Pdv Antonio Salieri:
Août 1787
Je me réveillai tranquillement et me tournai vers Therese qui dormait encore. La pauvre devait être épuisée à force de dormir si peu. Je m'étais pourtant proposé pour la relayer, mais elle avait refusé, ne voulant pas me fatiguer pour le travail. C'était une fausse excuse puisqu'elle savait très bien que je ne dormais pas beaucoup et que ce n'est pas quelques heures de sommeil en moins qui avaient un impact sur ma santé.
Therese avait accouché le mois dernier d'une petite fille qui selon Mozart, avait les mêmes yeux que moi. Il faut dire que j'avais les yeux d'un brun relativement foncé qui était facilement reconnaissable. De toute évidence, Josepha n'était pas aussi calme que l'avait été Johann lorsqu'il était également tout jeune.
De son côté Constance, n'avait pas eu autant de chance. Pour la troisième fois, elle avait perdu son enfant alors qu'il n'avait que quelques mois à cause de son état physique qui se dégradait au fil de ses grossesses successives. Je crois qu'elle nous enviait quelque peu mais comme d'habitude, elle en était ressortie plus forte. Mozart quant à lui, avait été triste un certain temps, mais il se rassurait en voyant grandir Karl et dans sa carrière qui florissait de plus en plus au sein de la Cour. Je pense qu'il allait bientôt être capable de rassembler un salaire suffisant pour se permettre d'avoir son propre domicile puisqu'il remboursait doucement, mais sûrement, ses dettes. Non pas que je ne voulais plus de lui chez moi, au contraire j'aimais beaucoup sa présence, mais je pense que cela serait bien pour Constance et son fils de vivre en famille tous les trois.
Je caressai doucement les cheveux de ma femme et elle commença à se réveiller tranquillement. Je l'avais entendu se lever deux fois au cours de la nuit et j'imaginais bien qu'elle devait être fatiguée. J'aimerais tellement rester avec elle aujourd'hui et m'occuper des enfants pour la soulager, mais je devais aller travailler. Heureusement, Louisia était là, mais la pauvre ne pouvait pas non plus tout faire.
- Ne me dis pas que c'est déjà l'heure où tu dois t'en aller.
- Je reviens le plus tôt possible.
Elle grogna de mécontentement et entoura mon corps de ses bras pour pouvoir se rendormir.
- Reste s'il te plaît.
Elle cala sa tête contre mon torse et je caressai ses cheveux en lui embrassant le haut de la tête.
- Tu sais très bien que je ne peux pas.
- Oui je sais.
Elle releva la tête vers moi et m'embrassa tendrement avant de relâcher son emprise pour me laisser me lever. Elle ne tarda pas à se rendormir et je replaçai correctement les draps sur son corps. Je l'observai un instant et partis pour me préparer. Lorsque j'arrivai dans la salle à manger pour manger un morceau avant de partir au palais, je sursautai lorsque j'aperçu Mozart, qui me fixait en souriant, en compagnie de son fils qui mangeait un morceau de brioche.
- Bonjour maestro, vous avez l'air radieux dites moi.
- Bonjour Salieri, répéta le petit Karl d'une voix très enthousiaste.
C'était assez incroyable de voir que plus il grandissait, plus il ressemblait à son père. J'en revenais même à remettre en question l'éducation qu'il lui donnait et j'osais à peine imaginer toutes les absurdités qu'il pouvait bien lui apprendre. Heureusement que ce petit avait une mère responsable.
- Père et moi nous mangeons de la brioche! Est-ce que vous voulez un peu aussi?
Il se leva rapidement de sa chaise et s'approcha de moi en trottinant pour me tendre le morceau de brioche qu'il était en train de manger. Je pouvais voir le regard amusé de Mozart et je me doutais bien qu'il y avait un piège là-dedans. Je me penchai pour attraper la part du gâteau mais avant même que je puisse la prendre, il croqua dedans rapidement en riant. Je relevai les yeux vers Mozart, qui était littéralement plié de rire, et je me demandais lequel des deux était véritablement l'enfant.
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Victime de ma victoire
FanfictionIl était frivole, excentrique , désinvolte et quelque peu insouciant, une joie de vivre évidente et communicative, porté par un seul et ambitieux rêve. Un jeune homme libertin, qui méprisait la société et se jouait de tout, passant son temps à rire...