Pdv Wolfgang Amadeus Mozart:
J'entendis frapper à nouveau contre ma porte et me demandai si ce n'était pas encore Salieri qui revenait me voir. J'avais envie que ce soit lui et actuellement, je ne désirais rien d'autre si ce n'était, passer toutes mes journées avec lui. J'aimais sa compagnie et j'aimais les moments que nous partagions. Je désirais le voir en permanence et lorsque l'heure de rentrer arrivait en fin de journée, je souhaitais déjà être le lendemain. J'autorisai la personne à entrer et ma déception ne fut finalement pas si grande puisqu'il s'agissait du maître Da Ponte. Il devait très certainement avoir achevé l'écriture du livret des noces de Figaro.
- Mozart, ce sont là deux excellentes nouvelles que je vous apporte.
Je me levai de mon fauteuil et d'un pas pressé, je m'avançai vers lui, impatient de jeter un oeil au livret de mon nouvel opéra.
- La première, comme vous devez vous en douter, j'ai finalement achevé l'écriture du livret et je dois dire que je n'en suis pas peu fier. Je tiens entre mes mains un futur chef d'œuvre.
Il agita le dossier au dessus de sa tête, avant de me le tendre pour que je puisse enfin le contempler. Je le feuilletai rapidement et lu entre les lignes. Il avait raison et je sentais même que l'inspiration me venait déjà.
- Quelle est donc la seconde excellente nouvelle?
Il me sourit et partit s'assoir sur une des chaises en me contournant afin de faire durer l'intrigue quelques secondes supplémentaires.
- Je suis allé en personne présenter le livret à l'Empereur et il a accepté de faire jouer l'opéra.
- Avant même que je ne me mette à composer les premières partitions?
- Tout à fait. Si ce n'est pas là le signe d'un succès, je me demande bien ce que ça peut-être.
Je me retournau et partis m'asseoir sur le fauteuil derrière mon bureau que je venais à peine de quitter.
- Vous parlez de succès, moi je vous parle d'un triomphe ! Et encore croyez moi, je pèse mes mots. La musique classique se souviendra longtemps de cet opéra, c'est moi qui vous le dit.
Je déposai le dossier sur mon bureau et me penchai pour ouvrir l'un des placards et saisir deux verres ainsi qu'une bouteille d'alcool que je gardais toujours en réserve dans mon bureau. C'était pour les grandes occasions et je crois bien, que c'en était une. Je remplis les deux verres d'une main généreuse et offris l'un d'eux à Lorenzo, qui l'accepta sans hésiter.
- Trinquons donc à ce grand projet et à la gloire.
- Faisons que Vienne vous appartienne Mozart!
Je vidai le contenu de mon verre en quelques secondes, un immense sourire aux lèvres. La machine était bel et bien en route et c'était à partir de maintenant que tout allait se jouer. J'allais enfin devenir une figure de popularité et les postes prestigieux au sein de la Cour m'ouvriraient leurs portes en grand. Je me voyais déjà occuper l'un de ces fameux bureaux de l'aile ouest, les quartiers des privilégiés, et je me voyais déjà, maître de Vienne et de la musique classique de mon époque.
- Croyez moi, le maestro Salieri a du soucis à se faire. Il a plutôt intérêt à bien assurer ses arrières. Je doute qu'il soit préparé à une telle révolution.
Je posai mon verre en réfléchissant. C'était évident que Salieri ne s'attendait pas à une telle Ascension, mais il était toujours bien préparé lorsqu'il s'agissait de défendre sa place et disposait de véritables atouts. Il avait le talent, le professionnalisme, mais surtout, il avait le soutien des personnalités les plus influentes de la Cour, de la noblesse et de la bourgeoisie.
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Victime de ma victoire
FanfictionIl était frivole, excentrique , désinvolte et quelque peu insouciant, une joie de vivre évidente et communicative, porté par un seul et ambitieux rêve. Un jeune homme libertin, qui méprisait la société et se jouait de tout, passant son temps à rire...