compte mais tu tirais toute la classe vers le haut. Tu motivais tout le monde. Personne ne te l'a jamais dit mais nous étions tous d'accord sur ce point. Quand tu as disparu, ça a été un grand choc. Je me suis senti vide. Je n'avais plus goût à la vie. Peu de temps après, mon père est devenu plus violent. J'ai pensé à en finir. Mais à chaque fois, ton visage me revenait en tête et me donnait la force de continuer. Je me disais que je devais te revoir. Ça en devenait une obsession. Le jour où tu as attaqué Yuei, il me semblait bien que c'était toi. Mais j'ai cru que j'avais eu une hallucination. Je m'en suis persuadé et j'ai fini par oublier. Pour moi, il était impossible que tu sois devenu un vilain. Les mois ont passés et je t'ai retrouvé, dans cette ruelle sombre. Je ne t'ai pas tout de suite reconnu. Puis tu t'es relevé. Je n'en croyais pas mes yeux. Et à cause de ça je me suis fait repérer. Après quoi, tu m'as emmené ici. Il faut que je te l'avoue, tu me faisais peur. Tu n'étais plus du tout le même. J'ai cru que, même si tu étais en face de moi, tu étais mort. En tout cas celui que je connaissais. Puis tu es revenu m'expliquer et nous nous sommes rapprochés. Je me doute que tu n'agissais pas de manière désintéressée, je ne suis pas naïf. Mais je m'en moquais. J'étais simplement heureux de pouvoir te voir tous les jours. Et il y a eu cette nuit. Cette nuit où tu m'as écouté et consolé après mon cauchemar. Cette nuit où tu as dormi avec moi. Cette nuit où tu m'as embrassé pour la première fois. Je ne comprenais à ce moment-là pas encore ce que je ressentais. Le temps a passé et nous étions de plus en plus proche. Je me sentais même en confiance en ta présence. C'est sans doute pour ça que j'ai lâché des informations sur Yuei. Je m'en suis voulu et j'ai tenté de faire rater votre plan. Mais j'étais conscient lorsque tu m'as porté jusqu'à l'entrepôt. Je me souviens avoir été agréablement surpris par ta douceur, par ta main caressant ma joue. Je t'ai poussé au sol. Tu avais l'air en colère. J'ai cru que tu allais me détester. D'ailleurs je crois que ça a été un peu le cas vu ta réaction à ton retour.

Ouais. Je m'en souviens. J'ai pas été sympa. Et je t'ai menti dans le seul but de te faire souffrir. C'était minable. Et je ne peux plus revenir en arrière. J'espère que tu ne le découvriras jamais. Ou alors que tu comprendras. Comprendras que j'ai agi ainsi dans le seul but de te garder à mes côtés. Même si c'est totalement égoïste de ma part.

- Et malgré tout, tu m'as encore aidé face à mes peurs. Pour la première fois depuis longtemps, j'ai pu m'endormir alors qu'il y avait un orage qui grondait dehors. Tu as ce don de m'apaiser. J'étais heureux au-delà des mots. Ta présence m'avait manqué. Plus encore que lorsque tu étais en mission car je savais que tu étais là mais que nous étions en froid. Et puis est arrivé ce jour où tu t'es retrouvé en pleurs près de ma porte. Je me demande toujours pourquoi tu t'es retrouvé là. Tu étais mal. Je ne t'avais jamais vu comme ça. En temps normal, tu affichais toujours un air sûr de toi ou souriant, c'est d'ailleurs l'une des choses qui n'a pas changé chez toi. Mais pas cette fois. Tu m'as tout raconté. J'ai tout fait pour t'aider à mon tour. J'essayais tant bien que mal de garder mon calme mais je n'avais qu'une idée en tête : aller trouver cette fille et la faire souffrir autant qu'elle t'avait fait souffrir. Je me suis retenu. De toute façon, je n'aurais rien pu faire. Après ça, j'ai beaucoup réfléchi. Je dois t'avouer que le fait que tu n'aies pas pris tes distances avec moi comme tu m'as dit le faire à chaque fois avec tes victimes y est pour quelque chose. J'en devenais insomniaque. Et là encore, tu m'as apporté ton aide. Ta simple présence. Grâce à toi, j'ai retrouvé le sommeil. C'est peu de temps après que Dabi est venu me prévenir de te laisse me tranquille. Et quelques temps après il nous enferme dans la même pièce.

Il rigole. J'adore ce son.

- Au début je ne comprenais pas ses agissements. Puis je me suis aperçu qu'il faisait tout ça pour toi. Et quand il t'a forcé à avouer quelque chose, j'étais complètement perdu. Tu semblais nerveux en plus. Et tu m'as embrassé. Puis tu es parti. Tu t'es persuadé de quelque chose de complètement faux et t'es éloigné. Alors que moi, ce baiser, je ne demandais que ça.

Point de vue Shoto

Courage Shoto, le plus dur est fait. Il ne reste plus que quelques mots et tu l'auras dit.

- Je le voulais depuis longtemps sans oser te l'avouer. Sans oser me l'avouer. Nous sommes deux garçons et tu étais avec Toga. Mais même quand vous avez rompu j'ai préféré me taire. Je voulais conserver notre amitié. Pourtant il faut que ça sorte. Alors non, je n'ai pas été dégouté par toi comme tu le penses. Et je t'interdis de croire ça.

Je m'arrête, légèrement essoufflé. Je n'ai pas l'habitude de parler autant.

- Izuku, depuis que nos chemins se sont croisés, je n'ai cessé de t'observer. Et les sentiments ont évolués au fil du temps. Aujourd'hui je suis sûr de moi : je t'aime. Et je me moque pas mal que nous soyons du même sexe ou dans des camps opposés. Tour ce qui compte pour moi c'est que je t'aime.

Je le regarde, le cœur débarrassé d'un poids. Il a les larmes aux yeux.

- Shoto... Je... Je ne sais pas quoi te dire... C'est la première fois qu'on me dit un truc aussi... Je ne trouve même pas mes mots.

Il se frotte l'arrière du crâne, l'air gêné.

- Je... Enfin... C'est peut-être plus récent mais... Mes sentiments sont les même.

Je le regarde. Aucun d'entre nous ne prononce quoique ce soit.

- Shoto... Je t'aime... Veux-tu être mon petit ami ? Et tant pis pour nos différences ou ressemblances. Je n'imagine pas vivre ma vie sans toi. Tu es devenu mon oxygène, celui pour qui mon cœur bat.

- Oui, je murmure.

Il se rapproche de moi et j'en fait de même. Nos lèvres ne sont plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre. Je ferme les yeux et nous nous embrassons tandis qu'une nuée de papillons se propage dans mon ventre.

*****

Hey, salut les gens. Comment ça va ?

Enfin, ils se sont décidés. Pas trop tôt pas vrai ?

Un Shoto qui parle ça change pas mal. C'est l'effet Izuku ? Est-ce que vous pensez qu'il va devenir plus expressif par la suite ?

En tout cas, tout s'est correctement déroulé sans aucun problème extérieur (avoue tu as cru que j'allais encore les interrompre)

Sur ce, on se retrouve au prochain chapitre 😘😘