Pdv Wolfgang Amadeus Mozart :
J'entrai dans mon bureau et m'assis au piano, encore sous le choc. Je devais dire que jamais je n'aurai imaginé que Salieri puisse entretenir des relations avec une femme et j'imaginais encore moins, que la femme en question pouvait être Caterina. Je pensais réellement qu'il était inexpérimenté dans ce domaine et j'étais surpris de constater le contraire. Habituellement, c'était lui qui avait le don d'entrer en scène à chaque fois que j'étais en agréable compagnie et j'étais satisfait que les rôles aient été inversés.
Me sentant soudainement fortement inspiré, je saisis une plume et une partition qui traînaient sur le piano et commençai à jouer quelques notes. Je fus immédiatement transporté vers un autre monde, me faisant totalement perdre pieds. Je ressentais la même chose à chaque fois que mes doigts commençaient à danser sur le clavier, produisant une douce mélodie, parfois calme, parfois envoûtante et parfois déchaînée. J'aimais ne pas savoir à l'avance ce que mes mains prévoyaient de jouer.
Alors que j'étais parfaitement apaisé et serein, la porte de mon bureau s'ouvrit dans un fracas d'outre-tombe et je me retournai, prêt à faire une remarque désobligeante à la personne qui venait d'entrer lorsque j'aperçu Salieri, rouge de colère.
D'un pas rapide, il s'approcha de moi et m'attrapa par le bras pour me relever et me faire asseoir sur une chaise, à peine quelques mètres plus loin. Pourquoi pas, pensais-je. Il posa chacune de ses mains sur un des accoudoirs, de part et d'autre de mon corps, enchaînant mes poignets, et se pencha vers moi. Cette distance qui ne m'aurait pas dérangée en temps normal me semblait actuellement très peu rassurante. Après tout, il paraissait très énervé et je n'avais pour me défendre, qu'un petit corps frêle.
Je décidai donc d'opter pour ma répartie habituelle qui généralement, me servait bien dans n'importe quelle situation. Je priais alors pour qu'elle arrive à gérer un Salieri très en colère. Avait-il si mal pris que ça mon intervention? Finalement peut-être aurais-je mieux fait de me contenter d'observer en silence.
- Salieri, votre souffle chaud sur mon visage me perturbe énormément pourriez-vous avoir l'obligeance de reculer ?
- Qui vous a permis de fouiller dans mes affaires ?
Je n'arrivais pas à croire qu'il ait remarqué une chose pareille. J'avais pourtant remis chaque lettre et chaque partition dans le bon tiroir en prenant soin de les refermer correctement. Je fis alors le rapprochement, peut-être était-il ce genre de personnes extrêmement dérangées qui s'amusaient à trier leur courrier d'une certaine façon et dans ce cas précis, alors oui, il aurait remarqué que j'avais touché à ses affaires.
- Pour ma défense je n'ai rien lu du tout, je me suis contenté de regarder.
Pour une fois, j'aurais dû me taire. Ma remarque l'avait de toute évidence énervé davantage, mais je n'y pouvais rien, c'était plus fort que moi. Il resserra son emprise sur mes poignets et je me retenais pour ne pas crier comme un enfant. Bon sang qu'il pouvait être violent quand il s'énervait. Ça fait un mal de chien!
- On peut en discuter ? Comme les deux personnes respectables que nous sommes, demandais-je en feignant l'ignorance.
Si un regard pouvait tuer, alors je jurais que je serai déjà mort quatre fois en l'espace de trente secondes. Il me fusillait littéralement du regard.
- Discuter ? Entre personnes respectables ? Vous vous fichez de moi Mozart ?
- Enfin Salieri ce ne sont que des lettres, on ne va pas s'énerver pour ça.
Je me flagellai intérieurement. Visiblement, il fallait réellement que j'apprenne à réfléchir avant de parler. Au moins Salieri, lui qui passait sa vie à réfléchir, ne devait jamais se retrouver dans ce genre de situation à prononcer de telles idioties. Je l'avais su à la seconde même où j'avais trouver ces lettres que je ne devais pas les lire alors évidemment, qu'il était légitime qu'il se mette en colère.
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Victime de ma victoire
FanfictionIl était frivole, excentrique , désinvolte et quelque peu insouciant, une joie de vivre évidente et communicative, porté par un seul et ambitieux rêve. Un jeune homme libertin, qui méprisait la société et se jouait de tout, passant son temps à rire...